Gaza — À compter de septembre, les avocates gazaouies devront être couvertes devant la cour, a annoncé hier le président de la plus haute instance juridique de la Bande de Gaza.

Le Mouvement de la résistance islamique, qui a pris le pouvoir par la force dans le territoire palestinien en juin 2007, [par sa victoire électorale en janvier 2006 - ndp] a commencé à imposer de plus en plus à la population son interprétation stricte de l’islam.

Le président de la cour suprême Abdul-Raouf Halabi, nommé par le Hamas, a précisé que les avocates devraient porter le foulard, ainsi qu’un vêtement long et sombre sous leur robe d’avocat.

L’islam « interdit qu’une femme montre ses cheveux. Nous n’autoriserons pas que les gens corrompent la morale. Ce code vestimentaire améliorera le travail de la justice », a déclaré le juge.

À son arrivée aux commandes il y a deux ans, le Hamas s’était engagé à ne pas imposer sa vision conservatrice de l’islam à la population. Mais ces derniers mois, le mouvement a pris une série de mesures en ce sens, tout en affirmant qu’il ne s’agit pas de mettre en oeuvre la charia, la loi islamique, mais de faire respecter les traditions conservatrices du territoire.

La police oblige désormais les hommes à se couvrir à la plage, ainsi que les mannequins dans les vitrines. Et un lycée de filles a rendu le foulard et la robe longue et ample pour la rentrée scolaire.

Subhiya Juma, avocate, a jugée « dangereuse » la décision du juge. «  C’est une violation claire de la loi, cela nous enlève nos libertés individuelles, et qui le fait ? La personne même qui est censée défendre nos libertés », a-t-elle déploré.

Le Centre palestinien des droits de l’homme, dont le siège se trouve à Gaza, a de son côté déploré dans un communiqué une «  violation dangereuse des libertés individuelles et des droits des femmes ».

27 juillet 2009 - Le Devoir