Le Hamas et le Fatah ont convenu d’un cessez-le-feu devant entrer en vigueur la nuit de lundi à mardi, d’après la communication faite par le minsitre palestinien des affaires étrangères.

Mahmoud al-Zahar a déclaré : "Un cessez-le-feu sera effectif cette nuit à 3 heures. Tous les affrontements devront cesser et tous les hommes en armes devront immédiatement se retirer des rues."

Photo Al Jazeera.net

Lisant un communiqué rédigé par les deux parties, Mahmoud al-Zahar a expliqué que les deux factions étaient tombées d’accord pour que "tous les hommes en armes se retirent des rues et enlèvent les barrages routiers ... que toutes les forces de sécurité se retirent sur leurs positions et mettent fin à toute tension".

"Le président et le premier ministre appellent le Hamas et le Fatah à se plier à l’accord cité plus haut et à se retrouver sans délai pour discuter toutes les questions relatives à la préparation de la rencontre nationale étendue qui va traiter de la formation d’un gouvernement d’unité nationale", a ajouté al-Zahar.

Les organisations palestiniennes se sont encore affrontées dans Gaza malgré leur accord pour participer à une réunion de médiation organisée par l’Arabie Saoudite avec comme objectif de faire cesser la violence fratricide.

Trente personnes ont été tuées et plus de 100 autres blessées durant ces 4 jours de combat.

Des échanges de tirs entre le Hamas et le Fatah ont fait rage la nuit de lundi à travers tout le territoire, où 3 personnes ont été tuées au sud de la ville de Khan Younis et deux autres dans la ville de Gaza, selon les milieux hospitaliers.

Cette violence sans précédent, la pire depuis que le Hamas a remporté les élections au début de l’année passée, a interrompu brutalement des entretiens sur la formation d’un gouvernement d’unité nationale et à mis la bande de Gaza à deux doigts de la guerre civile.

Affrontements "honteux"

Le roi d’Arabie Saoudite, Abdullah bin Abdulaziz Al-Saud, a proposé dimanche que des pourparlers aient lieu à la Mecque afin de faire cesser cette lutte "honteuse" ; cette proposition a été bien accueillie par les responsables des deux factions.

"J’invite mes frères Palestiniens, représentés par leurs dirigeants ... à une réunion d’urgence en Arabie Saoudite, leur pays frère ... pour discuter de ce qui les sépare, sans aucune intervention extérieure", a déclaré le roi saoudien dans un appel transmis par l’agence d’état SPA (Saoudi Press Agency).

Khaled Meshaal, responsable politique du mouvement Hamas, et Mahmoud Abbas, le président palestinien, ont tous les deux bien accueilli cette proposition, bien qu’aucune date n’ait encore été fixée pour cette rencontre.

Plusieurs efforts faits dans le passé pour faire cesser les combats, dont une rencontre exceptionnelle entre Meshaal et Abbas à Damas récemment, sont restés sans effet.

Enlèvements à Naplouse

Mais les meurtres et les enlèvements en représailles se sont poursuivis à travers la Bande de Gaza et la Cisjordanie.

Une explosion a endommagé dimanche matin dans la ville de Gaza le domicile d’un des gardes du corps de Mohammed Dahlan, un des hommes forts du Fatah. Les dégâts ne seraient que matériels.

Des roquettes anti-char et des obus de mortier ont été tirés sur les locaux de la police fidèle au Fatah.

Egalement ce dimanche, des partisans du Fatah dont plusieurs étaient masqués ont mis le feu à Naplouse aux locaux du ministère de l’éducation, dirigé par le Hamas, puis ont kidnappé 11 militants de la même organisation.

Les combattants du Hamas ont enlevé en représaille Shabn Abu Assar, le responsable des forces de sécurité à Gaza, mais l’ont relâché quelques heures après.

Parmi les victimes se trouvent un jeune garçon de 11 ans qui a été pris dans les échanges de tirs la nuit de samedi et un enfant de deux ans tué par une balle perdue lors d’un affrontement à Khan Yunis vendredi dernier.

Barrages sur les routes

Dans tout Gaza, les factions en guerre l’une contre l’autre ont établi des barrages routiers et continuent à échanger des tirs de mitrailleuses et des tirs d’obus de mortier.

Le territoire est déserté, les commerçants fermant leurs magasins et restant dans la sécurité toute relative de leurs maisons.

Hamas a exigé d’Abbas qui est actuellement en dehors des territoires palestiniens, à revenir immédiatement pour aider à mettre un terme au carnage.

La ligue arabe a condamné ces combats comme « irrationnels et inacceptables » et Alvaro de Soto, le coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix pour le Moyen-Orient, a invité toutes les parties « à résoudre leurs différents ».

30 janvier 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
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