Amnesty international accuse Israël d’avoir tué des centaines de civils palestiniens et d’avoir détruit des milliers d’habitations pendant la guerre de Gaza contre l’organisation terroriste du Hamas, ce qui constitue un crime de guerre selon l’ONG.

Richard Goldstone, accompagné de témoins et de personnalités du Hamas - Photo :Reuters

Dans un rapport de 117 pages, AI cite des cas concrets d’infraction des droits de l’homme pendant l’offensive israélienne contre le territoire palestinien, entre la fin du mois de décembre 2008 et le 20 janvier 2009.

Le rapport critique également l’organisation terroriste du Hamas et d’autres factions pour le lancement de roquettes contre la population civile israélienne.

Néanmoins, le rapport reproche à Israël de refuser de collaborer avec la mission d’enquête indépendante de l’ONU dirigée par Richard Goldstone, qui prévoyait, à l’origine, de visiter uniquement la Bande de Gaza et non le sud d’Israël.

« Nous pensons que la mission est intrinsèquement gâchée et, par conséquent, cette commission ne sera jamais capable de faire un travail approprié, indépendamment de ses bonnes intentions », dit Yigal Palmor, porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères d’Israël à un journal quotidien israélien.

Le conseil de sécurité de l’ONU, “doit utiliser son influence afin de s’assurer qu’Israël collabore avec l’enquête Goldstone », dit Donatella Rovera, directrice d’un travail « sur le terrain » pour AI.

Phosphore blanc

Selon Amnesty International, Israël tua 1400 Palestiniens, dont 300 enfants et des centaines de civils, lors d’une attaque « d’une échelle et d’une intensité sans précédents », tandis que des sources israéliennes assurent que le nombre de victimes fut inférieur et que ces dernières étaient dans leur majorité des miliciens du Hamas.

La majorité des personnes, signale l’organisation pour les droits de l’homme, fut assassinée par des armes de haute précision qui permettent de distinguer clairement l’objectif, tandis que d’autres furent atteints par un armement moins précis, tels que des projectiles à phosphore blanc (utilisés pour la première fois à Gaza), « qu’on n’aurait jamais du utiliser dans des zones densément peuplées ».

De même, Israël a accusé le Hamas de causer la mort de civils palestiniens en utilisant des écoles, des mosquées, et des zones résidentielles comme refuges pour tirer des roquettes contre les populations du sud d’Israël.

« Les cas enquêtés par AI démontrent que les victimes accomplissaient des tâches quotidiennes, telles qu’étendre le linge ou jouer, lorsqu’ils trouvèrent la mort, et ne cachaient pas des miliciens », affirme l’ONG.

De plus, AI accuse Israël d’avoir utilisé du phosphore blanc dans des zones fortement peuplées. Néanmoins, le phosphore blanc, qui a été utilisé depuis la première guerre mondiale, « est utilisé habituellement afin d’éclairer des objectifs nocturnes ainsi que pour créer des rideaux de fumée en plein jour » et « il n’y a aucune évidence qu’il ait été utilisé pour d’autres motifs » par Israël durant la guerre de Gaza, dit Peter Herby, chef de l’Unité des Mines et des Armes du Comité International de la Croix Rouge ».

“La mort de tant d’enfants et de civils ne peut se résumer au simple terme de « dommages collatéraux », comme le dit Israël », remarque Rovera, qui affirme que la destruction de 3 000 habitations ne peut se justifier telle une « nécessité militaire ».

Quant aux attaques du Hamas, qui causèrent la mort de 15 Israéliens et en blessèrent des dizaines, AI dit que « bien que moins mortel », l’usage de roquettes non guidées, tels que ceux utilisés par le Hamas contre des zones densément peuplées d’Israël, « viole la législation internationale humanitaire ».

Parmi ses recommandations, AI demande aux Etats de suspendre tout commerce d’armes avec le Hamas et d’autres factions palestiniennes, ainsi qu’avec Israël, jusqu’à ce qu’il n’existe plus de risque qu’ils commettent de nouvelles violations des droits de l’homme.

2 juillet 2009 - El Mundo - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elmundo.es/elmundo/2009/...
Traduction de l’espagnol : Assia B.