Les combattants du Hamas et du Fatah continuent de se battre dans les rues de la bande de Gaza, après un week-end de violence qui a causé la mort de plus de vingt Palestiniens.

Des militants des Brigades des MArtyrs Al-Aqsa ont kidnappé à Naplouse Fayyad al Arba, un responsable local du mouvement Hamas - Photo : AP/Nasser Ishtayeh

Le Hamas a accusé le Fatah de tenter un coup d’état contre le gouvernement dirigé par le Hamas et à juré de venger ses militants tués lors des affrontements. Les Nations Unies ont appelé les deux parties « à mettre fin aux combats ».

Une explosion tôt dimanche matin visait dans la ville de Gaza la maison d’un garde du corps de Mohamed Dahlan, le commandant local du Fatah, mais le garde n’était pas ches lui et aucune perte n’a été signalée.

Attaque de fusées

Une autre attaque a vu l’utilisation de fusées antichar et de tirs de mortier en direction des sièges sociaux de la police du Fatah.

Ce dimanche, au moins huit personnes ont été blessées lors des échanges de tirs entre les deux côtés pendant la nuit, d’après les responsables palestiniens de la sécurité.

Les principales routes dans la ville de Gaza ont été bloquées par les barrages installés par les fidèles des deux factions, provoquant des embouteillages pendant que les conducteurs étaient obligés de prendre d’autres routes.

D’importants moyens de sécurité sont déployés des deux côtés sur les principaux carrefours et devant les cibles potentielles que sont les domiciles de Mahmoud Abbas, le président et chef du Fatah, et celui d’Ismaïl Haniya, le premier ministre et membre du Hamas.

La sécurité a été également renforcée autour des médias palestiniens, et deux universités de la ville de Gaza ont été fermées.

Tard dans la nuit de samedi, un jeune garçon de 12 ans a été tué et deux personnes ont été blessées au nord de Gaza pendant un échange de coups de feu, d’après des témoins et des employés des hôpitaux.

Ces nouveaux décès font monter le nombre de morts ces trois derniers jours à 22.

Le père du garçon, Baher Abu al-Karaya, un responsable local de Fatah, a été blessé dans la fusillade. Depuis son lit d’hôpital, il a déclaré à Associated Press que les combattants du Hamas avaient attaqué sa maison.

Appel au calme

Les porte-parole du Hamas et du Fatah ont lancé un appel au calme ce samedi.

Mais se référant au discussions sur un gouvernement unitaire, Ayman Taha, un responsable du Hamas, a estimé ce samedi : « Tant que les responsables factieux du Fatah continuent leurs meurtres, il ne peut y avoir aucun dialogue. »

Pour sa part, Tawfiq Abu Khoussa, un porte-parole de Fatah, a critiqué le Hamas pour avoir déclenché les dernières violences.

« Au Fatah, nous n’avons pas abandonné le dialogue, » a-t-il ajouté, faisant allusion aux discussions à propos du gouvernement d’unité nationale.

Les rues de la ville de Gaza étaient vides samedi après les combats de la veille et les magasins et les marchés sont restés fermés.

Mais le Fatah et le Hamas se sont encore affrontés à proximité de l’université islamique, faisant au moins quatre morts dans un des combats les plus violents depuis l’accession au gouvernement du Hamas.

Un des morts serait un étudiant de l’université qui a été pris dans les tirs croisés d’après des témoins. Plusieurs personnes ont été également blessées dans le même affrontement.

Un membre de la force de police dirigée par le Hamas est mort de ses blessures durant la nuit, le nombre de morts étant alors de 18 le vendredi soir.

Enlèvements

Dans le cadre de la série d’enlèvements qui se répondent les uns les autres, quatre membres d’une force de sécurité fidèle au Fatah, dont Abed Abdeen, un commandant local dans la bande de Gaza, ont été capturés par des combattants non-identifiés.

Les proches d’Abdeen ont plus tard faient savoir que sept hommes du Hamas de la ville méridionale de Khan Younis avaient été enlevés en représailles.

Le Hamas a monté une incursion Gaza durant la nuit aux sièges du service de la sécurité préventive, une force dominée par le Fatah et qui est fidèle à Abbas.

Le Hamas a attaqué le complexe avec des mortiers et des grenades propulsées mais aucun dommage n’a été rapporté.

Des grenades ont été également lancées sur la maison de Rashid Abu Shbak. Il était difficile de savoir si Shbak était alors chez lui, mais aucun dommage n’a été mentionné.

Un combat également a aussi eu lieu près des domiciles d’Abbas et de Mahmoud d’Al-Zahar, le ministre des affaires étrangères du Hamas. La maison d’Al-Zahar a été endommagée par deux grenades.

Le Hamas a déclaré que des élections anticipées s’apparenteraient à un coup d’état.

Abbas actuellement à Madrid a déclaré qu’il fera avancer son projet d’élections anticipées si les négociations [avec le Hamas] échouaient dans un délai de deux à trois semaines.

28 janvier 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
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