Le Fatah a remis à une autre date sa participation aux discussions avec le Hamas sur un gouvernement d’unité après qu’au moins 12 personnes aient été tuées et 24 autres enlevés lors des dernières violences entre factions à travers les territoires palestiniens.

Rassemblement organisé par le mouvement Hamas le 26 janvier 2007 à Jebaliya pour célébrer le premier anniversaire de sa victoire électorale en janvier 2006 - Photo : AP/Adel Hana

Les affrontements de vendredi ont éclipsé les célébrations marquant le premier anniversaire de la victoire électorale du mouvement Hamas.

Ces affrontements surviennent alors que Mahmoud Abbas, président palestinien, venait d’estimer qu’un accord pourrait être trouvé en quelques semaines.

« Tout dialogue pourrait voler en éclats, » a déclaré Tawfiq Abu Khoussa, le porte-parole de Fatah, en accusant le Hamas de la violence.

« Comment peut-on dialoguer alors qu’il y a une bombe sous la table ? »

Les discussions qui devaient à l’origine reprendre vendredi seront maintenant organisées au plus tôt à partir de dimanche.

Les combattants des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa et liés au Fatah ont capturé 24 partisans du Hamas et ont menacé « d’une riposte grave » s’il arrivait quelque chose à un de leurs responsables dont la maison était assiégée par les forces de sécurité du Hamas.

La maison de Mansour Shalayel dans Jabalya, au nord de la bande de Gaza, avait été encerclée après qu’il ait été accusé d’avoir ouvert le feu sur un partisan du Hamas plus tôt ce vendredi.

Les responsables des deux organisations ont trouvé un accord pour mettre fin au siège et faire libérer les otages plus tard le même jour.

D’après les habitants, les tirs ont continué à travers la bande de Gaza tard dans la journée de vendredi et des forces du Fatah et du Hamas ont été déployées dans les rues. Dans la ville de Gaza deux grenades propulsées ont mis le feu aux sièges sociaux des services de sécurité préventive liés au Fatah.

Célébrations discrètes

Les célébrations du Hamas pour marquer sa victoire sur le Fatah lors des élections parlementaires de janvier passé étaient réduites suite à la violence.

Le Hamas avait à l’origine indiqué que le rassemblement principal aurait lieu dans la ville de Gaza, mais celui-ci a été déplacé à Jabalya après qu’une attaque contre des partisans du Hamas se soit produite dans la nuit de jeudi, et l’affluence a été sensiblement moins importante que prévu.

Ismail Haniya, le premier ministre palestinien, n’a pas participé au rassemblement pour des questions de sécurité.

Nour Odeh, le correspondant d’Al Jazeera dans Gaza a communiqué : « L’affluence était minimale, loin de ce qu’espérait le Hamas, en raison de ce qui se passait sur le terrain. »

Environ 40 Palestiniens ont été tués dans les combats entre groupes rivaux depuis qu’Abbas a appelé le mois dernier à des élections présidentielles et parlementaires anticipées.

Discussions sans conclusion

Abbas et Khaled Meshaal, le dirigeant du Hamas, se sont engagés dimanche dernier à faire cesser les affrontements inter-palestiniens après que des entretiens aient eu lieu mais sans conclusion sur la formation d’un gouvernement de coalition. On espère que ce gouvernement permettra la levée du boycott international imposé en raison du refus du Hamas de reconnaître Israël, de renoncer à la résistance et d’appliquer les accords préalablement signés [entre le Fatah et les israéliens].

Le gouvernement dirigé par le Hamas a été également volé par Israël, puisque celui-ci confisque les recettes fiscales palestiniennes s’élevant aujourd’hui à 500 millions de dollars US.

Abbas qui s’exprimait au forum économique de Davos en Suisse ce vendredi a déclaré : « Nous sommes maintenant à un croisement, où nous saurons si c’est oui ou non, et je vous dirais qu’il ne faudra pas plus de deux semaines, maximum trois. »

« Si nous ne parvenons pas à un gouvernement national d’unité qui nous permetra alors de faire lever le blocus, je réclamerai la tenue d’élections présidentielles. »

Le Hamas a toujours estimé que le fait d’avancer la date des élections s’apparentait à un coup d’état.

Difficultes rencontrées par le Hamas

Dans un communiqué publié avant le rassemblement de vendredi, le Hamas n’a pas nié les difficultés rencontrées cette année depuis son succès électoral.

« Plusieurs des programmes et objectifs que le gouvernement avait commencé à mettre en application ont été contrecarrés et bloqués par le blocus extérieur... en privant notre peuple de salaire et de nourriture, » déclare ce communiqué.

Dans une attaque à peine voilée contre Abbas, le communiqué critique également les « tentatives par des forces de l’intérieur de faire échouer le gouvernement ».

Enfin le communiqué indique que la formation d’un gouvernement d’unité demeure une « première priorité », mais que « les droits de notre peuple, particulièrement le droit au retour des réfugiés et le droit à la résistance » ne seraient pas abandonnés.

27 janvier 2007 - Al JAzeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Claude Zurbach