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Rêves de prisonniers dans Gaza - 3°

dimanche 31 mai 2009 - 06h:06

Mona Abu-Amr
Palestine Telegraph

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Un petit enfant brun de visage m’a arrêté tandis que je rentrais du travail. Il mendiait pour l’argent, semblant faible et brûlé par le soleil d’avoir passé de longs moments dans les rues. Je l’ai regardé dans les yeux, étonnée au premier abord, mais me disant aussitôt que je devais accorder de l’attention à la situation.

Première partie
Deuxième partie

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Enfants palestiniens à Khan Younis au sud de la bande de Gaza - Photo : AP/Adel Hana

N’importe qui dans la même situation donnerait à l’enfant de l’argent ou passerait son chemin, mais j’ai préféré lui parler pour savoir ce qui l’avait incité à supplier les gens pour de l’aide et à ne pas aller à l’école, ou préparer les examens de fin d’année comme la plupart des enfants à Gaza le font en ce moment.

Cet enfant de 12 ans habite au nord de la ville ; sa mère a été tuée lorsde la guerre israélienne récente contre Gaza. Le père est l’un de ces ouvriers palestiniens qui travaillait habituellement à l’intérieur d’Israël mais se sont retrouvés sans emploi après la fermeture des frontières entre Gaza et Israël en raison sous prétexte de sécurité depuis 2001.

Comme des centaines d’enfants de familles palestiniens, celui-ci a dû quitter l’école et rechercher n’importe quelle moyen pour contribuer à un minimum de revenu pour la famille. Avec plaisir,je l’ai vu prendre l’argent et courir dire à son frère qu’il en avait obtenu.

Les yeux de l’enfant m’ont fait comprendre combien de tristesse un petit être humain comme lui peut cacher derrière un sourire. Cela m’a fait penser combien simples sont nos problèmes comparés à ceux de cet enfant qui doit traiter tant de complications de la vie avant l’âge. Cet enfant n’a pas à s’inquiéter des inscriptions à l’école, de la planification des vacances, ou des cadeaux d’anniversaire ; au lieu de cela il doit être sûr de trouver la nourriture du jour, attendant toute la journée au soleil et traitant avec des personnes ne comprenant rien.

Apparemment, les gens de Gaza sont habitués à rencontrer de tels cas après que la guerre ait fait grimper le nombre de sans-abri, et que les pauvres soient devenus de plus en plus nombreux. Ceux-ci ont intégré un nouveau segment de la société de Gaza après l’invention du commerce par les tunnels à la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte. Par suite du siège imposé à Gaza, des tunnels ont été creusés entre Gaza et l’Egypte par lesquels beaucoup de produits essentiels sont importés dans Gaza depuis l’Egypte. Avec le temps, le commerce par tunnel est culturellement devenue la norme, dans la mesure où il répond partiellement aux besoins des gens, en raison des pénuries dues au siège.

La nécessité est la mère de les inventions. C’est ainsi que le commerce par tunnel est devenu quelque chose de normal et nécessaire à Gaza. Cependant, cette nouvelle activité n’a pas duré très longtemps après qu’Israël ait intensivement bombardé la frontières avec l’Egypte et ait détruit la plupart des tunnels.

Beaucoup d’ouvriers ont été tués par ces bombardements et personne n’avait prévu cela. Les ouvriers n’étaient pas les seules victimes de la destruction des tunnels, mais également les investisseurs qui avaient trouvé là une alternative pour faire fructifier leur argent sur le marché, et qui y ont perdu argent et marchandises.

J’ai été renseignée sur toutes ces conséquences de la guerre sur le chemin de mon travail vers ma maison, ce jeudi 26 mai, en écoutant une des stations locales de radio.

Toutes ces questions créent des problèmes supplémentaires, et en plus de ses soucis personnels n’importe quel citoyen de Gaza doit s’en préoccuper. Je souhaite vraiment pouvoir donner la bonne image de la vie que nous vivons à Gaza, et de la douleur des enfants qui ont perdu la douceur de l’innocence pour s’occuper des choses importantes dans la vie. Pourquoi doivent-ils s’inquiéter aussi tôt de la vie et de la mort ? J’ai à l’esprit un bon nombre de questions, mais ne pas y trouver de réponses fait qu’elles cèdent la place à d’autres priorités de la vie.

26 mai 2009 - Palestine Telegraph - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.paltelegraph.com/hot-top...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach


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