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Le gouvernement israélien persiste après le retour de Washington de Netanyahu

lundi 25 mai 2009 - 04h:44

Bryan Atinsky
AIC

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Une chose est certaine, sans une pression internationale significative pour rendre Israël responsable de ses actes, le gouvernement israélien actuel ne fera jamais les changements nécessaires pour mettre fin à l’occupation et pour une paix juste entre Palestiniens et Israéliens.

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Netanyahu sur la Collline des munitions, le 21 mai
(AFP Y. Bogu)

Maintenant que le Premier ministre israélien est revenu de sa première rencontre, à Washington DC, avec le président US, Barack Obama, les experts en Israël ne sont ni pour ni contre, soit ils font preuve d’exubérance à propos de la rencontre la voyant comme une ouverture à un véritable changement et comme la possibilité d’une paix de longue durée entre Israéliens et Palestiniens, soit ils appréhendent qu’elle n’ait été la première étape sur la route de la décadence d’Israël.

Quels sont les résultats essentiels de la rencontre ? Du côté US, nous ne le saurons pas tant que nous n’aurons pas vu comment l’administration Obama va réagir à ce que fera, ou plus exactement à ce que ne fera pas, le gouvernement israélien.

Jusqu’à présent, du côté israélien, la situation est tout ce qu’on veut, sauf prometteuse.

Voulant récuser à l’avance l’argument qu’Israël n’avait rien fait pour rendre la situation plus facile pour la négociation avec les Palestiniens, le ministre de la défense israélien et chef du parti travailliste Ehud Barak avait, dans la semaine qui a précédé le voyage de Netanyahu aux Etats-Unis, ressorti la question de l’évacuation des « avant-postes coloniaux illégaux ». Il soutenait que les avant-postes devaient être évacués d’une manière ou d’une autre, et que « si ce n’était par la négociation, ce le serait par une exécution rapide et ferme. »

Présentant avec un certain cynisme le problème des avant-postes comme une menace singulière et dangereuse à la primauté du droit en Israël, le ministre de la Défense a déclaré que « l’application de la loi ne peut être remise en cause. Un Etat souverain, viable, doit appliquer la loi et exercer son autorité sur ses citoyens. »

Ce serait bien que Barak ait autant d’enthousiasme pour la primauté du droit international qu’il en a quand il enseigne la primauté du droit de l’Etat d’Israël.

Afin de montrer au monde qu’elles ne plaisantaient pas, hier, 21 mai, les autorités israéliennes ont démantelé un petit avant-poste colonial de Cisjordanie, Maoz Esther, [dans le nord de la Cisjordanie, sur la vallée du Jourdain - ndt] où vivaient environ 4 familles. Moins de six heures après le départ des autorités, les colons avaient commencé la reconstruction de l’avant-poste.

Nous devons garder à l’esprit que tout ce raffut ne concerne que dix avant-postes non autorisés, laissant de côté les plus de 460 000 colons qui vivent présentement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées. En réalité, le ministre de la Défense Barak a abordé la question du déménagement des avant-postes de manière à soutenir la colonisation en général, déclarant que les avant-postes portaient préjudice à Israël du point de vue du droit international et sabotait la colonisation. Et, si les actes passés de Barak augurent de son comportement futur, tout accord pour l’évacuation d’avant-postes prévoira aussi l’expansion de colonies existantes.

De plus, l’emploi du terme « avant-poste colonial illégal » est une pirouette politique et stratégique résolue, utilisée par le gouvernement israélien pour légitimer un projet de colonisation bien plus vaste en faisant la distinction entre les colonies proprement dites et la construction « illégitime » d’avant-postes. Par la force de la logique illogique créée par l’emploi de ce terme, si les avant-postes sont « illégaux », c’est donc que les autres colonies sont « légales ».

Alors que le Premier ministre Netanyahu, pour sa part, a maintes fois exigé que tout partenaire palestinien potentiel pour les négociations devaient non seulement reconnaître en premier lieu Israël comme un pays, et plus spécifiquement comme un Etat juif, il a jusqu’à maintenant refusé d’accepter publiquement toute notion d’Etat palestinien à côté d’Israël. Ron Dermer, ancien conseiller du Premier ministre, est allé jusqu’à déclarer : « Cette idée de deux Etats pour deux peuples est une solution stupide et puérile à un problème extrêmement complexe. »

Et, alors que le président Obama, dans sa visite au Caire du mois prochain, devrait faire connaître sa proposition pour un accord de paix israélo-palestinien, dont son soutien à la demande arabe pour que les Palestiniens soient autorisés à faire de Jérusalem-Est leur capitale, Netanyahu fait tout son possible pour étouffer tout espoir d’y parvenir. Le lendemain même de son retour en Israël après sa réunion à Washington DS, il faisait la promesse dans son discours à Jérusalem (le 21 mai), « Jérusalem unifiée est la capitale d’Israël. Jérusalem a toujours été - et sera toujours - nôtre. Elle ne sera jamais divisée ni partagée par moitié. Jérusalem restera sous la seule souveraineté d’Israël. »

Au cours de la même célébration de la Journée de Jérusalem, le président israélien Shimon Peres, apportait son soutien à Netanyahu en déclarant : « Elle est et sera toujours la capitale d’Israël. Nous n’en avons jamais eu d’autre et elle n’a jamais été la capitale d’un autre peuple. »

Une chose est certaine, sans une pression internationale significative pour rendre Israël responsable de ses actes, le gouvernement israélien actuel ne fera jamais les changements nécessaires pour mettre fin à l’occupation et pour une paix juste entre Palestiniens et Israéliens.




Mur et colonies en Cisjordanie

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Carte du mur et des colonies - 2007 - Documentation française.

22 mai 209 - Alternative Information Center - traduction : JPP


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