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8,5 et 5,5 ans de prison pour les Gardes frontières assasins

jeudi 30 avril 2009 - 15h:18

Serge Dumont - Le Soir.be

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Huit ans et demi et cinq ans et demi de prison. Telle est la peine à laquelle le tribunal de district de Jérusalem vient de condamner Shahar Butbika et Denis Alhazov, deux officiers des Gardes frontières (une branche de l’armée israélienne) convaincus d’avoir assassiné un Palestinien de 17 ans choisi au hasard dans la rue.

L’affaire s’est déroulée à Hébron (Cisjordanie) en décembre 2002, c’est-à-dire en pleine intifada. Ce jour-là, au retour d’une patrouille, Butbika et ses hommes ont croisé Amran Abou Ammadiya, un adolescent sans histoire qui marchait le long d’une route. Après l’avoir interpellé, ils l’ont embarqué dans leur jeep avant de le ligoter et de le torturer. A la sortie de la ville, roulant à pleine vitesse, ils ont ensuite balancé leur prisonnier hors du véhicule. Le jeune homme en est mort, le crâne fracassé.

Pour leur défense, les Garde frontières ont plaidé le « surmenage ». Ils ont également invoqué « l’atmosphère tendue de l’époque ». Mais aucun n’a manifesté le moindre regret en public et la mère de Butbuka, qui était accompagné par un député d’extrême droite venu « exprimer la reconnaissance du peuple d’Israël » à estimé que son fils est « victime d’une cabbale ».

Sept ans après l’assassinat d’Abou Ammadiay, le procès de Jérusalem est passé quasiment inaperçu en Israël. Certes, la presse a mentionné la fin des audiences mais sans s’étendre sur les détails de l’affaire. Pourtant, il s’agit de l’un des très rares procès dans lesquels des officiers sont reconnus coupables de violences envers des civils palestiniens. Outre Butbika ert Alhazov, deux sous-officiers également ayant participé aux tortures ont d’ailleurs également été condamnés à six ans et demi et à quatre ans et demi de privation de liberté.

Quant aux soldats placés sous leurs ordres, ils ont été renvoyés dans leur foyer puisque leur section a été dissoute. Mais douze d’entre eux sont inculpés pour avoir malmené d’autres civils palestiniens et pour avoir pillé ou saccagé des habitations d’Hébron après avoir assassiné Abou Ammadiya.

Dans les attendus du jugement condamnant Butbika et Alhazov, la présidente du tribunal Orit Gabay a exprimé son « dégoût » pour le comportement des condamnés. Quant au procureur de l’Etat, il déclarait à la sortie de l’audience que cette affaire « est l’une des plus dégoûtante qu’il ait eu à traiter ».

Selon les organisations israéliennes de défense des droits de l’Homme, de nombreux faits semblables se seraient produits depuis le début de l’occupation des territoires (juin 1967) mais n’auraient jamais été révélés. Le fait que le procès de Butbika et consort se soit déroulé en public est donc important même si les peines prononcées passent pour « légères ». Depuis 2007, le nombre d’enquêtes initiées par l’auditorat militaire contre des soldats de Tsahal et contre des gardes frontières a augmenté de 130 %. Les plaintes traites principalement de violences physiques, de vols et de pillage.

29 avril 2009 - Le Soir.be - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.lesoir.be/actualite/mond...


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