Plus de trois mois après la fin des hostilités dans la bande de Gaza, le blocus israélien et les tensions inter palestiniennes entravent les efforts de guérison.

Les combats ont fait beaucoup de ravages particulièrement
dans l’équilibre psychologique des enfants.

« Bien que cela fasse 100 jours que le conflit a pris fin, les enfants de Gaza continuent de souffrir, tant physiquement que psychologiquement » dit Patricia McPhillips, représentante spéciale de l’UNICEF dans les territoires palestiniens occupés.

« Il est essentiel que les approvisionnements et les matériels nécessaires au rétablissement et à la réhabilitation soit autorisés à entrer. »

10% de la population de Gaza sont toujours sans électricité et 9% avec un accès limité à l’eau potable. Les principaux centres médicaux de l’UNRWA, dans le sud, enregistrent une recrudescence significative des maladies infectieuses liées aux questions de l’assainissement, notamment la diarrhée sanglante aiguë, comparée à la situation de l’an dernier à la même époque. Pour de nombreux ménages, la nourriture, le carburant et l’argent manquent. D’après les derniers chiffres, 65 médicaments de base sont en rupture de stock au magasin central de Gaza.

Cinq enfants sont morts, depuis la fin de ce conflit de 22 jours, à cause de munitions qui n’avaient pas explosé, et au moins 14 ont été blessés suite à des violences.

Les combats ont fait beaucoup de ravages particulièrement dans l’équilibre psychologique des enfants. Une récente étude des Nations unies réaffirme que la santé mentale, l’anxiété et le stress sont les principaux problèmes de santé dans Gaza.

Agissant avec des partenaires, l’UNICEF accroît son soutien psychologique aux enfants et à la jeunesse, les mettant en garde contre le risque des mines, appuyant un enseignement de rattrapage et organisant des campagnes de vaccinations.

Pour améliorer la santé maternelle, post-natale et infantile, l’UNICEF se concentre également sur le développement des compétences des prestataires de soins - particulièrement en ce qui concerne le traitement de la malnutrition aiguë, l’allaitement maternel et le dépistage précoce des maladies de l’enfance.

Toutefois, le manque d’accès à la bande de Gaza continue d’handicaper tous les efforts pour redresser la situation.

La bande de Gaza est sous blocus depuis 22 mois. En mars, une moyenne quotidienne de 132 camions est entrée à Gaza, contre 475 en mai 2007, un mois avant la prise de pouvoir du Hamas.

Depuis la cessation des hostilités [18 janvier 2009] :

• les maisons, les écoles et les centres de santé, détruits ou endommagés n’ont pu être reconstruits ou retapés à cause des restrictions israéliennes contre l’importation du ciment ;

• le manque du matériel persiste pour réparer les systèmes d’eau et d’assainissement endommagés ;

• les fournitures scolaires de l’UNICEF, y compris pour la formation des enseignants et les trousses pour le développement de l’enfance, aussi bien que le matériel récréatif dont les instruments de musique, ne sont toujours pas autorisées à entrer dans Gaza.

Les enfants sont affectés également par les tensions internes aux Palestiniens. Particulièrement préoccupant est le conflit existant depuis le 22 mars et qui touche les malades envoyés pour recevoir des soins urgents et qui ne sont pas disponibles dans Gaza.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, au moins trois patients sont décédés du fait d’attendre de pouvoir sortir de Gaza pour leur traitement médical. L’UNICEF se félicite des informations de lundi sur les nouvelles dispositions sur le terrain pour résoudre la crise.

De plus, des incidents ont été rapportés concernant des enfants formés ou utilisés par des groupes militants palestiniens. Les enfants ne doivent pas être utilisés à des objectifs politiques ou militaires.

« Les enfants sont les victimes innocentes de ce conflit, » dit McPhillips. «  Toutes les parties au conflit doivent faire passer en premier l’intérêt des enfants. »

L’opération militaire d’Israël, du 27 décembre au 18 janvier, a tué ou blessé un Gazaoui sur 225. Quelque 431 enfants ont été tués et 1 872 blessés, soit le tiers de l’ensemble des victimes. 13 Israéliens ont été tués, dont 3 civils.

Bande de Gaza, le 29 avril 2009 - The Palestine Telegraph - traduction : JPP