Une opération de remise en état [des rues] est en cours à Beyrouth après que les opposants du gouvernement libanais aient mis fin à leur grève après que celle-ci ait provoqué des affrontements violents, entraînant la mort de six personnes et faisant plus de 100 blessés.

À travers le pays, 44 personnes ont été blessées par balles durant les manifestations, et six ont été tuées - Photo : AFP

Rula Amin, le correspondant d’Al Jazeera (version anglophone) dans la capitale libanaise, a indiqué que les rues étaient tranquilles ce mercredi et que les débris avaient été dégagés.

L’opposition menée par le Hezbollah a estimé que la grève avait envoyé un avertissement au gouvernement et qu’elle était à même de renouveler ce type de protestation à l’avenir.

Les partisans de l’opposition ont commencé à se retirer de leurs barrages de rue dans la soirée de mardi, laissant derrière eux des pneus, des blocs de béton et des débris brûlants.

Menace à venir

Suleiman Franjieh, un chef de l’opposition chrétienne, a déclaré à la télévision Al-Manar du Hezbollah que « ce que nous avons vu aujourd’hui ne sera rien comparé aux prochaines étapes » si le gouvernement ne répond pas aux demandes de l’opposition.

L’opposition se sent de plus en plus frustrée dans ses efforts pour un changement politique.

Deux mois de sit-in à Beyrouth face aux bureaux de Fouad Siniora, le premier ministre libanais, n’ont pas réussi à imposer à ce dernier de démissionner ou de former un nouveau gouvernement donnant plus de pouvoir à l’opposition comme elle le demande.

Siniora s’est engagé à ne rien céder, disant lors d’une allocution télévisée ce mardi : « Nous résisterons ensemble face à l’intimidation, nous nous opposerons à la sédition. »

Mais il a réaffirmé sa volonté de négocier une solution politique et a réclamé une session spéciale du parlement.

Nicolas Burns, le sous-secrétaire d’état américain, parlant depuis Dubaï, a déclaré que la communauté internationale devait soutenir le gouvernement de Siniora contre « ceux qui le déstabiliseraient ».

Siniora a quitté Beyrouth pour participer à une conférence des nations donatrices à Paris qui se tient ce jeudi et est destinée à récolter des milliards de dollars d’aide pour reconstruire le Liban après les dévastations subies lors de la guerre d’Israël contre le Hezbollah l’été passé.

Blessures par balles

Les forces de sécurité libanaises sont intervenues pour contenir la violence de mardi.

Dans la région chrétienne de Batroun dans le nord du pays, des supporters et des adversaires du gouvernement ont tiré les uns sur les autres, entraînant la mort d’un manifestant pro-Siniora.

À travers tout le Liban, 44 personnes ont été blessées par balles et environ 80 autres ont été blessées par des échanges de coups ou des jets de pierres.

La chaîne arabophone d’Al Jazeera a rapporté que six personnes étaient mortes dans les affrontements, trois partisans de l’opposition et des trois partisans du gouvernement.

Beaucoup d’entreprises ont fermé, les ouvriers étant restés chez eux en signe d’appui à la grève ou en raison du blocage des routes.

Une partie des écoles ont également fermé en raison de la tension générale ; d’autres étaient ouvertes mais Les élèves ont rapidement été renvoyés chez eux.

24 janvier 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
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