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Espagne : intérêts économiques et complicités avec Israël

vendredi 10 avril 2009 - 07h:09

Eduardo Luque Guerrero - Mundo Obrero

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Cette guerre de destruction, germe de nombreuses autres, ne pourrait avoir lieu sans qu’une grande partie de la population l’accepte ou, dans le cas des sociétés européennes et de leurs gouvernements, qu’on accepte l’abstention et l’indifférence.

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L’Espagne, comme la grande majorité des pays marchands de canons, dispute les parts de marché pour vendre ses instruments de mort aux criminels israéliens. Sur la photo : des soldats des troupes d’occupation dans les territoires palestiniens.

« Les spectateurs s’exposent à être les complices du mal et à en devenir les auteurs » Zymund Bauman (La société assiégée)

Gaza est bien plus que le nom d’une ville. C’est le berceau de la barbarie génocidaire du nouveau capitalisme.

La position du PP ( Partido Popular)

En 2005, l’ex-président José Maria Aznar recevait le titre de professeur « honoris causa » par l’Université de Bar Ilan d’Israël, une des plus conservatrices du pays. Le 23 Janvier 2006, Aznar écrivait un article pour des quotidiens italiens soutenant la politique agressive de l’Etat d’Israël. En 2007, c’est Esperanza Aguirre qui prétend favoriser les contacts avec l’Etat hébreu.

Le PSOE (Partido Socialista Obrero Español) et la vente d’armes

La position du gouvernement Zapatero se caractérisa par son cynisme et continue d’intensifier les contacts commerciaux avec l’Etat sioniste. Aux diverses questions posées sur le thème, ils répondent : « Le gouvernement espagnol, en lien avec la baisse des échanges commerciaux en matière d’armement avec Israël, n’appliquera que quelques mesures issus des accords internationaux signés en la matière, et en particulier, de l’accord avec Israël sur l’armement et le matériel à double usage. »

Parallèlement, lors de la remise du prix « Sénateur Angel Pulido » (organisé par la fédération des communautés juives d’Espagne), le Ministre des affaires étrangères a réussi à dire à l’ex Président de la Communauté de Catalogne Jodi Pujol « ...l’Espagne, modestement, quelle que soit la situation, sera aux côtés d’Israël bien qu’on puisse parfois affirmer que notre pays, notre gouvernement n’agit pas dans ce sens, clairement en faveur de la paix, en faveur d’Israël... » Peut-on demander la paix à Gaza tout en vendant des armes à Israël ? Armer Israël c’est être complice du génocide. C’est le faciliter. C’est participer au massacre.

L’Europe

L’Espagne appuie et soutient un accord d’association entre l’Union européenne et l’Etat hébreu. En décembre dernier, l’UE approuva une association plus renforcée des échanges commerciaux avec Israël. Le principal objectif est l’intégration économique d’Israël à l’Europe. A présent, Monsieur Moratimos souhaite promouvoir un accord de cessez-le-feu en se basant sur le plan égyptien, sa fonction : désarmer le Hamas, qui gagna les élections dans la Bande de Gaza avec plus de 65% des votes lors des élections organisées et vérifiées par l’Occident. Une preuve du cynisme du gouvernement espagnol : le 13 janvier, 19 jours après le début de l’attaque de l’état hébreu à Gaza, la Ministre des affaires étrangères israéliennes, en réunion avec Moratimos, lui exprima sa compréhension et sa satisfaction quant à la position du gouvernement espagnol.

Le triparti catalan

Le gouvernement catalan a basculé entre le silence du président Montilla, simultanément à une politique ancienne de grand soutien à Israël, la dénonciation du génocide par IC volontaires (ONG internationale) et le silence lâche et complice de l’ERC (Esquerra Republicana de Catalunya). Les gouvernements précédents de CiU (Convergencia i Unio) ont entretenu et développé des liens économiques avec l’état hébreu, liens qui, depuis que le « triparti » accéda au pouvoir, non seulement n’ont pas été restreints mais qui bien au contraire se sont accrus. Au Département de vice-présidence et d’innovation, Université et entreprise contrôlée par l’ERC, on met en place une intense politique de contacts commerciaux avec l’Etat hébreu dans de nombreux domaines.

C’est une politique initiée par le précédent « triparti » lorsque, entre le 19 et le 22 mai 2005, l’ex président Pascal Maragall ( PSC - Partido Socialista Catalan) accompagné de Josep LLuis Carod Rovira de l’ERC et d’autres membres du gouvernement ont visité Israël. A ce moment-là, on signa des accords de transfert technologique ; le gouvernement catalan dota des écoles et instituts catalans de détecteurs de mouvements et de caméras, développés pour le contrôle de l’Intifida palestinienne.

La formation des « mossos de escuadra » (police autonome de Catalogne) échut aux officiers de l’armée israélienne, certainement pour enseigner des techniques basée sur la répression.

Entre le 9 et le 13 juillet, pendant le voyage réalisé en Israël, les contacts avec l’actuel « triparti » se sont ré-intensifiés. A cette occasion, le conseiller Huguet était présent. La Catalogne se propose comme médiatrice pour l’internationalisation de l’économie israélienne en Europe par le biais du département d’innovation, Université et entreprise.

Selon le quotidien Expansion du 14 juillet, la visite avait pour objectif de développer des domaines tels que la recherche et le tourisme. Selon ce même journal, les objectifs étaient les suivants : le transfert de technologie, les TIC et l’eau. Le 13 juillet, le quotidien Avui mentionnait un préaccord à développer postérieurement avec l’Université de Haifa pour l’internationalisation de l’économie israélienne.

Dans le communiqué de presse de l’ERC du 10 juillet, on annonce la visite d’experts israélites afin d’étudier les approvisionnements hydrauliques en Catalogne, et afin de soutenir les entreprises israéliennes pour le Programme Marco Européen de R&D 2007-2013 (instruments pour financer la recherche européenne). Au cours de l’année 2008, le vice-président du gouvernement, Josep-Luis Carod Rovira, accompagnée du bureau du Parlement, a effectué une nouvelle visite en Israël, selon le communiqué de presse diffusé par l’ERC, la réunion entre le vice-président du gouvernement catalan et le Président de l’état d’Israël servit à améliorer la coopération entre les deux pays dans des domaines tels que les communications et l’eau.

Un communiqué postérieur du Ministère des affaires étrangères qualifiait Carod de « bon ami d’Israël » précisant qu’il avait visité, à plusieurs occasions, l’état hébreu en tant que membre de l’Association des relations culturelles Catalogne-Israël. De son côté, lors de la même visite, le Président du Parlement catalan souligna que la « Catalogne est disposée à collaborer et à travailler avec Israël car il existe de nombreux domaines dans lesquels on peut partager les connaissances tels que le domaine scientifique, culturel et économique... ».

Mais l’ERC ne se contente pas d’encourager les accords économiques avec Israël, le 13 décembre 2008, le député de la CiU Josep Antoni Duran i LLeida présenta une proposition de loi dans laquelle il demandait au gouvernement espagnol de soutenir la déclaration signée par les « Amis européens d’Israël », dans laquelle on incite à renforcer les relations à tous les niveaux avec ce pays, la proposition de loi signale que c’est un pays « pleinement démocratique, dans le cadre d’une société plurielle, engagée dans le respect de la liberté d’expression, d’association et de religion, protégée par la loi et qui respecte les diverses minorités religieuses existantes... » Sans commentaires...

L’Espagne vend des armes à Israël

De 2005 à 2007, l’exportation d’armes passe de 488 690 à 2 366 820 euros. Entre 2007 et le premier semestre de 2008, la somme des ventes dans l’armement a dépassé les trois millions d’euros : dans la facture on inclut les pistolets, les simulateurs d’avions, les viseurs nocturnes ou les munitions de guerre. Le gouvernement de Zapatero s’est doté d’un nouveau terme, il parle de : « neutralité active dans les conflits ».

Février 2009 - Mundo Obrero - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.nodo50.org/pce/mundoobre...
Traduction de l’espagnol : Assia B.


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