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Iran : ambitieux programme spatial et balistique

mercredi 8 avril 2009 - 22h:33

Andreï Kisliakov - Ria Novosti

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Alors que le lancement imminent d’une fusée nord-coréenne visant à mettre en orbite un satellite ou à atteindre des objectifs militaires retient l’essentiel de l’attention de la communauté mondiale, une information est passée quasiment inaperçue : le satellite iranien lancé le 2 février dernier a achevé son existence, après avoir fonctionné 40 jours.

Le potentiel de l’Iran dans le domaine des missiles, qui repose sur tout ce qui a été créé de meilleur à une époque par l’URSS, la Chine et la Corée du Nord, va permettre à la République Islamique de devenir rapidement une véritable puissance spatiale, détenant de puissants missiles stratégiques. A côté du nucléaire civil, le perfectionnement des technologies spatiales et balistiques constitue l’orientation principale du développement des Forces armées de l’Iran et de son industrie.

Aussitôt après le lancement réussi d’un satellite en février, le chef de l’Agence spatiale iranienne, Reza Taghipour, avait révélé dans une interview certains détails du programme national de conquête de l’espace. Par exemple, la République Islamique prévoit d’envoyer dans l’espace, d’ici 2021, son premier astronaute grâce à une fusée de fabrication iranienne.

Le ministre iranien des Communications a déclaré pour sa part que Téhéran était en train de concevoir sept modèles de satellites, dont trois appareils de télécommunications destinés à être placés sur une orbite élevée. Selon ses projets, l’Iran devrait avoir cinq satellites fonctionnant en orbite en 2010.

Il est à noter que le responsable de l’astronautique iranienne a confirmé l’intention de son pays d’aller plus vite, notamment, que la Chine, laquelle a mis 15 ans à préparer son premier vol habité.

Téhéran ne manque pas d’ambitions spatiales, mais celles-ci, il faut le dire, sont tout à fait fondées, surtout dans le domaine du développement des technologies balistiques. Le premier satellite iranien, Omid (Espoir), a été placé en orbite par la fusée porteuse à deux étages Safir-2 (Ambassadeur). Selon des informations en provenance de Téhéran, des fusées porteuses du type Kavoshgar seront lancées prochainement.

Les services de renseignement occidentaux ont déjà prévenu : les succès remportés par l’Iran dans la construction de fusées civiles témoignent de ses nouvelles possibilités de perfectionner ses missiles balistiques stratégiques.

Les prototypes des missiles iraniens sont le missile tactique soviétique RS-14 Scud et ses versions nord-coréennes et chinoises modernisées. Les missiles iraniens de ce type sont les Shahab. Leur fabrication a débuté au début des années 90, lorsque avaient été développés les missiles Shahab-1 et Shahab-2 sur la base de plus de 300 missiles Scud achetés à la Corée du Nord. En 1997, la République Islamique d’Iran a lancé sa propre fabrication de ces missiles. Selon certaines données, l’Iran fabriquerait également des missiles Shahab-2 en Syrie.

Une nouvelle étape a été franchie avec le missile Shahab-3, qui repose sur les missiles nord-coréens Nodong-1/A et Nodong-1/B. Il n’est pas exclu que ces derniers aient été conçus et modernisés avec le soutien financier de l’Iran. Tout en engageant une série d’essais de ce missile en 1998, Téhéran a amorcé la conception du missile Shahab-4. Le premier lancement réussi d’un Shahab-3 doté d’un nouveau moteur nord-coréen a eu lieu en juillet 2000. Le 22 septembre 2003, des missiles Shahab-3 installés sur des rampes de lancement mobiles ont été présentés lors d’une parade militaire à Téhéran.

Les analystes occidentaux estiment que ce missile, d’une portée d’environ 2.000 km et d’une charge utile de 700 kg est, en fait, un missile de moyenne portée. Ou, pour appeler les choses par leur nom, une arme stratégique. Qui plus est, si l’on en croit les informations publiées, au début de l’année dernière, les Iraniens ont porté la charge utile du missile à 1,3 tonne, sans diminuer pour autant la portée du tir.

Les travaux battent leur plein en vue de fabriquer des missiles balistiques à propergol solide Shahab-5 et Shahab-6, d’une portée respective de 3.000 km et 5.000 km. Autrement dit, Téhéran n’est pas loin de créer des missiles stratégiques de portée intercontinentale.

L’infrastructure au sol est adaptée à l’ampleur de ce programme de missiles. L’Iran dispose déjà de sept gros centres de conception et de fabrication de missiles (Ispahan, Semnan, Chiraz, Sultanatabad, Lavizan, Kukh-Eh-Bardjamali et Chahroud), sans compter de nombreuses entreprises plus modestes.

L’ambition inébranlable de Téhéran de renforcer ses troupes balistiques est confirmée par le fait que les unités de missiles ont été confiées depuis peu aux unités d’élite des Gardiens de la Révolution islamique.

Désormais, le statut des troupes de missiles est encore plus élevé. Elles sont subordonnées au seul chef spirituel de la République Islamique d’Iran.

4 avril 2009 - Ria Novosti - Vous pouvez consulter cet article ci :
http://fr.rian.ru/analysis/20090404...


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