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Deuxième ordre de détention administrative pour Hamdi al-Ta’mari

samedi 28 mars 2009 - 06h:22

DCI/Palestine

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Chaque semaine, des dizaines de jeunes Palestiniens sont embarqués dans les rafles nocturnes quasi quotidiennes de l’armée d’occupation dans les villages, villes et camps de réfugiés palestiniens. (voir le dernier rapport hebdomadaire du PCHR).

Voici le cas de l’un d’entre eux exposé par DEFENCE CHILDREN INTERNATIONAL - PALESTINE qui fait appel à tous pour une intervention auprès des autorités israéliennes d’occupation.

Deuxième ordre de détention administrative pour Hamdi al-Ta’mari

UA-1/09 - appel urgent -


Nom : Hamdi Mohammad Shahadeh al-Ta’mari
Âge à son arrestation : 15 ans la première fois et 16 ans la seconde
Lieu de résidence : Bethléhem
Date des arrestations : 25 juillet 2008 et 18 décembre 2008
Chefs d’accusation : aucun
Lieu de détention : prison d’Ofer, Territoire palestinien occupé

Hamdi a été arrêté la première fois [à 15 ans] à son domicile à Bethléhem le 25 juillet 2008 à 4 h du matin. Il a été réveillé par le bruit des coups des soldats israéliens contre la porte de devant de sa maison.

Hamdi a eu immédiatement les pieds et les mains liés et on lui a ordonné de s’étendre à terre, les soldats pointant leurs fusils d’assaut et leurs lampes sur lui. Quand il fut au sol, des soldats se sont mis à le gifler, lui donner des coups de pied et à le frapper avec leurs fusils. Ses mains étaient si durement serrées qu’elles ont commencé à enfler. Après 15 minutes, on lui a bandé les yeux et on l’a étendu sur le plancher d’un véhicule de l’armée.

Le véhicule a roulé pendant environ deux heures, au cours desquelles Hamdi a été insulté, giflé et frappé à coups de pied par les soldats assis autour de lui. L’un des soldats a dit à Hamdi qu’ils avaient tué son père parce que c’était un terroriste et qu’ils allaient tuer tous les terroristes. Vers 6 h, le véhicule est arrivé au centre d’interrogatoires et de détention d’Ofer, près de Ramallah. Hamdi a été mis dans une petite pièce où à nouveau, il a été agressé par des soldats.

Le 28 juillet 2008, quatre jours après son arrestation, Hamdi a été interrogé, assis mais menotté devant un bureau. L’interrogateur a demandé à Hamdi s’il était membre du Jihad islamique, organisation interdite par les autorités israéliennes. Hamdi a répondu qu’il n’avait rien à voir avec cette organisation et qu’il soutenait les membres indépendants du mouvement Fatah. L’interrogatoire a duré environ une heure et Hamdi a été ramené dans sa cellule.

Plusieurs jours plus tard, Hamdi a été informé qu’il serait détenu pendant trois mois sans chef d’accusation contre lui ni procès, en détention administrative. Le 13 novembre 2008, Hamdi est libéré de sa détention administrative sans avoir été inculpé pour quelque accusation que ce soit.

Le 18 décembre, un mois après sa libération, Hamdi est à nouveau réveillé à 2 h du matin par les coups des soldats israéliens contre la porte de la maison familiale. Cinq ou six soldats entrent dans la maison, s’emparent d’Hamdi, lui lient les mains et lui bandent les yeux. Il est encore une fois mis dans un véhicule de l’armée et conduit en une demi-heure au centre d’interrogatoires et de détention d’Etzion. Le 21 décembre, trois jours après son arrestation, Hamdi est transféré à Ofer pour interrogatoire. L’interrogateur veut savoir qui Hamdi a rencontré depuis sa libération, le 13 novembre, il le questionne sur les drapeaux qui flottent sur la terrasse de sa maison et sur ses activités depuis sa libération. Hamdi répond qu’il a vu ses parents et voisins et qu’il n’a aucune implication politique.

Le 28 décembre 2008, Hamdi, sans la présence d’un avocat ou d’un membre de sa famille, est emmené devant le tribunal de détention administrative à la base militaire d’Ofer. Le juge militaire dit à Hamdi qu’il a un mandat de détention administrative de quatre mois contre lui, mandat qui s’appuie sur des « preuves secrètes ». Hamdi déclare au juge qu’il n’a rien fait de mal et que s’il est arrêté, c’est seulement parce que son père a été la cible d’un assassinat.

Le mandat de détention administrative d’Hamdi arrive à terme le 15 avril 2009.

Le contexte

Le 12 mars 2008, le père d’Hamdi a été tué avec trois autres Palestiniens par une unité spéciale israélienne à Bethléhem. L’organisation israélienne pour les droits de l’homme, B’Tselem, a enquêté sur les circonstances du meurtre et indiqué que, au mépris de la jurisprudence de la Haute Cour israélienne, des preuves fortes existaient laissant penser que l’opération avait été un assassinat ciblé.

Le frère aîné d’Hamdi a lui aussi reçu un ordre de détention administrative, tout comme l’un des fils d’un autre Palestinien assassiné le 12 mars, Mohammad Balbol qui a été mis en détention administrative à partir du 25 juillet 2008 (voir DCI Palestine UA 1/08).

La détention administrative

La détention administrative est une détention sans chef d’accusation ni procès et elle est souvent basée sur des « preuves secrètes ». L’ordre militaire israélien 1591 permet aux commandants de l’armée israélienne de garder détenus des Palestiniens, y compris des enfants jusqu’à 12 ans, pendant six mois, s’ils ont des « motifs raisonnables pour présumer que la sécurité du secteur ou la sécurité publique exige leur détention ». La période initiale de six mois peut être renouvelée par périodes de six mois indéfiniment. Cette procédure ignore le droit du détenu à un procès équitable et à se défendre de façon appropriée contre les accusations.

Il y a actuellement au moins 548 Palestiniens détenus par Israël sans charges ni procès, en détention administrative, dont 6 mineurs. Pour plus d’informations, consultez le site de DCI-Palestine sur Freedom Now.




Action recommandée

La détention d’un mineur dans ces circonstances ne répond pas aux obligations qu’Israël est tenu de respecter de par la Convention sur les droits de l’enfance et la Convention contre la torture.

Merci d’envoyer en urgence des appels aux autorités israéliennes pour exiger d’elles :

  • la cessation immédiate de la pratique de détention administrative des enfants de moins de 18 ans ;
  • la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes retenues actuellement en détention administrative, ou leur inculpation sur une infraction claire et leur présentation devant un tribunal compétent dans le respect des normes internationalement reconnues pour un procès équitable.

Premier ministre

Cabinet du Premier ministre
3 Kaplan Street, PO Box 187, Kiryat Ben-Gurion, Jerusalem,
91919, Israel
Fax : +972- 2-651 2631
Email : rohm@pmo.gov.il, pm_eng@pmo.gov.il
Salutation : Dear Prime Minister

Ehud Barak

Minister of Defence, Ministry of Defence,
37 Kaplan Street, Hakirya, Tel Aviv 61909, Israel
Fax : +972 3 691 6940
Email : minister@mod.gov.il
Salutation : Dear Minister

Ministère de la Justice : Fax : + 972 2 628 7757 ; + 972 2 628 8618

Procureur général : Fax : + 972 2 627 4481 ; + 972 2 628 5438 ; +972 2 530 3367

Merci d’informer DCI Palestine des réponses qui seraient apportées à votre appel en indiquant la référence UA indiquée en haut de ce document (UA-1/09)

27 mars 2009 - DCI PALESTINE- traduction : JPP


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