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Lorsque tout fait défaut

dimanche 22 mars 2009 - 20h:18

Ayman T. Quader

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Ahmad Saud Basal est un garçon âgé de 11 ans habitant Tuffah, un village au milieu de la bande de Gaza. Il vit dans une maison de deux pièces avec ses cinq frères et soeurs, ses parents et sa grand-mère.

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Janvier 2009 - Un enfant de Gaza assis devants les ruines de sa maison que l’on voit en arrière-plan (Photo : Andreas H. Lunde)

Les temps sont durs, beaucoup plus durs qu’auparavant. Le siège de Gaza vieux de 2 ans a été dévastateur, et ses effets continueront à coûter cher. L’éducation, les soins de santé, les transports, l’économie : chaque aspect d’une société normale gît dans les ruines, le résultat d’une campagne de punition collective mise en oeuvre dans le mépris non seulement du droit international et des droits de l’homme mais sans égards également pour les valeurs fondamentales de chacune des plus importantes religions.

Ahmad et sa famille ne meurent pas de faim. Ce n’est pas la Somalie. Gaza n’a jamais été l’ainsi nommé « tiers monde. » Mais hiérarchiser les souffrances fait passer à côté de l’essentiel. Comparée à la situation précédente, lorsque les usines tournaient, que les fermes pouvaient apporter leurs produits sur les marchés, que les étudiants pouvaient étudier la nuit en s’éclairant à l’électricité plutôt qu’aux bougies, la vie aujourd’hui est devenue désespérée.

Le chômage frappe 80% de la population active. Les prix des produits de base qui s’envolent — nourriture, vêtements, médicaments — obligent les gens à survivre « la main à la bouche » [sans aucune sécurité du lendemain]. Dans une telle crise économique, les parents doivent à contre-coeur faire travailler leurs enfants [petits travaux dans les rues].

Commençant tôt chaque matin, Ahmad et sa soeur de dix ans, Hadia, vont travailler avec leur père. Les trois vendent du thé dans la rue. Sur une journée de 8 heures, chacun des enfants gagne de 6-10 shekels (2 à 3,5 dollars). Si on ajoute à cela ce que gagne leur père, le famille gagne 12 dollars par jour, ce qui est peu quand la viande coûte 15 dollars le kilo et les fruits, ce que Ahmad n’a pas goûté depuis une année, 3 dollars le kilo.

Les paquets d’aliments de l’UNWRA sont une aide mais les rations distribuées quatre fois l’an sont très basiques : 30 kilos de farine, 5 kilos de riz, 5 kilos de sucre, 3 kilos de lentilles, 6 litres d’huile et parfois 5 boîtes de 250 grammes de sardines. Pour une famille de huit, cela ne va pas loin.

Les enfants comme Ahmad représentent les germes de l’avenir. Il est vrai que les Palestiniens ont affiné une résistance collective face aux difficultés à travers leur histoire. Mais cette force n’est pas une question de sentiment.

Les enfants, qui restent extraordinairement sensibles à leurs conditions de vie ont besoin d’un environnement sain dans lequel se développer et apprendre, explorer et jouer, espérer et rêver. La captivité imposée par le siège leur a volé cette liberté.

Restituerr cette liberté à Ahmad tout en l’aidant à se remettre des privations qu’il a endurées, reste un défi qui vient à peine de commencer.

* Ayman T. Quader vit dans la bande de Gaza. Il peut être joint à ayman.quader@gmail.com
Adresse de son blog : http://peaceforgaza.blogspot.com/20...

Du même auteur :

- Pluie noire sur Gaza - 14 mars 2009

20 mars 2009 - IMEMC - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.imemc.org/article/59476
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach


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