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Netanyahu à nouveau dans la région

jeudi 12 mars 2009 - 09h:33

Abdallah Al-Achaal - Al-Ahram/hebdo

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En israël, seuls les hommes de politique qui croient aux principes du projet sioniste apparaissent sur la scène politique.

Ce projet consiste à s’accaparer de la Palestine, à annoncer l’instauration d’un Etat purement sioniste et à chasser les Palestiniens de leurs terres. Il est également question d’assumer le rôle fonctionnel de ce projet dans la région arabe. Ce qui nécessite de dominer tous les membres du corps arabe, de contrôler les interactions arabes avec le soutien des superpuissances, et de casser l’épine des Etats qui s’opposent à Israël et défient l’hégémonie israélienne sur la région. Quant à la différence entre les personnalités israéliennes, elle consiste en la méthode de la réalisation de ces objectifs. Donc, ceci signifie que la classification de la scène israélienne en droite, gauche et droite extrémiste n’a aucun sens pour les Arabes. Cette classification ne peut avoir qu’une seule signification en ce qui concerne la scène politique actuelle. La suivie de la courbe du projet sioniste face au projet arabe prouve clairement l’effondrement du projet arabe en 1967, qui a ensuite été remplacé par la résistance arabe. Alors qu’au départ, le projet arabe visait à dominer le projet sioniste, l’objectif de la résistance s’est rétréci à poser des obstacles sur la voie de l’élargissement du projet sioniste. Et voilà que le projet sioniste est en train de se propager sur les terres palestiniennes, alors qu’il a également réussi à bouleverser le monde arabe.

Avec cet arrière-plan général ; il serait naïf de devenir pessimiste parce que la droite ou la droite extrémiste a accédé au pouvoir, ou devenir optimiste parce que c’est la gauche qui a accédé au pouvoir. Ni la droite ni la gauche n’a de signification dans le dictionnaire arabe, puisque tout le monde est devenu prêt à faire couler le sang arabe pour contenter le projet sioniste. L’unique chose qui nous concerne est de savoir que plus le peuple israélien perd confiance en son armée et le pouvoir dans le pays, plus il se dirige vers l’extrémisme pour réaliser son objectif. La preuve est qu’il est évident que la crédibilité de l’armée israélienne a connu un recul important lors de la guerre avec le Hezbollah en 2006 et en 2008/2009 face au Hamas. En effet, les villes israéliennes sont attaquées quel que soit le niveau médiocre des missiles employés. De plus, les opérations martyrs, qui se sont concentrées pendant l’intifada d’Al-Aqsa, ont fait l’effet d’un tremblement de terre en Israël. C’est alors qu’Israël a eu recours à Sharon qui a parfaitement concrétisé la férocité sioniste historique. Et pour ce qui est des dernières élections, l’électeur israélien a eu recours à Levni qui ne supporte ni les Arabes ni Hamas et à Netanyahu qui s’est consacré à éliminer définitivement la résistance arabe. Il semble que Netanyahu a beaucoup appris pendant son mandat entre 1996 et 1999, quand ces comportements avaient mis le président Clinton en colère, empêchant l’instauration de 2 Etats, comme le désirait Israël, en particulier Sharon, les Etats-Unis et le monde entier. En réalité, Netanyahu jouit d’une imagination fertile se basant sur l’idée que la cause palestinienne ne peut être résolue de façon à satisfaire les Arabes et les Juifs en même temps, et qu’il ne s’intéresse pas à satisfaire les Arabes puisqu’ils sont faibles. De plus, il veut que son nom figure en tête de la liste du temple sioniste. C’est pour cela qu’il a décidé de penser à la Syrie d’une perspective de paix et à l’Iran d’une perspective de guerre. C’est ainsi qu’il sème la discorde entre les alliés, d’un côté par la force et de l’autre par la diplomatie, alors que ces alliés là constituent le principal soutien de la résistance palestinienne. Comment Netanyahu peut-il réussir entre cette théorie qui n’accorde aucun intérêt à la cause palestinienne et ne veut rien présenter dans la direction de la solution des 2 Etats et entre la position diplomatique internationale, arabe et israélienne qui trouve une issue dans la solution illusoire des 2 Etats ? Et en parallèle, plus de territoires arabes seront annexés par la colonisation et la résistance palestinienne sera oppressée. Cependant, l’objectif de fonder un Etat palestinien reste un objectif exemplaire.

De son côté, Shimon Pérès a défendu avec acharnement la solution des 2 Etats dans les articles qu’il a publiés le 10/2/2009 dans le Washington Post, présentant de nombreux prétextes justifiant son choix. C’est pour cela que Netanyahu fait de son mieux pour convaincre Washington de 2 questions, bien que la mission semble difficile. La première consiste à anéantir les capacités nucléaires et militaires de l’Iran, tant que celui-ci ne veut pas y renoncer volontairement. Or, ceci va totalement à l’encontre de la nouvelle stratégie d’Obama et aurait très bien convenu à la politique de Bush. Le deuxième point, autour duquel les opinions de Washington et de Netanyahu peuvent diverger, concerne la résolution de la cause palestinienne. Selon Obama, l’accalmie dans la région commence par une solution raisonnable de la cause palestinienne. Netanyahu réussira-t-il alors à convaincre Obama, bien que la tendance générale parmi les juifs américains soit largement en accord avec le point de vue d’Obama ? Ou est ce l’Administration d’Obama qui imposera sa vision, en particulier après la publication du rapport de Georges Michel qui a insisté sur le fait que la résolution du Conseil de sécurité se base sur l’arrêt de la colonisation ? Obama pourra-t-il convaincre Netanyahu malgré le choc inévitable ?

En réalité, la situation a besoin d’un suivi minutieux et d’un travail sérieux pour parvenir à une vision arabe cohérente au niveau officiel et populaire, puisque le danger nous entoure de partout et que toute la région est exposée à un cycle complet de mutations historiques et géographiques.

Du même auteur :

- L’avenir du rôle arabe en Palestine
- La nouvelle politique américaine dans la région
- Bush et le règlement de paix de dernière heure
- Les risques d’une instrumentalisation de la trêve
- Où va l’unité palestinienne ?

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 11 au 17 mars 2009, numéro 757 (Opinion)


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