L’Egypte a reprogrammé pour le 25 février une conférence visant au rétablissement de l’unité palestinienne.

Manifestation en faveur des prisonniers politiques palestiniens en Israël, dont Marwan Barghouti, au centre sur la photo - Photo : AP Photo/Hatem Moussa

Les dirigeants du Hamas, du Fatah, et d’autres factions ont déclaré se féliciter de la reprise du dialogue.

Le chef du bloc du Fatah au Conseil législatif palestinien (PLC), Azzam Al-Ahmad a déclaré que « l’Égypte avait informé Mahmoud Abbas et les organisations politiques qu’un dialogue serait organisé à partir du Février 25 avec tous les groupes palestiniens ».

La réunion avait été initialement prévue pour le 22 Février, mais elle avait été reportée. L’Égypte avait affirmé vouloir négocier un cessez-le-feu dans la bande de Gaza avant d’avancer sur la question interne palestinienne.

Le porte-parole du Fatah, Fahmi Az-Za’arir a déclaré : « le mouvement s’est félicité de cette évolution, et participera aux réunions pour le dialogue avec la conviction que les énormes défis auxquels font face les Palestiniens ont besoin d’unité et d’un pouvoir autonome de décision, rappelant que le Fatah a demandé à ce que la question de la trêve et celle du dialogue soient séparées afin qu’il n’y ait pas indirectement le contrôle d’Israël sur le dialogue palestinien. »

« La participation du Fatah vise à favoriser le succès du dialogue et à restaurer l’unité de notre système politique ainsi que la force de la cause palestinienne », a-t-il ajouté.

La question des prisonniers politiques appartenant au Hamas

Le Hamas a dit avoir également reçu une invitation officielle de l’Egypte pour la réunion, disant être favorable à la réussite du dialogue.

Le chef du Hamas, Ayaman Taha a déclaré : « Nous sommes intéressés à favoriser le succès de ce dialogue. ... Les réunions qui ont eu lieu avec les dirigeants du Fatah ont ouvert la voie vers un succès, en créant une atmosphère positive ».

Taha a cependant expliqué que la « bonne atmosphère », impliquait que l’Autorité palestinienne libère les prisonniers politiques affiliés au Hamas, et reprennent les versements des salaires des fonctionnaires dans la bande de Gaza.

« Si ces prisonniers n’étaient pas libérés, il sera difficile au dialogue de réussir », a-t-il averti.

Concernant la visite de Mahmoud Az-Zahhar, haut responsable du Hamas, au Caire, Taha a déclaré que Zahar « a tenu une réunion avec le chef des services égyptiens de renseignement Omar Suleiman et ses assistants », ajoutant que « il n’y a rien de nouveau sur la question de la trêve ni sur d’autres questions ».

« Le premier ministre israélien Ehud Olmert s’active à faire libérer Shalit ou à préparer le transfért de tous les dossiers au prochain gouvernement, » a ajouté Taha.

Il a également exhorté les pays arabes à retirer leurs ambassadeurs d’Israël en félicitant l’Egypte d’avoir retiré sa délégation commerciale en Israël.

Cinq dimensions

La session d’ouverture due la conférence sera suivi par les dirigeants de chacune des organisations. Au cours des réunions, cinq comités seront appelés à résoudre les divers aspects des question internes palestiniennes.

Les cinq comités seront respectivement consacrés à la réforme de l’OLP, la formation d’un gouvernement d’unité nationale, la sécurité, les élections, et de réconciliation.

Al-Walid Awad, membre du bureau politique du Parti populaire palestinien (PPP) a également pris note du signal venant d’Egypte pour la reprise des pourparlers. Il a dit que les cinq commissions commenceront leurs travaux le 28 Février.

L’ambassadeur palestinien en Egypte, Nabil Amr, a déclaré à Ma’an que le dialogue sera prochainement repris. Amr a également attribué le retard dans la conférence du Caire à l’échec des efforts pour le cessez-le-feu.

Le 12 Février, les rivaux du Hamas et du Fatah ont eu un rare face-à-face au Caire pour tenter de « clarifier la situation » avant le prochain sommet. Les deux parties ont parlé positivement du déroulement de la réunion.

Une précédente tentative égyptienne de réunir les deux rivaux en novembre dernier avait échoué. Le Hamas, le groupe au pouvoir dans la bande de Gaza, s’était retiré des discussions pour protester contre les arrestations de ses partisans par les forces de sécurité du Fatah en Cisjordanie.

Le Hamas a battu le Fatah aux élections législatives en 2006. le Hamas avait alors été exclu d’un gouvernement d’unité après avoir pris le contrôle de la bande de Gaza en Juin 2007.

Le Hamas accuse le Fatah d’arrêter des dizaines de sympathisants

Reuters, le 23 février 2009

Le Hamas accuse le Fatah d’avoir arrêté 80 de ses membres afin de faire capoter des pourparlers de réconciliation entre les factions palestiniennes qui doivent s’ouvrir mercredi au Caire sous l’égide de l’Egypte.

Les arrestations ont eu lieu ces derniers jours en Cisjordanie, que contrôle le Fatah de l’ex-président palestinien Mahmoud Abbas, a déclaré Ehab al Ghsain, porte-parole du ministère de l’Intérieur du Hamas dans la bande de Gaza.

Un responsable des services de sécurité du Fatah a expliqué, sans fournir de chiffres, que quiconque nuisait à la sécurité des Palestiniens était susceptible d’être détenu aux fins d’interrogatoire, indépendamment de sa tendance politique. Yasser Abed Rabbo, un proche collaborateur de Mahmoud Abbas, a toutefois souligné qu’il n’y avait aucun « détenu politique » en Cisjordanie.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007, accuse le Fatah d’avoir jeté en prison plus de 700 de ses sympathisants et de refuser d’en libérer certains en signe de bonne volonté dans le cadre du processus de réconciliation.

Nidal al Moughrabi, version française Gilles Trequesser

23 février 2009 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[Traduction : Info-Palestine.net]