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Les vivants hantés par le souvenir de ceux qui sont morts

vendredi 20 février 2009 - 22h:03

Ma’an News Agency

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Layla Hussein Nassar « Umm Ibrahim » a 40 ans, bien qu’elle semble beaucoup plus âgée.

Sa maison à Jabaliya a été détruite pendant la guerre israélienne contre Gaza. Deux parents, son mari et cinq enfants étaient à l’intérieur de la maison quand elle a été frappée par un missile.

Umm Ibrahim a pris avec elle autant de ses enfants blessés qu’elle a pu et a rampé hors du bâtiment endommagé avec son fils Nahidh, puis a trouvé à se réfugier dans une maison de l’autre côté de la rue.

Son mari Muhammad et son fils Rakan âgé de quatre ans ont été enterrés sous les décombres. Elle n’a pas su s’ils étaient vivants ou morts.

Par la suite Nahidh a rampé hors de son abri pour trouver de l’aide, laissant Umm Ibrahim seule avec sa fille mourante et une belle-fille sérieusement blessée.

Elle est hantée par les cris perçants et les appels de ses filles demandant de l’aide, et se rappelle avoir regardé attentivement et fixement sa maison détruite, guettant un quelconque mouvement indiquant que certains des autres membres de la famille étaient encore vivants.

Ce samedi Umm Ibrahim s’est assise à côté de Khadra Hamdan, le journaliste de Ma’an. Ses pensées sont dispersées et douloureuses ; voici enregistrée une des victimes de la guerre d’Israël contre Gaza.

« Je n’ai rien à l’esprit excepté ce qui m’est arrivé. Tout est dans ma mémoire et je ne l’oublierai jamais de toute de ma vie. Je suis une mère qui a rassemblé les restes de ses enfants, comment pourrais-je oublier cela ?

... Mon fils Rakan a été déchiré en morceaux. Ni ses mains, ni ses jambes et ni même son visage n’ont été retrouvés. Je ne pouvais pas l’amener à l’hôpital ; la maison s’écroulait autour de lui et de mon mari.

Ma fille Fidaa était aussi belle que la lune. Oh mon Dieu ! Comme tu étais belle Fidaa ! Ses vêtements ont été déchirés comme son corps. Elle est morte dans mes mains.

Mon fils plus âgé Ibrahim, j’ai rassemblé les morceaux de son corps dans une couverture et l’ai emporté avec moi dans la maison voisine. Je suis revenue chercher ma belle-fille Eiman ; son visage et ses jambes étaient ensanglantées et elle a continué à me demander d’appeler une ambulance.

Le premier jour, je ne me rendais pas compte que mon mari avait été tué. Je l’appelais pour lui dire que ses fils et ses filles ont été tués. Je l’ai entendu implorer pour une ambulance, puis sa voix s’est éteinte. »

Eiman est resté vivante pendant environ 18 heures. Umm Ibrahim se rappelle avoir essayé de la consoler :

« Que Dieu t’aide à supporte cela. Je prie Dieu pour qu’il te soulage de cette torture.
Tante, j’ai soif et faim. Mes blessures me brûlent. »

8 février 2009 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[Traduction : Info-Palestine.net]


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