Le futur formateur d’un gouvernement israélien décidera aussi du cours du processus de paix au Proche-Orient. A présent Livni, gagnante aux élections, a exprimé clairement qu’elle est disposée à faire des concessions aux Palestiniens : pour la paix, Israël devrait renoncer à des territoires.

Manifestation en Cisjordanie contre l’extension d’une colonie - Photo : gallo/Getty

Les deux candidats vedettes des principaux partis ont révélé à des représentants d’organisations juives étatsuniennes comment ils se représentent l’avenir du processus de paix - avec des inflexions très différenciées.

La Ministre des Affaires Etrangères Tzipi Livni du parti Kadima a déclaré que selon elle le prix qu’Israël aura à payer pour une paix durable avec les Palestiniens sera de renoncer à des parties considérables de son territoire. « Nous devons renoncer à la moitié du pays d’Israël » a-t-elle dit, se référant à Israël dans ses frontières bibliques, qui comprenaient l’Israël actuel ainsi que la Cisjordanie et la Bande de Gaza. Un tel retrait serait pour le bien d’Israël, afin de conserver le caractère juif du pays, a ajouté la gagnante des élections parlementaires.

Son rival Benjamin Netanyahou du bloc du Likoud, à droite, a exprimé son rejet d’un retrait israélien unilatéral. Il a qualifié de faute le retrait de la Bande de Gaza, en 2005, puisque cela a permis au Hamas d’y accaparer le pouvoir. Les Palestiniens devraient se diriger eux-mêmes, mais Israël doit conserver le contrôle de toutes les frontières, de l’espace aérien et du trafic électronique, a-t-il dit.

Le parti modéré Kadima s’est montré le plus fort aux élections, mais de très peu devant le bloc du Likoud. Il est vrai que Kadima possède un mandat de plus, mais le camp droitier des « Faucons » mené par le Likoud uni à des partis plus petits arrive à une majorité de 65 des 120 sièges de la Knesset.

Que Livni se soit déclarée disposée à renoncer à des territoires ne joue actuellement aucun rôle dans la politique israélienne du jour : manifestement Israël prépare la construction d’implantations en Cisjordanie. Au centre des projets se trouve la colonie d’Efrat, située au sud de Jérusalem.

L’aménagement de colonies de peuplement devrait entraîner des tensions entre les Etats-Unis et Israël. Depuis longtemps George Mitchell, l’envoyé spécial du Président Obama au Proche-Orient, s’est prononcé pour l’arrêt de la construction de nouvelles colonies. Le président palestinien Mahmoud Abbas a également condamné les projets d’implantations.

La construction de colonies entraînera l’effondrement du processus de paix, a déclaré Abbas. Efrat se trouve dans l’un des trois grands blocs d’implantation de colons auxquels Israël, même après un accord de paix définitif avec les Palestiniens, ne veut pas renoncer.

16 février 2009 - Spiegel Online - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.spiegel.de/politik/ausla...
Traduction de l’allemand : Marie Meert