16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Crise des visas non résolue pour 45 mille ressortissants étrangers dans les TPO

samedi 20 janvier 2007 - 05h:55

Ma’an News Agency

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Des milliers de détenteurs de passeports étrangers résidant dans les Territoire Palestinien Occupés (TPO) risquent toujours d’être victimes de pratiques « arbitraires, abusives et internationalement illégales » de la part d’Israël, en dépit des changements apportés dans la politique israélienne de refus d’entrée aux étrangers se rendant dans les territoires palestiniens.

JPEG - 15.7 ko
Une "dernière autorisation" pour un ressortissant palestino-américain (MaanImages)

Selon la Campagne pour le Droit d’Entrer/Ré-entrer dans le territoire palestinien occupé, dans une conférence de presse tenue mardi dans la ville cisjordanienne de Ramallah, les changements proposés d’Israël sont traités sur une base au « cas par cas », laissant à des milliers de citoyens étrangers le risque de l’expulsion. Il y a 45 mille ressortissants étrangers résidant dans les territoires palestiniens occupés qui font face à de telles restrictions, ont dit les responsables de la campagne, et la grande majorité de ces situations laisseront derrière des épouses, des enfants, des commerces et des propriétés.

En décembre, le Coordinateur israélien des Activités du Gouvernement dans les Territoires (CAGT), le général de division Yossef Mishlev, a annoncé au négociateur en chef palestinien Saeb Erekat que « la politique à l’égard de l’entrée de ressortissants étrangers de pays maintenant des relations diplomatiques avec Israël a changé, et l’entrée de ces ressortissants étrangers en Cisjordanie est maintenant possible ».

Le changement dans la politique comprend « l’entrée des ressortissants mentionnés ci-haut seront autorisés par les moyens du consentement du commandant militaire ». De plus, l’ordre déclare que « le tampon de la "dernière autorisation" a été annulé. Les gens qui ont ce tampon sur leur passeport peuvent quitter la région, et leur retour ne sera pas empêché seulement sur la base de ce tampon ».

En conséquence, plusieurs ressortissants étrangers qui avaient précédemment rencontré des problèmes sur les frontières d’Israël, telle que l’obtention des tampons de la "dernière autorisation" sur leurs passeports, ont décidé de prendre le risque et de tenter de renouveler leurs visas touristes en quittant Israël et revenant.

Fadah Thum, une citoyenne brésilienne marié à un Palestinien et mère d’un garçon de cinq ans, est un exemple. Fadah renouvelait son visa tous les trois mois depuis 2001 lorsqu’elle est venue résider en Cisjordanie. Puis, en septembre 2006, comme des centaines d’autres, elle a reçu une "dernière autorisation" et, en décembre, elle a été contrainte de laisser derrière elle sa maison, son mari, son enfant et ses études universitaires. Suite à l’annonce du COGAT, elle a essayé de ré-entrer et s’est vue refuser l’entrée.

La Campagne pour le Droit d’Entrer/Ré-entrer a fait savoir que 13 ou 14 autres cas similaires de refus de (ré-)entrée leur ont été rapportés au cours de la semaine dernière seulement. Plusieurs de ces ressortissants étrangers continuent d’être retenus au lieu de détention à l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv, en attendant une décision. Parmi ces détenus étrangers se trouvait un couple ayant plus de 60 ans, qui est arrivé le 10 janvier et qui a été expulsé avec force à Amman après un emprisonnement de six jours. Comme si cela ne suffisait pas, de tels expulsés doivent supporter personnellement le coût de leur retour à leur pays de nationalité.

Selon l’information consulaire largement diffusée, un contact du COGAT se trouvait au pont Allenby entre la Jordanie et la Cisjordanie en mi-décembre, et un autre devait être placé à Ben Gurion « dans quelques semaines » afin d’empêcher de tels problèmes aux points de passage. Cependant, la Campagne pour le Droit d’Entrer/Ré-entrer a informé qu’il n’est pas apparu que de tels agents aient pris leur place.

En outre, il est clair qu’il n’y a pas de procédures en place pour les milliers de ressortissants étrangers qui ont choisi de faire des territoires palestiniens leur maison et leur "centre de vie". Il y a 120 mille familles dans les territoires palestiniens occupés dont les demandes de "réunification familiale" depuis 2000 ont été ignorées par les autorités israéliennes. Ces ressortissants étrangers font face à une menace constante d’expulsion, de déportation et de séparation forcée de leurs familles et de leurs gagne-pain.

Il y en a également de nombreux dont les détails de la situation se sont perdus dans les profondeurs des bureaucraties palestiniennes et israéliennes. Subha Ghanam est une citoyenne américaine. Son mari, Samer, possède une identité palestinienne. Ils se sont mariés en avril 2006 et depuis lors, ils résident ensemble dans la ville cisjordanienne de Ramallah. Subha attend son premier enfant, une fille, en mars.

En novembre 2006, Subha s’est adressée au ministère de l’intérieur palestinien pour un prolongement de son visa. Depuis, elle n’a rien entendu concernant sa demande ou son passeport. Elle est maintenant contrainte de rester en Cisjordanie sans papiers, car si elle part, il est probable qu’elle se verra refuser de ré-entrer. Contre sa volonté, elle a été forcée à rester plus longtemps que son visa et à contrevenir à la loi israélienne.

Subha a dit lors d’une conférence de presse que cela la laisse, ainsi que sa famille qui grandit, avec un « sentiment d’instabilité et d’un futur incertain ».

Les responsables de la campagne ont dit que Subha est juste une des 150 affaires similaires rapportées. En accord avec les instructions déclarées d’Israël, quelques autres 150 passeports étrangers ont aussi été soumis au représentant du ministère de l’intérieur israélien à Beit El depuis octobre, et rien dès lors n’a été vu en retour concernant leurs demandes, aucun document.

Les responsables de la campagne ont souligné, cependant, que ce nombre représente juste une fraction du problème, car de nombreuses personnes craignent trop des mesures punitives de la part des autorités israéliennes, comme un refus délibérée de ré-entrer ou d’extension du visa, par rapport leur affaire.

Charles Shubash, un conseiller juridique de la campagne, a expliqué que la question centrale était qu’Israël n’est pas l’autorité souveraine dans les territoires palestiniens occupés, et ainsi, seule la loi humanitaire internationale et des droits humains peut être considérée comme le point de référence dans les territoires. Par conséquent, Israël n’a pas le droit légal de faire comme cela lui plaît avec la population de ce territoire.

La crise reste clairement non résolue.

16 janvier 2007 - Ma’an News Agençy - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
Traduction : M. Ahmed


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.