Durant cette période du 5 au 11 février, les forces d’occupation israéliennes ont commis les violations suivantes dans les territoires palestiniens occupés

• Le siège a été maintenu sur les TPO, isolant la bande de Gaza du monde extérieur ;
• les FOI ont bouclé complètement les Territoires à la veille des élections israéliennes ;
• A Gaza,
  • les avions israéliens ont poursuivi leurs bombardements sur la bande de Gaza ;
  • ainsi que les raids aériens sur la frontière de la bande de Gaza avec l’Egypte, forçant les gens à évacuer leurs maisons ;
• 4 Palestiniens ont été tués par les FOI, 3 dans la bande de Gaza et un en Cisjordanie ;
  • la victimes de Cisordanie, près de Jénine, a été assassinée extrajudiciairement ;
• 5 Palestiniens, dont un mineur, ont été blessés par des tirs israéliens à Gaza et en Cisjordanie ;
• 30 Palestiniens ont été arrêtés, dont 10 mineurs en Cisjordanie ;
• 3 autres civils palestiniens ont été arrêtés sur un check-point en Cisjordanie ;
• l’occupant a mené 32 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie, et une dans la bande de Gaza ;
• les FOI se sont emparés de grandes quantités d’engrais agricoles à Jénine ;
• la colonisation s’est poursuivie en Cisjordanie, ainsi que les agressions des colons contre les Palestiniens ;
  • les colons ont notamment saccagé 250 dunums (25 ha) de terres agricoles dans le village de Yassouf, près de Salfit.

Un vieux Palestinien s’exprime par gestes, assis devant une des tentes montées comme abri pour ceux qui ont perdu leur maison au cours de l’offensive à l’est de Jabaliya.

Bande de Gaza

L’aviation israélienne a poursuivi ses bombardements ciblés sur la bande de Gaza et des frappes aériennes intenses ont encore fait de gros dégâts à la frontière égyptienne obligeant les gens du secteur à quitter leurs demeures.
Les FOI (Forces d’occupation israéliennes) ont maintenu un siège total, en particulier la veille des élections en Israël, sur les Territoires palestiniens occupés. Elles ont ainsi maintenu coupée du monde la bande de gaza


Jeudi 5 février

 23h00 : Les FOI stationnent à l’est de Khan Younis. Elles ouvrent le feu sur des terres agricoles de Khuza’a et de al Fukharki. Plus tard, les médias israéliens annoncent que les FOI ont tué un homme armé qui les avait pris pour cible. Le lendemain matin, 6 février, des civils tentent de se rendre à l’endroit où l’homme avait été tué afin de localiser son corps. Les FOI leur tirent dessus. Pas de victimes. A 14h00 le samedi 7, une ambulance palestinienne est autorisée à se rendre sur les lieux. L’équipe médicale trouve le corps abattu à 20 mètres de la frontière. Evacué sur l’hôpital Nasser de Khan Younis, il est identifié. Il s’agit de Fu’ad Riad Hamza Hamdan, 24 ans, habitant le camp de réfugiés de Khan Younis. Selon l’autopsie, il a été tué à la fois par des éclats et par des balles qui l’ont touché à la poitrine et aux membres.

Vendredi 6 février

 17h00 : La marine des FOI tire sur des bateaux de pêche qui font route au large de Rafah ; Mahmoud Ahmed al-Nada, 19 ans, est blessé à bord, d’une balle dans la cuisse.

 De 11h00 à 00h00 : L’aviation lâche au moins 10 bombes sur les banlieues d’al-Salam et d’al-Brazil et sur la porte Salah al-Din à la frontière égyptienne au sud de Rafah au motif de détruire des tunnels. Parmi les nombreux dégâts, il faut mentionner la ferme et la maison d’habitation de la famille de Mohammed Jameel al Qishta. Toute la famille avait quitté les lieux mais la voiture, tout le bétail et la basse cour ont été anéantis.

Samedi 7 février

 08h00 : Les blindés des FOI pénètrent à 300 mètres dans al-Fukhari et dans Khuza’a village. Couverts par des tirs aveugles, ils fouillent le secteur. Ils se retirent et ils reviennent quelques heures plus tard.

Dimanche 8 février

 22h00 : Les FOI tirent des obus sur le quartier Al Amal de Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza. Le lendemain matin, des équipes médicales se rendent sur les lieux après avoir été prévenues qu’un corps gisait là. Le corps est retrouvé. Il s’agit de Khaled Rafiq al-Kafarna, 26 ans. Le Jihad Islamique a déclaré qu’il avait été envoyé en “mission Jihad” sur la zone A. Un second corps a été trouvé au même endroit. (voir le 10 février)

Lundi 9 février

 01h15 : L’aviation bombarde un poste de police au centre de Khan Younis. Déjà ciblé au cours de l’offensive du début janvier, il est détruit.

Mardi 10 février

 15h30 : Les FOI sont en position à l’est de la frontière avec Beit Hanoun. Elles ouvrent le feu sur plusieurs militants bénévoles d’un groupe local et sur des membres du mouvement de solidarité internationale (ISM). Ils étaient en train de rechercher le corps de Miqbel Abu ’Ouda, membre du Jihad islamique qui manquait à l’appel depuis le dimanche 8 quand les FOI ont tiré sur 2 Palestiniens. Le corps a été retrouvé. Personne n’a été blessé.


Mouvements aux postes frontière

Karm abu Salam

Rafah International

Passage de Nahal Ouz

Passage d’al-Mentar (Karni)

Traduction partie Bande de Gaza : Jacques Salles pour Palestine 33

Cisjordanie

1 - Incursions des forces d’occupation dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils

Durant cette semaine, 32 incursions, essentiellement nocturnes, ont eu lieu en Cisjordanie, au cours desquelles 30 Palestiniens, dont 10 mineurs ont été arrêtés ; et 3 autres civils ont été arrêtés sur un check-point. Un Palestinien membre du Jihad islmique a été abattu près de Jénine.

Jeudi 5 février

Incursion dans la région de Tubas : camp de réfugiés d’al-Far’a.

Région de Bethléhem : village de Housan (un mineur arrêté, 14 ans).

Hébron : à Ethna (2 arrestations). Deir Samet (une arrestation).

Naplouse : villages de Til (8 arrestations, 16 à 22 ans) d’ ?Assira (une arrestation).

Vendredi 6 février

Jénine : village de Deir Abu Da’if, l’armée pénètre dans trois maisons et un commerce d’engrais et de matériel agricoles. Après avoir emmené les propriétaires dans l’atelier, avoir photographié l’atelier, elle se saisit de certaines marchandises. Incursion également dans la ville et le camp de réfugiés de Jénine (arrestation d’un avocat). Village de Qabatya (2 arrestations). A Kufor Dan (une arrestation).

Bethléhem : ville de Beit Jala.

Naplouse : à Beit Fourik (4 arrestations, 17 à 19 ans). Village d’al-Lubban (2 arrestations).

Hébron : dans le sud d’Hébron, des Palestiniens avaient organisé une manifestation pour protester contre l’offensive et le siège contre Gaza ; l’armée a poursuivi les manifestants et tiré sur eux. Un jeune a été blessé d’une balle dans le ventre ; des dizaines d’autres ont souffert de l’inhalation des gaz lacrymogènes.

Ramallah : village de Bil’in, l’armée patrouille dans les rues du village et ouvre le feu.

Samedi 7 février

Jénine : villages de Deir Ghazala, de Ta’nak, d’ ?Arraba

Naplouse : villages de Kufor Qallil, d’ ?Azmout (une arrestation).

Dimanche 8 février

Naplouse : camp de réfugiés de Balata.

Ramallah : village de Silwad (une arrestation).

Jénine : à Qabatya et à al-Hashimiya où l’armée patrouille dans les rues en tirant, village de Fahma, idem, et village d’al- ?Araqa, idem.

Mardi 10 février

Hébron : Tôt le matin, les FOI viennent arracher des dizaines d’arbres sur une bande de terre proche de la route qui mène au poste militaire d’al-Majnouna, à l’est de Tarama, au sud d’Hébron. Elles prévoient apparemment d’annexer cette terre à leur poste militaire. Elles ont également fait irruption dans un certain nombre de maisons du village et les ont fouillées.

Toujours Hébron : à al- ?Odaisiya, à l’ouest de Sa’ir, au nord-est d’Hébron. L’armée poursuit des enfants prétendant qu’ils avaient lancé des pierres sur les véhicules israéliens se déplaçant sur la route n° 60 (4 mineurs arrêtés, 14 à 17 ans).

Mercredi 11 février

Incursion dans le village de Kufor Ra’ei, où l’armée envahi le club de billard, retient des dizaines de jeunes palestiniens pour les interroger, sans arrestation.

Qalqilya : village de Jayyous, couvre-feu imposé par l’armée.


2 - Exécution extrajudiciaire

Les FOI ont exécuté un membre des Brigades Al-Quds (la branche armée du Jihad islamique), dans le village de Qabatya, au sud-est de Jénine. Elles avaient investi la maison familiale il y a un mois et menacé de tuer ?Alaa’ ?Essam Shareef Abu al-Rub, 21 ans, s’il ne se rendait pas. D’après l’enquête menée par le PCHR, vers 4h30 ce jeudi 5 février, l’armée a envahi le village, assiégé sa maison. Elle a défoncé la porte et investi la maison, pénétré dans la chambre où ?Alaa’ se trouvait avec son frère Mohammed. ?Alaa’ était assis devant son ordinateur. Les soldats ont immédiatement tiré sur lui, le tuant de plusieurs balles dans la tête, dans la poitrine et dans le ventre.

Dans son témoignage au PCHR, le frère d’ ?Alaa’, Mohammed ?Essam Abu al-Rub, âgé de 20 ans, qui était présent lors de l’agression déclare :

« Vers 4h30, jeudi 5 février, ma famille et moi étions au second étage de notre maison. Le premier étage est loué à un centre médical de l’UNRWA. J’étais allongé sur mon lit et mon frère ?Alaa’ surfait sur internet. Nous avons été surpris quand la porte de notre maison a été soudainement défoncée. Aussitôt après, des soldats masqués sont entrés dans la pièce et ont tiré sur mon frère à bout portant. Ils ont tiré dans la tête, dans la poitrine et dans le ventre. Quatre soldats sont venus sur moi et m’ont tabassé violemment. Ma famille criait et demandait de l’aide. Les soldats m’ont demandé les cartes d’identité d’ ?Alaa’ et ses photographies. J’ai montré un portrait d’ ?Alaa’ accroché au mur. Ils sont allés vérifier. Puis, ils m’ont passé les menottes, m’ont mis un bandeau sur les yeux et m’ont fait sortir de la maison. Ils ont également obligé ma famille à sortir. Vers 5h, j’ai entendu le bruit d’une explosion à l’intérieur de la maison. Quand les soldats sont partis, nous avons vu que le mobilier était en train de brûler et le corps d’ ?Alaa’ était resté à l’intérieur. Puis, des équipes médicales et de la défense civile sont arrivées, elles ont emmené le corps d’ ?Alaa’ et ont éteint l’incendie. »


3 - Maintien du siège des Territoires palestiniens

En Cisjordanie, il y a environ 630 check-points (barrages routiers), tenus ou non par l’armée. De plus, quelque 60 à 90 barrages « volants » sont posées chaque semaine à travers ce territoire, vous tombez dessus à n’importe quel moment, à n’importe quel endroit. Ces barrages représentent des heures et des heures d’attente pour les Palestiniens, hommes, femmes et enfants, personnes âgées... des humiliations et souvent, l’arrestation.

Réseau routier : au moins 65% des voies principales, qui mènent aux 18 communautés palestiniennes de Cisjordanie, sont fermées pour les Palestiniens ou complètement sous contrôle (soit 47 routes sur 72). Les déplacements des Palestiniens sont restreints sur environ 500 km de routes en Cisjordanie. De plus, près d’un tiers leur sont inaccessibles sans autorisation, or cette autorisation est accordée par les forces d’occupation, et elle est très difficile à obtenir.
En outre, sur ces routes de Cisjordanie, dans les rues des cités y compris Jérusalem-Est, les Palestiniens sont régulièrement arrêtés, fouillés, harcelés par les forces d’occupation.

Jérusalem : outre les restrictions permanentes dans et autour de la cité, ce lundi matin, 9 février, l’armée a imposé un bouclage complet de Jérusalem-Est, en même que de tout le territoire, en raison des élections israéliennes qui se tenaient le mardi 10. Le jour des élections, des restrictions encore plus sévères ont été appliquées pour les Palestiniens.

Naplouse et Jénine : en plus de check-points volants posés sur de nombreux sites, des contrôles prolongés ont été appliqués sur des check-points autour de ces deux villes, obligeant les Palestiniens à des heures d’attente avant d’être fouillés.

Sur le check-point d’ ?Atara, au nord de Ramallah, le jeudi 5 février, les soldats d’occupation ont arrêté deux jeunes Palestiniens (18 et 21 ans) et ce même jour, au check-point d’at-Jibara, au sud de Tulkarem, elles ont arrêté une autre jeune, 17 ans, du village de Kour prétendant qu’il portait un poignard.


4 - Construction du mur d’annexion

Au mépris de la décision de la Cour internationale de justice du 9 juillet 2004 déclarant ce mur illégal, l’occupant poursuit sa construction. Quand le mur sera terminé, il courra sur 724 km autour de la Cisjordanie, isolant toujours plus les populations. 350 km sont déjà construits, environ 99% à l’intérieur même de la Cisjordanie, confisquant la terre des Palestiniens.

Jayyous : le vendredi 6 février après la prière, des Palestiniens et des internationaux ont manifesté dans le village, qui se trouve au nord-est de Qalqilya, se déplaçant vers la porte au sud du village pour passe le mur qui traverse leurs terres. Aussitôt, l’armée a ouvert le feu sur les manifestants, blessant 3 d’entre eux dont un mineur.

Al-Ma’sara, ce même jour : la même manifestation pacifique se déroule pour protester contre le mur. L’armée a renforcée sa présence à l’entrée du village et posé des barbelés pour empêcher les manifestants d’aller jusqu’au mur. Elle tire sur eux et lancent des grenades lacrymogènes. Un Palestinien, Mahmoud Mohammed Zawahra, responsable du conseil du village a été arrêté, puis relâché par la suite.


5 - Colonisation et agressions des colons

Hébron : vendredi après-midi, 6 février, des colons israéliens de l’avant-poste de Ramat Yishai, quartier Tal al-Rumaida dans le centre d’Hébron ont attaqué des maisons palestiniennes. Deux jours plus tôt, l’armée avait pris d’assaut des maisons dans ce même secteur. L’occupant prétend rechercher des « objets interdits ». Il a informé en outre les familles palestiniennes du quartier qu’elles ne pouvaient plus recevoir de visiteurs sans son autorisation.

Salfit : colonie de Taffouh, des colons escortés par l’armée ont saccagé de vastes bandes de terre du village palestinien de Yassouf, au nord-est de Salfit. Selon le conseil de village, les colons ont rasé au moins 250 dunums de terre (25 ha) et ont ensuite replanté sur cette terre leurs propres cultures.

Traduction de la partie Cisjordanie : JPP pour les Amis de Jayyous.

Document public :

Pour plus d’informations, notamment les noms et âges des victimes, merci de consulter notre site : http://www.pchrgaza.org ou de nous contacter à nos bureaux de Gaza ville, par mel : pchr@pchrgaza.org ou par téléphone : +972 (0) 8 282 4776 ou 282 5893.

Rapport du PCHR pour la période du 5 au 11 février 2009 sur : PCHR