« Maudites soient les guerres comme ceux qui les approuvent » - Julio Anguita (**)

Un des nombreux enfants assassinés par les israéliens lors de leur attaque massive contre la population de la bande de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 - Photo : PCHR Gaza

La majorité des citoyens du monde (et quand je dis majorité ce n’est pas une exagération rhétorique de chroniqueur) restent incrédules face à ce qui s’est produit dans la Bande de Gaza palestinienne. Sous nos yeux (tous les jours dans les médias) et avec la pire et hypocrite passivité des institutions internationales — avec entre autres l’Union Européenne — Israël, état terroriste, a massacré dans un retentissant génocide en ce début de XXIe siècle la population de Gaza, le peuple palestinien.

Depuis ces pages nous crions « assassins » aux principaux dirigeants israéliens et nous donnons leurs noms : Ehud Olmert, premier ministre de l’état sioniste, Ehud Barak, ministre de la défense et Tzipi Livni, responsable des affaires étrangères du gouvernement assassin et genocidaire. Leurs décisions et déclarations font que nous les citons spécialement. Des élections sont la raison de presque 1300 morts, dont 280 d’entre eux sont des enfants et 111 des femmes. Israël a appris l’art de manipuler un peuple et la société internationale : monter une guerre pour gagner des élections et pour obtenir la destruction d’un peuple, quelle frivolité macabre !

En voyant les images, en écoutant et en lisant les nouvelles, d’autres faits me sont venus à l’esprit, un autre conflit non moins récent et avec d’autres acteurs pour lequel la Communauté internationale a agi avec rapidité et diligence : le conflit entre la Géorgie et la Russie. Les menaces à l’égard de la Russie, les contacts rapidement pris dénotent la double morale, le double langage d’une Communauté internationale immorale et indécente. Et d’autant plus si nous tenons compte du fait que pour mettre en oeuvre des résolutions de l’ONU, on a envahi des pays comme l’Iraq. Nous dénonçons la double morale du PSOE [Partis Socialiste Ouvrier d’Espagne] et du gouvernement de Zapatero ; d’une main il se joint aux protestations et de l’autre il vend des armes à Israël, faisant « un envoi » de ces mêmes armes aux assassins d’enfants quelques semaines avant l’invasion.

Mais la Palestine n’est pas restée seule, les mobilisations auxquelles ont pris part partout dans le monde des millions de personnes ont poussé des institutions sclérosées et partisanes à agir un peu plus rapidement. Il est apparu comme un accord [entre toutes ces institutions] pour donner du temps à l’armée israelienne pour écraser le Hamas et appliquer à la population palestinienne une punition exemplaire, et le tout sous l’argument factice et maudit du terrorisme. Ce qu’a fait Israël, cela s’appelle un crime d’état, un génocide, des meurtres d’enfants, de femmes et d’innocents dans un guerre [?] (parce qu’appeler « guerre » l’agression et l’invasion commise par Israël, c’est une plaisanterie de très mauvais goût) inégale comme le combat de David contre Goliath.

Nous déplorons la division (d’un côté renforcée par Israël et les Etats-Unis) du peuple palestinien et de ses institutions. Nous souhaitons un changement dans les relations entre le Fatah etle Hamas dans le but de combattre l’impérialisme sionistas d’Israël.

L’intonisation d’Obama dans ce conflit n’aurait pu être pire : son silence pendant l’invasion puis la rebuffade reçue d’Israël, après avoir sollicité l’ouverture des postes-frontière, ont été retentissants.

Nous ne pouvons pas oublier la campagne d’intoxication israélienne et internationale du sionisme voulant justifier ce crime aberrant et exécrable. Israël méprise les accords, ferme les frontières, en transformant Gaza tout comme les nazis l’ont fait du ghetto de Varsovie, en la plus grande prison de ce siècle. Les implantations continuent de s’étendre et le Mur [d’Apartheid] est un moyen de voler la richesse des terres et les accès à l’eau de la population palestinienne. La Palestine est un état occupé, sa population se voit exterminée. Terrorisme ou défense ? À quel point nous sommes-nous éloignés de la population de la Palestine ? C’est comme si le monde, après tant d’années de conflit, avait fait taire sa conscience et son coeur.

Le Parti Communiste d’Espagne a été en première ligne des actions organisées, en convoquant et en prenant part aux mobilisations, et il a poursuivi dans cette voie. Paco Frutos, Secrétaire Général du PCE, a expliqué dans le rapport présenté devant le Comité Fédéral du 24 janvier : « Le parti doit continuer à favoriser toutes les activités qui dénoncent la propagande sioniste et celle de ses complices, qui organisent toutes les formes de mobilisation de solidarité et qui maintiennent élevée la mobilisation morale et politique nécessaire aujourd’hui et dans le futur pour continuer à exercer notre devoir de défense du peuple palestinien, jusqu’à ce que celui-ci ait son état avec les frontières de 1967 et sa capitale à Jérusalem et qu’il puisse vivre dignement et en paix ».

Il faut de la même manière souligner l’initiative de la lettre de Cayo Lara, Coordinateur Général d’IU [Izquierda Unida], remise à Zapatero et dans laquelle il déclare : « J’estime que l’Espagne devrait déjà avoir lancée la proposition de rupture de l’Accord d’Association de l’UE avec Israël, et que l’ambassadeur israélien devrait avoir été convoqué pour être invité à quitter l’Espagne tant que persisteront l’attaque et l’invasion de Gaza. Un Gouvernement qui ordonne d’assassiner un peuple ne devrait pas avoir d’ambassadeur dans cette Espagne dont les citoyens assistent abasourdis et effrayés à ce massacre que nous voyons malgré le blocus de l’information imposé par les autorités israéliennes. Les 600 millions d’euros de la balance commerciale presque équilibrée que nous avons avec Israël ne justifient en aucune façon cette amitié dont vous avez parlée avec des gens qui violent de façon si dramatique les droits humains ».

Depuis notre publication « Mundo Obrero » [Monde Ouvrier] nous allons contribuer à faire prendre conscience à la société qu’il faut poursuivre et amener devant la justice les « assassins » responsables de ce génocide et nous soutiendrons toutes les actions allant dans ce sens.
Vive la Palestine libre !

* Ginés Fernández González est directeur de publication de Mundo Obrero, revue du Parti Communiste d’Espagne

** Julio Anguita est ancien responsable d’IU [Izquierda Unida] ; il a fait cette déclaration après que son fils journaliste en Irak ait été tué lors de l’invasion américaine en 2003.

Février 2009 - Cet article peut être consulté ici :
http://www.pce.es/mundoobrero/mopl....
Traduction de l’espagnol : Claude Zurbach