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Adalah a déposé un recours contre l’interdiction d’importer des livres arabes publiés en Syrie ou au Liban

mardi 3 février 2009 - 07h:00

Adalah

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Le 28 janvier 2008, Adalah a déposé une requête à la Cour Suprême israélienne pour demander que Kull Shay (le plus important fournisseur en Israël de livres en langue arabe) puisse importer d’Egypte et de Jordanie des livres édités en Syrie et au Liban. La requête a été déposée par l’avocat Hassan Jabareen, le directeur général d’Adalah. Mme Haneen Naamnih, l’apprentie juridique d’Adalah, a participé à la préparation de la requête.

Kull Shay importe des livres d’Egypte depuis 30 ans et de Jordanie depuis 15 ans. Beaucoup de ces livres ont été édités et imprimés en Syrie et au Liban. Kull Shay avait durant toutes ces années obtenu le consentement du censeur gouvernemental.

Au mois d’août 2008, le propriétaire de Kull Shay, Monsieur Saleh Abbasi, a reçu une lettre du Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Travail (MITL) l’informant que son autorisation à importer des livres publiés dans un « état ennemi » ne serait pas renouvelé même si les livres étaient importés en passant par un autre pays et ce, en conformité avec l’Ordonnance sur le Commerce avec l’Ennemi de 1939 remontant à l’époque du Mandat Britannique.

Dans sa requête, Adalah a argumenté en montrant que 80% des livres en langue arabe vendus en Israël et la plupart des livres en langue arabe dont ont besoin les bibliothèques des collèges et des universités ainsi que la Librairie Nationale d’Israël, sont publiés en Syrie et au Liban. La requête fait ressortir le fait que ces éditeurs ont un droit exclusif leur permettant de publier des livres dans une importante gamme de genres. Par exemple seules les maisons d’éditions libanaises publient des traductions en arabe de livres d’enfants connus tels que Pinocchio, Harry Potter et de l’éditeur britannique Lady Bird.

De plus, ces éditeurs publient presque exclusivement des traductions en arabe de la littérature classique dont les ?uvres de Shakespeare et Molière ainsi que de la littérature moderne d’auteurs comme Gabriel Garcia Marquez et Paulo Coelho. Ils éditent aussi des dictionnaires professionnels en arabe.

Beaucoup d’ ?uvres de la littérature arabe classique et moderne sont publiés au Liban et en Syrie dont certains sont connus mondialement comme les livres de Jubran Khalil Jubran, Nizar Qabbani et Mahmoud Darwish. Dans le monde arabe ce ne sont que les maisons d’édition syriennes qui publient des traductions en arabe de littérature hébraïque dont les ?uvres d’écrivains connus comme Amos Oz, Yoram Kaniuk et Eshkol Nevo. Ces éditeurs sont aussi la seule source pour les manuels en langue arabe.

La requête a inclus des lettres écrites par les directeurs des institutions universitaires israéliennes qui attestent de l’importance que les livres publiés dans ces pays représente pour les universités, la recherche et l’éducation générale. Parmi ces lettres se trouvent celle écrite par le directeur général du ?Israel National Library’, le directeur de la Bibliothèque Universitaire de Haïfa, le président du Collège Académique Oranim et le président du Collège Beit-Berl.

Adalah a de plus argumenté dans sa requête en disant que l’interdiction d’importer des livres de Syrie et du Liban enfreint le droit de Mr Abbasi à la liberté d’activité professionnelle et en mettant l’accent sur le fait que cela fait près de trente ans qu’il importe des livres sans aucune objection des autorités.

Cette interdiction viole en plus les droits à la liberté d’information, de culture, d’éducation et la liberté académique de tous les lecteurs et locuteurs de langue arabe ainsi que des étudiants dans le domaine des études arabes et moyen-orientales. Ces droits sont constitutionnels. La requête soutient que la violation de ces droits est une des caractéristiques des régimes non démocratiques.

L’Ordonnance du Commerce avec l’Ennemi de 1939 (Trade with the Enemy Ordinance) sous laquelle cette interdiction a été imposée, est une ordonnance remontant à la période du mandat et qui a été promulguée pendant la Première Guerre mondiale. L’Ordonnance interdit le commerce sans autorisation qui pourrait constituer une menace à la sécurité et fixe l’embargo sur toutes les formes de relations commerciales avec des « ressortissants ennemis ».

Les requérants argumentent en disant que l’embargo imposé par l’ordonnance manque de consistance étant donné les fortes restrictions israéliennes concernant les importations. De plus, il est indispensable de mener une enquête spécifique sur ce cas qui concerne un type de matériel importé exceptionnel qui n’est produit que dans des pays définis comme « états ennemis ».

Janvier 2009 - Newsletter 56 Adalah - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.adalah.org/newsletter/en...
Traduction de l’anglais : Ana Cléja


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