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Le Hamas parle de trêve, Israël de représailles

lundi 2 février 2009 - 10h:56

Serge Dumont - Le Temps

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Alors que les négociateurs du mouvement islamiste sont au Caire, l’Etat hébreu va répliquer de manière « disproportionnée » aux derniers tirs de missiles.

Un cessez-le-feu d’un an à partir de jeudi prochain. C’est ce que les négociateurs du Hamas, qui se trouvent actuellement au Caire, se déclarent prêts à accepter en échange de la réouverture du point de passage de Rafah (frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza). Dans la foulée, l’organisation islamiste accepte que les services de sécurité officiels de l’Autorité palestinienne (AP) se chargent du contrôle du point de passage avec, sans doute, l’aide d’observateurs européens.

C’est cette avancée survenue à la fin de la semaine qui a provoqué le départ impromptu du président palestinien Mahmoud Abbas pour le Caire. Car concrètement un tel accord signifierait que les services de AP remettraient les pieds dans la bande de Gaza un an et demi après en avoir été expulsés.

A Jérusalem, les responsables israéliens sont partagés au sujet de la durée du cessez-le-feu avec le Hamas puisqu’ils espéraient une trêve à long terme pouvant atteindre quinze à vingt ans. A l’occasion du traditionnel conseil de cabinet du dimanche, le ministre de la Défense, Ehoud Barak, et sa collègue des Affaires étrangères, Tzipi Livini, ont d’ailleurs échangé des mots à ce propos. Car le premier soutient la conclusion d’un cessez-le-feu même pour un an alors que la seconde estime qu’Israël « ne doit pas se montrer trop conciliant à l’égard d’une organisation terroriste ». « Si nous nous alignons sur la position d’Ehoud Barak, l’opération "Plomb durci" n’aura servi à rien, a-t-elle déclaré. Nous devons continuer à agir pour que le Hamas perdre le pouvoir dans la bande de Gaza. »

Ce conseil des ministres se déroulait dans une ambiance tendue puisque quatre roquettes Qassam et une dizaine de charges de mortier venaient de s’abattre sur le sud de l’Etat hébreu. En outre, un poste fortifié israélien situé au point de passage de Kissoufim a essuyé plusieurs rafales de fusil-mitrailleur.

A dix jours des élections législatives, l’émotion était d’autant plus forte en Israël que l’une des roquettes est tombée entre deux jardins d’enfants voisins et bondés à cette heure de la matinée. Par chance, elle n’a pas explosé. « Si cela avait été cas, nous aurions réagi sur le champ de manière la plus dure qui soit. A côté de ce que nous aurions préparé pour les terroristes, "Plomb durci" aurait ressemblé à de la rigolade », a affirmé le ministre de l’Intérieur, Meïr Shitrit. Des propos confirmés ensuite par l’ex-ministre de la Défense et actuel responsable des Infrastructures nationales, Benyamin Ben Eliezer, pour lequel « les règles qui prévalaient avant "Plomb durci" n’ont plus cours. Désormais, lorsque les terroristes frappent, nous répondons deux fois plus fort. »

Paradoxalement, les tirs de dimanche matin ont été revendiqués par les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, une milice liée au Fatah.

Mais Israël considère le Hamas comme l’unique responsable de tout ce qui se passe dans la bande de Gaza. « J’ai donné l’ordre au ministre de la Défense et à l’armée de préparer une riposte. Celle-ci sera disproportionnée. Elle interviendra de la manière et au moment que nous choisirons, a lancé le premier ministre Ehoud Olmert. En tout cas, nous ne préviendrons pas les organisations terroristes que nous passons à l’action. » Dans la foulée, le chef du gouvernement, Tzipi Livni et Ehoud Barak se sont rencontrés à huis clos pour étudier les modalités des représailles de Tsahal (l’armée de l’Etat hébreu).

A contrario, à Gaza-City, le porte-parole du Hamas, Taher Vanunu, a estimé lui qu’« aucune roquette n’a été tirée dimanche matin » et qu’il s’agit « d’une nouvelle man ?uvre de l’ennemi sioniste pour attaquer Gaza ».

« A une semaine et demie du prochain scrutin législatif, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, qui dirigent deux partis concurrents, sont obligés de réagir durement s’ils ne veulent pas perdre le crédit que l’opération "Plomb durci" leur a permis d’engranger auprès de leur électorat potentiel, explique le chroniqueur politique Emanuel Rozen. Ils tiendront probablement compte des pressions internationales mais ils feront preuve de fermeté. »

2 janvier 2009 - Le Temps


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