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Je ne marcherai plus jamais

samedi 24 janvier 2009 - 23h:28

Ola Attallah, Correspondant d’IOL

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Gaza ville - les tirs se sont peut-être tus, les corps ont été ensevelis, les gravats ont été dégagés, mais les vingt-deux jours de l’assaut israélien laisseront à beaucoup de Gazaouis des cicatrices à vie, tant physiques que psychologiques.

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Les médecins estiment qu’environ quatorze pour cent des 5000 blessés à Gaza sont handicapés à vie

"Je ne marcherai plus jamais" dit Ruba Hamid, 8 ans, depuis son lit d’hôpital d’Al-Shifa, à Gaza ville.

Les larmes coulent sur ses joues pendant qu’elle regarde à la télévision les nombreux enfants dont les jambes ont été arrachées lors des bombardements israéliens.

"Je ne jouerai plus jamais" dit le Ruba avant de se taire brusquement, la voix étranglée par l’émotion.

Ruba a eu les jambes amputées après qu’elles ont été lacérées par les obus israéliens dans la bande de Gaza.

Selon les médecins, des milliers de Gazaouis, dont beaucoup d’enfants, ont eu le corps déchiré et les membres amputés du fait des graves dégâts causés par les obus et les shrapnels israéliens.

"La plupart des blessés qui arrivent ici ont eu des membres amputés, parfois les quatre dans certains cas" dit le docteur Mo’aweya Hasanein, chef du service des ambulances et du service des urgences à Gaza.

Il estime qu’environ quatorze pour cent des 5000 blessés à Gaza sont handicapés à vie

"Et le nombre va augmentant ; tous les jours quelqu’un perd un ?il, un bras ou une jambe".

Les médecins arabes et étrangers qui ont été à Gaza récemment ont conclu que les blessures anormales qu’ils ont constatées semblent montrer qu’Israël a utilisé des armes non conventionnelles pendant son assaut de trois semaines.

Le médecin norvégien Mads Gilbert, qui a travaillé dans le principal hôpital de Gaza, El Shifa, pendant les premières semaines du blitz israélien, a accusé Israël d’utiliser des explosifs à métal dense et inerte (DIME) qui déchiquettent le corps des victimes.

Vies détruites

En parcourant les salles de l’hôpital Al-Shifa on entend les cris de ceux dont les corps ravagés sont tenaillés par la douleur.

Mais dans la chambre de Hani le silence est assourdissant.

Cet homme de 23 ans a perdu les deux jambes lors d’une frappe de missiles israéliens qui a également détruit sa maison

Depuis, il est dans son lit d’hôpital son regard fixant le vide.

Parfois des larmes coulent sur ses joues, mais il ne parle jamais.

"Il ne veut parler à personne" nous dit sa mère. « Les médecins disent qu’il souffre de détresse psychologique".

"Regardez-le" dit la mère frappée de douleur ,"il est détruit. Que va-t-il devenir maintenant ?"

Contrairement à Hani, Amgad n’arrête pas de pleurer et de crier pendant des heures.

"Il souffre d’une grave dépression nerveuse" dit un médecin.

Amgad est maintenant coincé dans une chaise roulante après avoir été touché par du shrapnel israélien qui le laissera paralysé pour toujours.

Les psychiatres disent que les Gazaouis auront de graves séquelles psychologiques pour le restant de leurs jours.

Des centres de revalidation ont déjà lancé une campagne à l’intention des victimes.

"Nous visiterons les handicapés chez eux et les aideront à faire face à leurs blessures" nous dit Moustapha Abed, porte-parole de la confédération des centres de revalidation.

Mais pour Ruba, la petite de huit ans qui a perdu les deux jambes, une seule question la taraude

"Qu’est-ce que j’ai fait à Israël pour qu’il prenne mes jambes ?".

22 janvier 2009 - IslamOnline.net - Cet article peut être consulté ici :
http://www.islamonline.net/servlet/...
Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens


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