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L’armée israélienne laisse dans son sillage ruines et dévastation

mardi 20 janvier 2009 - 06h:09

La Rédaction de Al Oufok

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lundi 19 janvier 2009

A l’aube, les soldats israéliens ont allumé un feu pour se réchauffer et ont prié avant de monter dans leurs blindés pour entamer leur retrait de la bande de Gaza, laissant dans leur sillage ruines, dévastation et, parfois même profanations.

A Zeïtoune, un faubourg sud de la ville de Gaza, une mosquée a été sérieusement endommagée. Un obus a éventré une de ses façades. Le sol est jonché d’emballages vides de rations militaires.

Les murs du sanctuaire sont gribouillés de graffitis. "Le Hamas est mort", proclame l’un d’entre eux en anglais. "Hamas, putains", énonce un autre, en hébreu.

L’armée israélienne reconnaît s’être attaquée à des mosquées et à d’autres bâtiments civils, mais parce que, selon elle, les combattants du Hamas s’y cachaient ou y dissimulaient des armes.

Au lendemain de l’annonce du cessez-le-feu, les Palestiniens n’en étaient lundi qu’au début de leur évaluation du carnage et des destructions dont Gaza a été le théâtre ces trois dernières semaines.

Tayssir Abou Eïda, un homme d’affaires palestinien de Djabalia, théâtre de combats violents, estime à quatre millions de dollars le préjudice subi par sa famille : dix immeubles d’habitation et quatre cimenteries modernes "complètement rasés". "Qui va m’indemniser ?" se lamente-t-il.

Les agents de police du Hamas ont repris leur travail dans le centre de Gaza-ville, mais ils ne sont pas débordés, la circulation automobile étant minime. Les magasins sont restés fermés de même que les banques, faute de liquidités.

Deux jeunes gens font frire des boulettes de pois chiches sur l’un des rares étals ouvert, mais leur présence ne fait que souligner la désolation qui règne dans les rues du centre-ville, bruissant d’activités en temps ’normal’.

A Zeïtoune, les habitants ramènent sur des charrettes à ânes les rations alimentaires de base distribuées par les centres des Nations unies dont dépend la moitié du million et demi de Gazaouis.

Mais beaucoup n’ont plus de foyers.
"J’ai acheté cette maison il y a quatre mois. Maintenant, je vais devoir payer pour la faire démolir", se plaint Taoufkik al Maouassi, montrant un bâtiment de deux étages criblé d’obus.

"Entrez à l’intérieur et regardez la maison et les meubles, tous détruits. Je n’ai plus qu’à en faire du bois de chauffage !"

Ismail Haniyeh, "Premier ministre" de l’administration du Hamas, a promis d’aider financièrement les Gazaouis dont les habitations ont été endommagées ou détruites par l’aviation et l’artillerie israéliennes.

Un responsable de l’administration islamiste estime que 5.000 maisons ont été complètement détruites et 20.000 autres endommagées, ainsi qu’une vingtaine de mosquées et une quinzaine de bâtiment ministériels.

Il évalue à 200 millions de dollars le montant de l’aide financière d’urgence nécessaire, mais, pour l’Office central palestinien de statistique, la note totale de la reconstruction s’élèvera à près de deux milliards de dollars.

L’Arabie saoudite a promis la moitié de ce montant et les pays européens ont annoncé la fourniture rapide d’une aide mais le Hamas et l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas s’en disputent déjà la distribution.

Pour le moment, le Hamas, avec lequel ni Israël, ni Les Etats-Unis ni l’Union européenne ne veulent avoir affaire, s’efforce de restaurer un semblant de normalité à Gaza, dont des quartiers entiers semblent avoir été frappés par un séisme.

Des bulldozers municipaux déblaient les décombres. Des employés remontent les poteaux électriques abattus et refixent les câbles.

Des centaines de milliers d’habitants qui avaient fui les zones de combats retournent chez eux, lorsqu’ils ont encore un foyer, mais il n’y a plus d’eau ni de courant. Le verre pour remplacer les vitres soufflées des fenêtres est rare et cher.

Des chapelets de carcasses de voitures calcinées bordent les rues défoncées par les bombes, les éclats d’obus et les chenilles des chars.

A Zeïtoune, Omar Hadjeh contemple les ruines de sa ferme, dont la basse-cour est jonchée de cadavres de volatiles, et des maisons voisines. "Ça ne fait pas un an que j’avais ouvert cette ferme. Voyez toutes ces maisons, celle de mon neveu, celle d’Abou Assi, tout est détruit, comme Dieu l’a voulu !"

Pire encore que les dégâts matériels et les pertes d’argent, 1.300 Gazaouis ont trouvé la mort, en majorité des civils, et 5.300 autres ont été blessés en seulement trois semaines.

"Nous voulons une solution qui garantisse que les chars israéliens ne reviendront pas nous tuer. On parle d’un cessez-le-feu d’une semaine. Je n’ai pas un bon pressentiment. Je doute que ce soit terminé", confie Yehya Aziz, un Gazaoui de 28 ans.

Vous pouvez consulter cet article ici :

http://www.aloufok.net/spip.php?article8


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