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Trêve ou reddition ?
Jeu dangereux

dimanche 18 janvier 2009 - 14h:24

Kharroubi Habib - Ali Babès/Le Quotidien d’Oran

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L’Etat sioniste agresseur veut couper court à toutes les initiatives diplomatiques internationales lancées pour obtenir un cessez-le-feu sur la base de conditions acceptables par les deux côtés israélien et palestinien.

Trêve ou reddition ?

par Kharroubi Habib

L’Etat sioniste agresseur veut couper court à toutes les initiatives diplomatiques internationales lancées pour obtenir un cessez-le-feu sur la base de conditions acceptables par les deux côtés israélien et palestinien.

Cela sous la forme d’une trêve unilatérale décrétée par lui, ne laissant d’autre alternative à la résistance palestinienne que celle d’accepter la capitulation et le fait accompli de la réoccupation de la bande de Ghaza par l’armée sioniste, en contrepartie de l’arrêt des opérations de massacre. Plan machiavélique dont les concepteurs, israélien mais aussi arabes et occidentaux, escomptent la réussite en tablant sur l’effet de terreur qu’ont eu les semaines de bombardements intensifs sur la population ghazaouie et l’horreur que suscite leur poursuite dans l’opinion internationale.

Qui en effet est moralement ou légitimement en situation d’expliquer à cette population et à cette opinion internationale que l’arrêt des massacres aux conditions mises par l’Etat hébreu à sa trêve unilatérale n’est qu’un leurre par lequel il cherche à piéger la résistance palestinienne et à neutraliser le puissant mouvement international de réprobation et de condamnation de son agression ?

Les premiers qui se déchaîneront contre ceux qui soutiendront que la trêve unilatérale décrétée par l’Etat sioniste est une conclusion inacceptable moralement, politiquement et stratégiquement, sont ceux-là mêmes qui ont défendu dans le détail et le global le rejet par lui de tous les appels à l’arrêt de son agression. Leur argument sera que cette trêve est la démonstration de la dimension humaniste dont se prévaut l’entité sioniste. Partant de ce cynique plaidoyer, ces milieux accuseront quiconque s’exprimera contre cette trêve d’être un « pousse-au-crime » contre la population ghazaouie et l’allié des « terroristes palestiniens » voulant la destruction de l’Etat israélien.

Pourtant, ce que cette trêve unilatérale envisagée laisse prévoir d’humiliation pour les Palestiniens et de raisons pour qu’ils ne cessent pas la résistance sont d’une aveuglante transparence. Comment, après trois semaines d’enfer, des centaines de morts, des milliers de blessés et des agglomérations transformées en champs de ruine, la population ghazaouie va admettre une trêve qui, par ses conditions, lui impose en fait une reddition pure et simple. Il ne s’agit pas d’autre chose, puisque le plan israélien stipule que l’armée sioniste restera là où elle se trouve suite à son agression, que le blocus se poursuivra tant qu’Israël estimera que les conditions de sa levée ne sont pas réunies et que tout acte de résistance contre cette situation légitimera la reprise des opérations militaires de Tel-Aviv dans la bande de Ghaza.

C’est en somme dans une situation pire que celle qu’elle a eu à subir avant le déclenchement de l’agression que l’on veut remettre la population ghazaouie.

Avec des monceaux de cadavres et un fleuve de sang dont on voudrait lui faire admettre le vain sacrifice et le renoncement à la clef à toute perspective d’une indépendance nationale pour le peuple palestinien.

C’est donc à la paix des cimetières et de l’oubli que l’on veut le pousser. Et pour laquelle il se trouve, hélas, des Palestiniens et des Arabes qui ont vendu leur âme et leur dignité.

Analyse

Jeu dangereux

par Ali Babès

Le Caire a fini par montrer, après plus de 1 200 Palestiniens tués par l’armée israélienne, ses véritables motivations dans le conflit israélo- arabe : s’autoproclamer tuteur du peuple palestinien. Mieux, prendre en main les destinées du monde arabe et servir d’interlocuteur de l’Occident et d’Israël dans les conflits régionaux.

Sinon, comment interpréter l’appel du président égyptien Hosni Moubarak à un sommet extraordinaire sur Ghaza, alors que doit se tenir un sommet des pays de la Ligue arabe à Koweït, dimanche soir ou lundi. Assurément, le président égyptien fait tout pour devenir un nouveau « zaïm », mais en prenant en otage autant les Palestiniens que la cause palestinienne. Le moment est particulièrement choisi par le président égyptien, comme pour signifier que les jeux sont déjà faits et que l’Egypte détient dès lors les clés de la solution du conflit israélo-palestinien.

Apparemment, l’Egypte veut tout faire, sauf se ranger à l’avis de la majorité des pays arabes concernant une position commune et unifiée face à l’ennemi commun, Israël. Car le plan égyptien donne la part belle à l’envahisseur israélien qui, après 22 jours de massacre et de tueries, semble se diriger vers un arrêt des hostilités contre les Palestiniens à Ghaza.

Vendredi à Doha, les Arabes ont montré leurs divergences à coordonner leurs points de vue quant à une prise en charge efficace et rapide des besoins urgents à Ghaza, soumise depuis le 27 décembre à un déluge de feu et de fer. Mais ce sont les Egyptiens qui se sont illustrés dans cette partie en sabordant d’abord le sommet arabe prévu à Doha, devenu une réunion consultative faute de quorum, puis le sommet de Koweït prévu lundi et mardi, en appelant à un sommet international à Charm el-Cheikh, avec la présence du chef de l’OLP et des chefs de gouvernement des pays européens.

Un jeu dangereux auquel se livre Le Caire, qui veut grenouiller toutes les tentatives arabes de faire front uni contre l’ennemi sioniste et de s’intercaler comme le seul interlocuteur crédible dans la question palestinienne.

Entre-temps, les Palestiniens, qui luttent pour recouvrer leurs droits et notamment pour un Etat viable, sont court-circuités par l’Egypte qui veut, comme le souhaitent les Etats-Unis et Israël, installer un régime palestinien plutôt favorable à l’isolement du mouvement Hamas, et présenter un autre gouvernement à Ghaza qui soit à la solde des Israéliens et de Washington. Et de vivre dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, passant le temps en sirotant du thé et en discutant du plan de paix avec Israël, après l’élimination physique des combattants palestiniens. Ceux qu’Israël voudrait éliminer. Ceux que l’armée d’occupation israélienne a tenté d’atteindre dans son agression contre Ghaza, tuant plus de 1.200 personnes et faisant plus de 5.300 blessés.

Au fait, pourquoi le président égyptien saborde les initiatives arabes, tient en otage Mahmoud Abbas, devenu un véritable pantin que l’on exhibe dans les sommets sur la Palestine, et s’agite quelques heures après avoir su qu’Israël est sur le point de suspendre son agression ? Pourquoi y a-t-il ce goût de traîtrise qui nous taraude ?

Editorial

De Kharroubi Habib :

- Le quatuor démoniaque
- Les silences assourdissants de la Russie, de la Chine et d’autres puissances
- Quand un peuple veut la vie...
- Le monde arabe face à lui-même
- Ponce Pilate était au Conseil de sécurité de l’ONU
- Reconquête au prix du génocide

De Ali Babes :

- les pays arabes en rangs dispersés : Le Sommet de Doha annulé
- Des tentatives pour torpiller le sommet de Doha
- 971 morts, dont 277 enfants, et plus de 4 418 blessés à Ghaza : Le massacre continue, sommet arabe à Doha
- Complicité criminelle
- Démocraties du phosphore
- Plus de 850 morts et 3 490 blessés à Ghaza : Israël en toute impunité

18 janvier 209 - Le Quotidien d’Oran


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