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Plus de 850 morts et 3 490 blessés à Ghaza : Israël en toute impunité

dimanche 11 janvier 2009 - 10h:52

Ali Babès - Le Quotidien d’Oran

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Une famille de 8 personnes a été assassinée hier par des tirs israéliens qui avaient visé une demeure où s’étaient réfugiés plusieurs familles.

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Le corps d’un petit Palestinien, vers 10h30 ce matin, 11 janvier (AFP)

Israël a continué hier ses attaques contre la population palestinienne dans la bande de Ghaza, faisant plus de 20 morts et des dizaines de blessés, portant le bilan de cette agression sauvage et féroce à plus de 854 personnes tuées et plus de 3 490 blessés. Hier, la situation sur le terrain militaire n’a pas changé d’un iota, avec la poursuite des bombardements de quartiers résidentiels palestiniens dans Ghaza-ville et sa banlieue, notamment à Haï Ezzeïtoun et Jabalyeh. Les bombardements de l’aviation israélienne ainsi que des chars stationnés près de la frontière avec Israël ont fait au moins 20 morts vers la mi-journée, alors que selon des secouristes palestiniens, le nombre de martyrs est beaucoup plus élevé, car des corps n’ayant pu être dégagés des décombres des maisons visées par les tirs israéliens. Une famille de 8 personnes a été assassinée hier par des tirs israéliens qui avaient visé une demeure où s’étaient réfugiés plusieurs familles.

Un acte qui a été vite dénoncé par l’UNRWA, l’organisation des Nations unies pour l’aide aux réfugiés, qui a demandé aussitôt une enquête internationale pour qualifier cette agression israélienne de crimes de guerre. L’Etat hébreu, qui a été dénoncé pour ses crimes de guerre par l’opinion internationale, a décidé de ne pas tenir compte d’une résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu immédiat, menait de nouvelles attaques contre la population palestinienne qu’il a averti, par des tracts qu’il allait intensifier son agression. L’armée « va bientôt intensifier ses opérations (...) dans toute la bande de Gaza », indiquent les tracts israéliens. Les raids israéliens continuaient après une nuit d’intenses bombardements.

De son côté, la résistance palestinienne a lancé plusieurs opérations contre l’armée d’occupation, bloquant son avancée, alors que des roquettes ont été lancées contre les villes israéliennes voisines, dont celle d’Askelon. Des combats violents opposaient les troupes d’occupation israéliennes aux résistants palestiniens, selon le chef des services d’urgence palestiniens Mouawiya Hassanein. Le nombre des enfants tués par l’armée israélienne a, quant à lui, augmenté à 235 enfants, dont les deux enfants assassinés hier à Jabalya avec leurs parents, alors que 93 femmes ont été tuées. Par ailleurs, l’armée israélienne a bombardé des sièges et des emplacements de télévisions et centres de presse, pour que le massacre se déroule « à huis clos ». Au moins trois journalistes palestiniens ont été tués depuis l’agression israélienne le 27 décembre, alors que le siège de la télévision et de la radio du mouvement Hamas « Al Aaqsa » a été rayé de la carte par des tirs d’avions israéliens.

Sur le terrain diplomatique, les efforts continuent pour l’obtention de l’arrêt immédiat de l’agression israélienne. Une délégation du Hamas s’est rendue hier au Caire pour discuter avec les autorités égyptiennes d’un plan égyptien pour un cessez-le-feu (temporaire). Cette initiative égyptienne que Hosni Moubarak avait pris au lendemain de sa rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy, n’a pas été accueillie favorablement par les dirigeants du Hamas, même si le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a pressé ces dirigeants d’accepter le plan égyptien.

Le plan du président Moubarak prévoit notamment « un cessez-le-feu immédiat pour une période limitée », permettant l’établissement de couloirs humanitaires et laissant le temps à l’Egypte d’oeuvrer pour un cessez-le-feu « global et définitif ». L’Egypte, l’Autorité palestinienne et Israël s’accordent sur la nécessité du déploiement d’observateurs européens côté palestinien de la frontière entre Gaza et l’Egypte pour permettre l’ouverture du terminal de Rafah. Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui n’exerce aucun contrôle dans la bande de Ghaza d’où il a été délogé par le Hamas en juin 2007, a estimé au Caire que l’initiative égyptienne constituait « un mécanisme  » permettant l’application de la résolution. Si les différentes parties l’acceptent, l’agression cessera. « Celui qui ne l’acceptera pas sera responsable de la poursuite de l’agression et de l’effusion de sang  », a-t-il dit. Il a exhorté le Hamas à accepter « sans hésitation » le plan égyptien. Il a aussi appelé au déploiement d’une force internationale dans la bande de Ghaza, chargée de protéger « les civils ». Le Hamas est contre un tel déploiement. D’autant que les dirigeants du Hamas, qui ne reconnaissent pas la légitimité du président Abbas, s’opposent à des solutions qui donneraient raison à l’agresseur et isoleraient davantage la résistance palestinienne contre l’ennemi sioniste.

Côté israélien, trois civils et 10 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’opération « Plomb durci ». Un émissaire, Amos Gilad, doit retourner au Caire lundi ou mardi pour discuter du plan égyptien, selon les médias israéliens, alors qu’une manifestation à l’appel de l’organisation israélienne « La Paix Maintenant » devait avoir lieu hier soir devant le ministère de la Défense à Tel-Aviv sous le mot d’ordre « c’est le moment d’arrêter ». D’autre part, l’Agence de l’ONU d’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé hier une reprise à un rythme normal de la distribution d’aide humanitaire, partiellement suspendue jeudi, après avoir reçu d’Israël « des assurances crédibles que la sécurité des personnels de l’ONU » serait « pleinement respectée ». Un million de personnes vivent sans électricité à Gaza, 750 000 sont sans eau et les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours qui risquent de s’arrêter en cas de manque de carburant, selon l’ONU. Une situation humanitaire catastrophique est vécue par la population à Ghaza, d’autant que les secours acheminés par le terminal de Rafah sont sévèrement contrôlés par les services de sécurité et les autorités égyptiennes.

L’agression israélienne, entrée dans sa troisième semaine et Israël continue de défier autant la communauté internationale que les pays arabes, incapables de se mettre d’accords pour protéger les Palestiniens ou pour mettre en place une stratégie commune face aux crimes contre l’humanité dont se rend coupable l’Etat hébreu.

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11 janvier 2009 - Le Quotidien d’Oran


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