Indifférent à l’émoi de l’opinion arabe, sourd aux timides appels de la « communauté internationale » l’invitant « à la retenue », Israël poursuit l’administration de sa punition collective contre la population de la bande de Ghaza.

Les morts s’ajoutent aux morts et les blessés aux blessés, des citoyens ordinaires en majorité. Contrairement à ce que la propagande sioniste tente d’accréditer en les présentant comme des activistes du Hamas.

L’opinion internationale ne peut être dupe de ce mensonge, ayant déjà eu à connaître la vérité des bilans des « frappes chirurgicales » auxquelles l’aviation israélienne est censée recourir. Le monde entier sait ce que ce vocable cynique a voulu cacher lorsque Beyrouth et d’autres villes libanaises ont subi cette chirurgie.

Ces morts par centaines que l’on décompte dans la bande de Ghaza le sont parce que habitants de ce territoire coupables pour l’Etat hébreu d’avoir donné leurs voix électorales au Hamas et de ne pas s’être dissociés de cette formation quand cela leur a été intimé par les autorités de Tel-Aviv et d’autres acteurs nationaux et internationaux.

C’est délibérément, froidement que les raids aériens ciblent cette population ghazaouie, avec pour objectif de faire un maximum de victimes. Le but visé, c’est que cette population, massacrée, terrorisée, se retourne contre le Hamas.

Israël a pratiqué cette stratégie de la terreur dans toutes ses agressions contre le monde arabe depuis 1948. En escomptant à chaque fois forcer ainsi ses peuples à entrer en confrontation avec les régimes ou les forces nationales, « coupables d’avoir provoqué la puissance invincible de l’Etat sioniste ».

Une telle conclusion au matraquage auquel est soumise la population de la bande de Ghaza est ce que veut obtenir le gouvernement de Tel-Aviv. Elle justifierait « a posteriori » son agression qu’il s’empressera de présenter comme ayant hâté la libération voulue des Ghazaouis du joug de l’autorité de la formation islamiste.

Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne contrôlée par le Fatah pourront après cela reprendre pied à Ghaza. Ils y rétabliront peut-être leur autorité. Ce n’est pas pour autant qu’ils parviendront à ressouder l’unité nationale du peuple palestinien. Une victoire dans ces conditions sur le Hamas, obtenue par le massacre de centaines d’habitants, le champ libre laissé à l’armée israélienne de solder ses comptes avec les activistes islamistes, ruinera irrémédiablement le peu de crédit dont ils disposent auprès de leurs compatriotes. Abbas de retour à Ghaza sous la protection des chars israéliens, ce serait le coup mortel pour la cause nationale des Palestiniens.

C’est ce scénario qu’est en train de mettre en oeuvre la sanguinaire agression israélienne, sous les regards froidement résignés de la communauté internationale, dont y compris les Etats arabes.


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31 décembre 2008 - Le Quotidien d’Oran - Analyse