Le Caire. L’effusion de sang dans la bande de Gaza assiégée marque l’échec d’Israël dans sa tentative de renverser le Hamas et va renforcer encore plus le mouvement, écrivaient des commentateurs britanniques dimanche 28 décembre.

« La vague sans précédent des frappes aériennes, hier, ne peut être une révélation plus dramatique de l’échec de la politique israélienne visant à renverser le Hamas de son pouvoir à Gaza » indique Marie Colvin dans The Times.

« Elle aura bien peu fait au regard de l’objectif final d’Israël qui était de créer des conditions qui soient à ce point intolérables que, ou le Hamas renonce à sa ligne dure contre Israël, ou la population de Gaza se retourne contre le gouvernement Hamas. »

Au moins 290 personnes ont été tuées et plus de 700 autres blessées par les bombardements israéliens sur la bande de Gaza dans des frappes aériennes massives, samedi.

L’aviation israélienne a poursuivi dimanche son pilonnage du territoire côtier, paupérisé et surpeuplé, tuant 6 personnes et formant des colonnes épaisses de fumée, tournant comme des tornades dans l’atmosphère.

« Quelque 230 cibles ont été touchées » dit un porte-parole de l’armée israélienne. « Notamment l’infrastructure du Hamas, comme des bâtiments, des dépôts d’armes et des zones de tirs de roquettes. »

Les observateurs ne s’attendent pas à ce que l’offensive israélienne, qu’ils pensent devoir durer pendant des jours, affaiblisse le profil populaire du Hamas, mais plutôt à ce qu’elle l’améliore.

Immédiatement après la première vague de raids, des centaines de personnes ont organisé un rassemblement dans Gaza, critiquant le rival du Hamas, le président Mahmoud Abbas, et l’accusant de complicité.

« Il est difficile de mesurer la popularité du Hamas, mais les premiers enseignements sont que les raids lui apportent un soutien » écrit Ian Black dans The Gardian.

Campagne électorale

Des journaux britanniques font le lien entre l’assaut porté contre Gaza, qui abrite 1 million six cent mile personnes, et les élections législatives israéliennes de février.

« Les attaques d’hier ont autant à voir avec la politique intérieure israélienne qu’avec la dissuasion militaire » écrit Colvin.

« Le pays se rend aux urnes le 10 février. Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères et candidate du Kadima au poste de Premier ministre, s’est trouvée confrontée de plus en plus à des accusations de laxisme en matière de défense. » remarque-t-il.

« Avec Benjamin Netanyahu, rival de Livni et candidat de la ligne dure du Likoud, en tête des sondages, un barrage de roquettes continu sur le sud d’Israël signifierait une défaite certaine. »

De nombreux observateurs pensent également que le ministre de la Défense, Ehud Barak, pourrait tirer beaucoup de profit de l’opération sur Gaza.

« L’homme qui, jusqu’à hier, devait rappeler à l’électeur israélien qu’il existait avec autodérision sur les panneaux d’affichage et dans des émissions satiriques, cet homme est de retour sur le ring de la politique, avec force. » dit Ha’aretz.

« Dans les jours prochains, des semaines peut-être, Barak va se tenir au centre de l’attention de l’opinion. Pour le meilleur, ou pour le pire, il est dans son élément. »

Et le quotidien déclare que cela ne lui vaudrait pas la fonction prestigieuse de Premier ministre mais qu’au moins cela lui épargnerait, à lui et au parti travailliste, « la défaite humiliante que les sondages prédisent. »

29 décembre 2008 - IslamOnLine - traduction : Info-Palestine.net