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La Syrie menace les États-Unis de représailles

mardi 28 octobre 2008 - 19h:13

Al Jazeera.net

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Le gouvernement syrien userait de représailles si les États-Unis devaient lancer une nouvelle attaque à partir de l’Irak et il a exigé le respect de sa souveraineté.

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Les victimes ne sont que des civils - Photo : AFP

L’avertissement a été lancé un jour après l’annonce par la Syrie de la mort de huit personnes dans une attaque par hélicoptères étasuniens dans le village frontalier de Sukariya.

Lundi, le ministre des affaires étrangères syrien a accusé les États-Unis d’avoir commis une « agression criminelle et terroriste préméditée » en plein jour, avec une « détermination féroce ».

Parlant depuis Londres, Walid Mouallem a dit que l’assassinat des civils n’avait pas été une erreur et a ajouté « nous défendrons notre territoire » si le raid de ce week-end devait se répéter.

« Toutes les victimes étaient civiles, non armées, et se trouvaient sur territoire syrien » a-t-il ajouté, précisant que parmi les morts, il y avait un fermier, trois enfants et un pêcheur.

« Acte criminel et terroriste »

« Au regard du droit international, l’assassinat de civils constitue une agression terroriste. Nous considérons cet acte comme criminel et terroriste a-t-il ajouté.

La télévision d’État syrienne a signalé pendant les funérailles des victimes que quatre hélicoptères militaires étasuniens avaient participé à l’incident dans le village proche de la ville d’Abou Kamal.

« Des soldats étasuniens... ont attaqué un bâtiment civil en construction et ont tiré sur les travailleurs qui s’y trouvaient entrainant la mort de huit personnes » a dit la télévision.

Selon Mouallem, son gouvernement tenait les États-Unis comme responsables de la mort des civils et voulait une enquête qui explique les raisons de l’attaque. Il a aussi soulevé des questions sur la manière dont un pacte entre les États-Unis et l’Irak au sujet du déploiement des troupes l’année prochaine pourrait se répercuter sur les pays voisins.

Après la nouvelle de l’agression de dimanche, le gouvernement syrien a convoqué les envoyés principaux étasunien et irakien à Damas pour protester contre le raid, a dit l’agence de presse syrienne Sana.

Réaction des États-Unis

Les États-Unis n’ont pas officiellement réagi aux accusations syriennes, mais une source gouvernementale non identifiée aurait dit que le raid étasunien avait pour cible un groupe de contrebandiers introduisant des combattants étrangers en Irak. L’officiel non identifié a dit qu’Abou Ghadiya, ancien collaborateur de Abu Musab al-Zarqawi, feu le dirigeant d’al-Qaeda en Irak, avait été tué dans l’attaque.

« L’opération a réussi ... On présume qu’il [Abu Ghadiya] est mort, a dit l’officiel.

« Il connaissait beaucoup d’itinéraires de contrebande (les "rat lines") vers l’Irak... Ceci aura indubitablement pour effet d’affaiblir ce réseau de contrebande de combattants étrangers.

Volte-face étonnante

Hoda Abdel Hamid, correspondant d’Al Jazeera dans la ville d’Irbil, dans le nord de l’Irak, a dit que le prétendu raid étasunien contredisait les commentaires des officiels étasuniens selon lesquels la Syrie avait amélioré la sécurité à ses frontières. Les Étasuniens avaient en fait complimenté la Syrie du rôle qu’elle avait joué pendant l’année écoulée, ce qui rendait le prétendu raid troublant, selon notre correspondant.

Mouallem, qui se trouvait à Londres pour des entretiens avec son homologue britannique, a dit que les officiels étasuniens connaissaient « très bien notre position contre al-Qaeda".

« Ils savent très bien que nous cherchons à sécuriser notre frontière avec l’Irak » a-t-il ajouté.

David Milliband, ministre britannique des affaires étrangères, a dit dans une déclaration conjointe à l’issue de ses entretiens avec Mouallem que son gouvernement avait toujours regretté « les pertes civiles quelles qu’elles soient ».

“Les deux ministres sont convenus que la lutte contre al-Qaeda et les groupes qui s’en inspirent était hautement prioritaire et ils ont décidé de travailler plus étroitement ensemble pour faire face à cette menace » disait la déclaration.

Ali al-Dabbagh, porte-parole du gouvernement irakien, a dit lundi que le raid visait une zone utilisée par les combattants responsables d’attaques transfrontalières en Irak.

« La zone attaquée avait été la scène d’activités de groupes terroristes opérant depuis la Syrie contre l’Irak » a-t-il dit à l’agence de presse Reuters.

« Lors de la dernière opération de ces groupes... 13 recrues de police ont été tuées dans un village frontalier irakien. L’Irak avait demandé à la Syrie de lui livrer les membres de ce groupe qui utilise la Syrie comme base pour ses activités terroristes. »

Al-Dabbagh n’a pas voulu révéler quels étaient les auteurs de l’attaque.

« L’Irak cherche toujours à avoir de bonnes relations avec son pays frère, la Syrie » a-t-il dit.

« La présence de certains groupes anti-irakiens en Syrie, qui contribuent et participent à des activités contre les Irakiens, gênerait l’amélioration de ces relations » a-t-il ajouté.

Le gouvernement étasunien et le gouvernement irakien soutenu par les États-Unis ont à plusieurs reprises accusé Damas de ne pas en faire assez pour empêcher les combattants anti-étasuniens, y compris les membres d’Al Qaeda, de s’infiltrer en Irak. La zone visée se trouve près de la ville frontalière irakienne de Qaim, qui par le passé a été un point de passage pour les combattants, les armes et les fonds alimentant l’opposition armée sunnite contre le gouvernement irakien.

28 octobre 2008 - Al Jazeera.net - L’article peut être consulté ici :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : amg


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