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Opportunités de paix dans les affrontements au Moyen-Orient

mardi 28 octobre 2008 - 06h:10

Ilene Prusher
The Christian Science Monitor

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Jeudi, en Egypte, le président israélien Shimon Perez a approuvé « l’esprit » de la proposition saoudienne de reconnaître Israël.

Israël comme les Etats-Unis auront bientôt de nouveaux dirigeants à leur tête. Les Palestiniens seront peut-être aussi confrontés à des élections. Durant cette période de transition pour les trois principaux acteurs au conflit israélo-palestinien, peu s’attendent à des avancées concrètes en faveur de la paix.

Pourtant, une nouvelle accalmie a eu lieu dans la bataille transfrontalière entre militants de Gaza et armée israélienne, les factions rivales palestiniennes Fatah et Hamas se préparent en ce moment pour des négociations de réconciliation et jeudi, en Egypte, le président israélien Shimon Peres a approuvé « l’esprit » de l’initiative arabe de 2002 qui planifie une paix régionale.

Beaucoup de questions non résolues restent sur le chemin d’une paix véritable, mais toutes les parties semblent nouvellement intéressées pour éviter un retour à la violence quotidienne et trouver des solutions intermédiaires avant les futurs anniversaires, dates limite et changements de dirigeants.

Le cessez-le-feu auquel sont arrivés Israël et le groupe militant islamique Hamas expire le 19 décembre, six mois après son entrée en vigueur. Les deux côtés aimeraient prolonger cette accalmie.

Si l’Associated Press rapporte qu’au moins 50 roquettes sont tombées dans le sud d’Israël depuis l’accalmie, avec celle de mardi sur Sderot, on est bien loin de la pluie quotidienne de roquettes qui tombaient sur le sud d’Israël au plus fort de la violence transfrontalière au début de cette année.

« Nous sommes revenus à une vie normale, nous retournons au travail et à l’école sans tous les problèmes et le stress d’une alerte, toutes les heures, parce qu’une roquette arrivait. C’est redevenu vivable ici et nous espérons que cela continue. » dit Tovah Malka, directeur du bureau du maire de Sderot.

Mais le cessez-le-feu, même s’il était prolongé, restera fragile tant que la bande de Gaza devra se battre contre les difficultés économiques.

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Jusqu’où tiendra l’accalmie s’il n’y a toujours pas de carburant,
de produits de base à l’avenir ?




« Jusqu’où tiendra la tahdiya [(accalmie), nom du cessez-le-feu non officiel entre Israéliens et Palestiniens en 2004 - ndt] s’il n’y a toujours pas de carburant, de produits de base à l’avenir ? Imaginez-vous Gaza sans tunnels ? Nous serions morts maintenant » dit Ismail Ammar, qui tient un atelier de réparation en électronique à Gaza ville, en se référant aux tunnels de contrebande qui passent sous la frontière Egypte/Gaza.

« Avec les Israéliens qui contrôlent les passages frontaliers et maintiennent le siège, je perds mon travail. »

Israël maintient une pression économique sur Gaza comme moyen de contrainte sur le Hamas pour la libération de Gilad Shalit, soldat israélien capturé par des militants palestiniens il y a plus de 2 ans lors d’une opération à la frontière.

Alors que Mr Peres se trouvait en Egypte jeudi, en visite officielle - la première du genre depuis plusieurs années -, pour discuter d’une proposition visant à réactualiser et relancer l’initiative de paix arabe (connue aussi sous le nom de Plan saoudien), le président égyptien Hosni Mubarak a déclaré qu’il se consacrait à la libération de Mr Shalit dans le cadre d’un échange de prisonniers.

En Egypte, Peres a dit que le plan saoudien devait être renégocié mais que son esprit était « correct ». Le plan saoudien propose une paix arabe avec Israël en échange d’un retrait de l’Etat israélien des terres arabes saisies en 1967.

Un autre facteur motivant pour intensifier les négociations est que le mandat du président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, vient à terme le 9 janvier. Le Hamas et le Fatah préparent une rencontre en Egypte pour le 9 novembre pour des entretiens avec en vue la conclusion d’un accord de réconciliation nationale, accord qui pourrait mettre fin au schisme qui empoisonne la politique palestinienne depuis la prise de pouvoir du Hamas sur Gaza il y a 16 mois.

Selon Mkhaimar Abusada, politologue à l’Université Al Azhar de Gaza, l’expiration imminente du mandat de Mr Abbas donne aux Palestiniens une date butoir pour parvenir à un plan et aller de l’avant. Mais la charpente de l’accord est pauvre en points précis, il reste de nombreux points à travailler dans les négociations.

« Nous ne nous attendons pas à obtenir un accord dès la première série de négociations le mois prochain, mais l’objectif est d’y arriver avant la fin de l’année, ou avant le 9 janvier, date d’expiration du mandat d’Abbas. Mais le problème sera l’application de cet accord. » dit-il.

D’abord, il a des différends externes : le Fatah veut négocier avec Israël, le Hamas ne le veut pas. Puis, il y a des différends internes : le Fatah veut tenir de nouvelles élections, pas le Hamas.

« Le Hamas est catégoriquement contre des élections législatives actuellement comme moyen de résolution de la crise », dit Mr Abusada. « Le Hamas veut que le parlement fasse ses quatre ans, jusqu’à janvier 2010. »

Mais comment éviter les divisions Fatah/Hamas du passé ? L’Egypte propose que le prochain gouvernement soit un « gouvernement reconnu nationalement » mais pas un gouvernement d’union nationale.

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Ilene Prusher

Ce qui a changé récemment en faveur de l’Autorité palestinienne dirigée par le Fatah, note Jonathan Spyer, un collègue du Centre interdisciplinaire d’Herzilya, c’est que l’AP a réussi à renforcer son profil sécuritaire en Cisjordanie. Mais le Hamas reste ferme sur son contrôle de la bande de Gaza.

« Le fait que le cessez-le-feu puisse être prolongé est révélateur du retranchement très fort du Hamas dans Gaza » dit Mr Spyer. « Cela montre que le Hamas maintient l’ordre à un certain niveau. C’est approuvé de facto par le monde arabe. Une partie du prix à payer pour cela est de rester tranquille vis-à-vis d’Israël, de sorte que ce cessez-le-feu répond aux intérêts de tous en ce moment. »

« Mais je crains que nous ne soyons pas sur le point d’une réconciliation majeure en politique palestinienne qui redonnerait au Fatah un rôle important à Gaza » ajoute-t-il. « Je ne pense pas que le Hamas se sente lui-même à Gaza sous une pression telle qu’il soit conduit à renoncer au pouvoir, et c’est ce que [la réconciliation] exigerait. »

Sur le même sujet :

- L’enthousiasme israélien pour l’initiative saoudienne, Abdul-Bâri Atwân - Al Qods al-Arabi.

24 octobre 2008 - The Christian Science Monitor - Traduction : JPP


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