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Aide sans développement pour les Palestiniens

lundi 27 octobre 2008 - 07h:00

George Giacaman - Daily Star

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Le 13 septembre 1993 était signée la déclaration de principes du premier accord d’Oslo. Deux semaines plus tard, 42 pays et organisations d’aide se réunissaient à Washington pour engager plus de 2 milliards de dollars en aide dans le but déclaré de promouvoir « cette percée politique historique au Moyen-Orient ».

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Ecoliers palestiniens

Depuis, l’aide aux Palestiniens pour le développement et la diplomatie est passée par plusieurs étapes. La première s’est terminée avec la rupture des entretiens de Camp David pendant l’été de l’an 2000. Une autre correspond à la ré-invasion de la Cisjordanie par l’armée israélienne en mars 2002. À ce stade, l’aide était largement fournie à des fins humanitaires et pour la survie de l’autorité palestinienne (PA) à condition qu’elle procède à des « réformes ». En juin de la même année était lancé le « plan de réforme de 100 jours ».

Après plusieurs interruptions, y compris la formation du premier gouvernement Hamas très bref en 2006, et par la suite la mise sur pied du gouvernement d’unité, les bailleurs de fonds ont engagé environ 7 milliards de dollars pour une période de trois ans afin de d’appuyer le « processus d’Annapolis ». Toutefois, il n’y a pas eu de développement et le processus politique marque le pas.

La Banque mondiale dit très clairement pourquoi il n’y a pas de développement. Dans plusieurs de ses rapports sur la question, elle cite comme principale raison du manque d’investissements, de la montée du chômage et de l’absence de développement socio-économique dans les territoires occupés, les quelque 500 obstacles aux déplacements, notamment les postes de contrôle, les barricades, les barrages routiers etc.

Lors de plusieurs de ses seize visites dans la région, la secrétaire d’État des États-Unis Condoleeza Rice a incité le gouvernement israélien à alléger les fermetures, mais sans succès. Il reste un peu plus de trois mois avant la fin de l’année, date fixée par Annapolis pour arriver à un accord, mais peu de gens y croient. Et même si un « accord classé » est conclu, le premier ministre Ehud Olmert a récemment déclaré qu’il ne serait mis en application que par étapes sur une période de 10 ans. Une telle formule est une des raisons pour l’effondrement du processus d’Oslo.

Il devrait être évident que si l’aide doit générer du développement dans le cas palestinien, il faut arriver à une solution politique stable. Là se pose un problème avec les donateurs : leur volonté de fournir de l’aide ne s’accompagne pas d’une intervention vigoureuse dans un processus politique susceptible de produire des résultats.

La raison de cette paralysie tient au fait qu’Israël a réussi jusqu’ici à se dérober à la pression extérieure l’incitant à mettre fin à son occupation en Cisjordanie et à Gaza et qu’il continue à créer des « fait acquis sur le terrain » qui sapent toute possibilité de règlement politique. Ceci est dû en grande partie à son influence au congrès étasunien et au sein de plusieurs administrations étatsuniennes. Il s’ensuit que le conflit palestino-israélien est devenu un point de négociation principalement dans l’arène politique israélienne où les partis et les politiciens ont des intérêts électoraux, locaux et professionnels. Comme le disait récemment le roi Abdullah de Jordanie, Israël n’a pas une vision stratégique de la paix. Cela est dû au fait que le conflit est devenu essentiellement une question intérieure israélienne.

À moins de replacer le conflit dans son contexte international et régional correct, aucune paix stable n’aura de chances d’aboutir. C’est là que les États-Unis principalement, mais aussi l’Europe, ont échoué. Et chacun payera et continuera à payer le prix et pas simplement sous forme d’aide. La question de savoir combien d’années encore les donateurs seront disposés à soutenir l’existence de l’autorité palestinienne en l’absence d’un processus politique crédible reste
entière . En dernière analyse, l’AP elle-même perdra toute légitimité et le reste de crédibilité qu’elle a encore. Sans la paix, l’aide est au mieux un « secours humanitaire ».

George Giacaman écrit des analyses politiques pour les médias arabes et internationaux et il enseigne au département de philosophie et d’études culturelles à l’université de Birzeit. Ce commentaire a été initialement publié sur le site de bitterlemons-international.org, un bulletin publié en ligne

24 octobre 2008 - Daily Star - Cet article peut être consulté ici :
http://www.dailystar.com.lb/article...
Traduction : amg


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