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Le PCHR appelle à l’arrêt des violences entre Fatah et Hamas

mercredi 10 janvier 2007 - 01h:19

PCHR Gaza

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Le PCHR condamne fermement les sanglants incidents survenus dans les Territoires Palestiniens sous Occupation (TPO) et particulièrement dans la Bande de Gaza, dans le contexte d’un conflit politique permanent entre les mouvements du Hamas et du Fatah.

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Militants des Brigades des Martyrs Al Aqsa, milice du Fatah - Photo : AP/Jaafar Ashtiyeh

Ce conflit s’est traduit par des affrontements violents et armés entre les ailes militaires des deux mouvements, comme entre les services de sécurité et les clans, parmi d’autres attaques. Les 6 derniers jours, 16 personnes ont été tuées et 117 autres ont été blessées suite à ces affrontements.

Selon les enquêtes conduites par le PCHR :

Samedi soir 6 janvier 2007, Hasan Nader al-Dairi, âgé de 55 ans, Mohammed Ahmed al-Sairi, âgé de 32 ans, et Ahmed Hasan al-Dairi, ont été tués, et trois autres membres du même clan ont été blessés durant un affrontement armé avec le clan Dughmosch dans le quartier al-Sabra dans la ville de Gaza. Plus tôt le même jour, des hommes armés du clan Dughmosch avait enlevé 4 membres du Hamas dans la ville de Gaza puis les avaient emmenés vers une destination inconnue. Quoique les deux groupes se soient opposés l’année dernière pour des raisons liées aux clans, le groupe des Dughmosh a accusé un membre du clan al-Dairi du meurtre de Mahmoud et Ashraf Dughmosch lors d’un échange de tirs avec la Force Exécutive du Ministère de l’Intérieur le 20 décembre dernier.

Vers environ 13h ce vendredi 5 janvier, des inconnus armés voyageant dans une voiture civile (une Mitsubishi blanche) ont tiré des coups de feu en direction de Sheikh ?Aadel Hasan Nassar, un homme de 50 ans qui se déplaçait dans une autre voiture civile (une Mercedes jaune) près du carrefour d’al-Maghazi sur la route Salah al-Din au centre de la Bande de Gaza. Sheikh Nassar et un de ses collègues ont été blessés. Ils ont été evacués à l’hôpital des Martyrs al-Aqsa à Deir al-Balah, mais Sheikh Nassar est mort suite à ses blessures. Au même moment, un autre groupe d’hommes armés ouvraient le feu sur des membres de la Force Exécutive dans le quartier al-Sabra de la ville de Gaza. Deux des hommes de la Force Exécutive, ainsi qu’un enfant, ont été blessés. Tôt le matin, des individus armés ont lancé des grenades sur 3 maisons appartenant à des membres du Hamas dans les camps de réfugiés d’ al-Nusairat et d’ al-Boreij au centre de la Bande de Gaza. Aucune perte n’a été signalée.

A approximativement 11h le jeudi 4 janvier, deux personnes étaient blessées lors d’un échange de tirs entre des membres du Fatah qui participaient au cortège funèbre de 3 membres du service de la Sécurité Préventive tués le jour qui a précédé (voir ci-dessous), et des membres du Hamas près de la mosquée d’Awda dans le camp de réfugiés d’Al-Maghazi au centre de la Bande de Gaza. Vers 13h le même jour, 5 personnes étaient blessées pendant un échange de coups de feu dans de semblables circonstances à Deir al-Balah.

Le jeudi 4 janvier, le camp de réfugiés de Jabalya situé au nord de la Bande de Gaza a été le témoin d’incidents sanglants. Vers 14h, Ayman ?Essam Subeh, âgé de 26 ans et appartenant à la Force Exécutive a été abattu par des inconnus alors qu’il marchait près de la maison appartenant au colonel Mohammed Ghrayeb (Abu al-Majd) dans la zone d’al-Falouja. Peu après, des hommes de la Force Exécutive faisaient le siège de la maison du colonel Ghrayeb, certains d’entre eux prenant position sur les toits des maisons voisines et au sommet du minaret de la mosquée. Ces hommes ont ensuite déclenché des tirs nourri sur la maison. Le siège et les tirs se sont poursuivis jusque vers 19h, et dans ce laps de temps trois personnes ont été tuées à l’intérieur de la maison :

1) Eihab Yousef al-Mabhouh, 28 ans, un garde du corps du Colonel Ghrayeb
2) Shadi Jaber Khalil, 22 ans, un membre du Fatah
3) Ahmed Suhail al-Shurbaji, 18 ans, un membre des services militaires de renseignement.

De plus, 59 personnes dont l’épouse du colonel Ghrayeb ont été blessées. Vers 19h une marche pacifique a été organisée dans le camp. Les manifestants se sont dirigés vers la maison du colonel Ghrayeb demandant que les combats cessent et que le siège soit levé. Lorsque les manifestants se sont approchés de la maison, des membres de la Force Exécutive ont ouvert le feu sur eux. Shadi Kamal Abu ?Asser, âgé de 18 ans, a été tué et 30 autres personnes ont été blessées. Un des blessés, Mohammed Ameen al-Liddawi, âgé de 17 ans, est mort le jour suivant des suites de ses blessures. Vers 19h30 des hommes de la Force Exécutive sont entrés dans la maison en ouvrant le feu. Durant cette assaut, 3 personnes qui se trouvaient à l’intérieur ont été tuées :

1) le colonel Mohammed Diab Ghrayeb lui-même, âgé de 48 ans
2) Hussein Ahmed Abu Ehlayel, de 43 ans
3) Wa’el Hasan Ghrayeb, de 35 ans.

Les membres de la Force Exécutive sont restés à l’intérieur de la maison pendant presque deux heures et demi, empêchant pendant ce temps les ambulances d’arriver sur les lieux afin d’évacuer les victimes, et les pompiers d’éteindre le feu qui avait éclaté dans plusieurs pièces de la maison et parmi les 6 voitures qui stationnaient devant. Vers 22h, les hommes de la Force Exécutive sont partis en emmenant en otages 25 membres du clan Ghrayeb. Ils ont emmenés ces personnes du clan Ghrayeb dans des lieux inconnus puis les ont violemment tabassés avant de les relâcher dans différentes parties du camp de réfugiés.

Aux environs de 14h le mercredi 3 janvier, un échange de coups de feu a soudain eu lieu entre les membres du Fatah et ceux de la Force Exécutive après que ces derniers aient mis le feu à une voiture appartenant au colonel Mohammed Ghrayeb et dans laquelle deux des membres de sa famille voyageaient, à proximité du croisement d’Abu Sharek à l’ouest du camp de réfugiés de Jabalya. Les échanges de tirs ont duré deux heures au cours desquelles Muna Saleh Salha, âgée de 22 ans, a été tuée alors qu’elle se tenait au balcon de sa maison. Quatre membres de la Force Exécutive et un passant ont été blessés.

Toujours aux environs de 14h le même jour, des inconnus armés ont enlevé Mo’taz ?Abdul Shakour al-Tawil, âgé de 34 ans et officier des Services de Sécurité Préventive (Preventive security Service, ou PSS), après l’avoir blessé de trois balles dans la jambe gauche alors qu’il marchait au centre de Khan Yunis. A la suite de cette attaque, des tirs ont été échangés entre des hommes du PSS et d’autres hommes armés dans la zone d’al-Mawasi à l’ouest de Khan Yunis. Un membre du PPS a été blessé. Durant son écavuation à l’hôpital Nasser de Khan Yunis, des coups de feu ont été tirés entre d’autres membres du PSS et des hommes de la Force Exécutive à l’intérieur même de l’hôpital.

Trois membres du PSS ont été tués :

1) Ussama ?Adnan al-Shami, âgé de 21 ans, du camp de réfugiés d’al-Nusairat
2) Anwar Ibrahim al-Najjar, 23 ans, du camp de réfugiés d’al-Maghazi
3) Ussama Yousef Nassar, 22 ans, de la ville de Deir al-Balah.

Al-Tawali a été libéré le jour même vers 21h.

A 16h40 le lundi 1° janvier, un membre de la Force Exécutive a été blessé durant un échange de tirs alors que la Force Exécutive voulait arrêter Wa’el Nahedh al-Mashi, âgé de 27 ans, à son domicile dans la zone d’al-Alami au nord de la Bande de Gaza. Puis vers 17h d’autres membres de la Force Exécutive ont envahi la maison d’al-Mashi et se sont saisis de lui ainsi que de son frère Na’el pour les emmener vers une destination inconnue.

Vers 18h, le même jour, des hommes de la Force Exécutive ont tiré une roquette en direction des magasins al-Madhoun dans la ville de Beit Lahia au nord de la Bande de Gaza. Le propriétaire, Rabah al-Madhoun, et un employé ont été blessés. Ces deux personnes ont ensuite été évacuées à l’hôpital al-Awda dans le camp de réfugiés de Jabalya. Mais des hommes de la Force Exécutive ont ensuite envahi l’hôpital. Ils ont retenu le personnel dans le service des urgences puis se sont emparés d’al-Madhoun pour l’emmener vers une destination inconnue. Peu après, Sameeh al-Madhoun, un responsable des Brigades des Martyrs al-Aqsa (l’aile militaire du Fatah) enlevait 5 membres de la Force Exécutive dans la ville. Tous les otages ont ensuite été libérés après qu’un accord ait été trouvé entre le Hamas et le Fatah.

Aux environs de 22h15, toujours le lundi 1° janvier, des hommes de la Force Exécutive ont tiré trois roquettes en direction d’une maison appartenant à Rashed Abu ?Ajina, un responsable du Fatah, dans la ville de Beit Lahia au nord de la Bande de Gaza. Peu après, en échange de tirs se déclenchait entre les deux camps, au cours duquel trois passants ont été blessés, dont la femme d’Abu ?Ajina. Puis vers 9h20 le jour suivant des membres de la Force Exécutive ont tenté de pénétrer par la force dans la maison d’Abu Ajina afin de l’arrêter, mais des coups de feu ont à nouveau éclaté et deux hommes de la Force Exécutive ont été blessés.

Le PCHR condamne avec la plus grande fermeté ces incidents sanglants qui s’inscrivent dans un cadre général d’insécurité et d’usage incontrôlé des armes.

En conséquence le PCHR :

1. Appelle toutes les parties impliquées à avoir recours au dialogue et à s’abstenir d’utiliser la violence et les armes pour régler leurs différents
2. Appelle à mettre fin à tous les aspects de la militarisation des rues et des zones d’habitations et à permettre à la police civile de remplir son devoir et à apporter ordre et sécurité
3. Appelle à ce que soit mis en place une comité judiciaire d’investigation pour que soient menées des des enquêtes sur tous ces incidents et que soient prises des mesures légales appropriées contre tous ceux qui se sont trouvés impliqués, quelles que soient leur affiliation
4. Appelle les organisations islamistes et nationalistes à faire tous leurs efforts pour mettre un terme à la tension entre le Hamas et le Fatah et à garantir leur retour aux négociations
5. Appelle l’Autorité Nationale Palestinienne à réformer et restructurer ses services de sécurité sur la base du professionnalisme, afin de les unifier sous un commandement commun dont l’objectif serait le renforcement de la loi et qui aurait l’obligation d’assurer la sécurité des personnes tout en garantissant que cette force ne soit jamais politisée ou engager dans un conflit.

7 janvier 2007 - PCHR - Vous pouvez consulter cet article à : http://www.pchrgaza.ps/files/PressR...
Traduction : Claude Zurbach


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