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Irak : Quand est-ce qu’un Holocauste n’est pas un Holocauste ?

lundi 6 octobre 2008 - 09h:46

William Blum - Le Grand Soir

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Quand est-ce qu’un Holocauste n’est pas un Holocauste ? Lorsque les coupables le qualifient de Victoire.

Bien que "l’offensive" ait échoué en termes de politique, elle est devenue une victoire en termes de propagande. Il semblerait que les partisans de la guerre n’ont rien d’autre à nous offrir, alors ils en parlent, en parlent, et en parlent encore. Permettez-moi de vous parler de la réduction de la violence en Irak : son niveau actuel est tel que n’importe quelle autre société dans le monde trouverait la situation horrible et intolérable, y compris la société irakienne d’avant l’invasion et l’occupation US. Sans oublier que, grâce à cette merveilleuse petite guerre, plus de la moitié de la population en Irak est soit morte, estropiée, traumatisée, confinée dans des prisons étatsuniennes et irakiennes surpeuplées, réfugiées à l’intérieur du pays ou en exil.

Ainsi, le nombre de personnes disponibles pour tuer ou être tuées a été remarquablement réduit.

De plus, un nettoyage ethnique à grande échelle a été effectué dans le pays (un autre indicateur de progrés, n’est-ce pas ?). Sunnites et Chiites vivent plus que jamais chacun dans leurs propres enclaves et on ne voit plus d’horribles communautés mixtes avec leurs mariages mixtes, la violence sectaire a donc baissé ; et le puissant mouvement du leader Chiite Muqtada al-Sadr a décrété un cessez-le-feu depuis de nombreux mois, sans rapport avec l’offensive. Et pour combler le tout, les soldats US, face aux nombreux "explosifs improvisés" au bord des routes, sortent de moins en moins de leurs casernes (de peur de mourir, par exemple), et donc la violence contre nos braves gars a baissé aussi. Et n’oubliez pas que toute la violence en Irak a commencé lorsque les insurgés ont attaqué les forces US...

Imaginez que si la totalité de la population irakienne agée de plus de 10 ans ait été tuée, estropiée, emprisonnée ou forcée à l’exile, il n’y aurait probablement plus de violence du tout. Voilà ce qui serait une véritable victoire.

On ne devrait permettre à aucun étasunien d’oublier que la société irakienne a été détruite. Les habitants de cette terre malheureuse ont tout perdu - leurs maisons, leurs écoles, les quartiers, leurs mosquées, leurs emplois, leurs carrières, leurs techniciens, leur système de santé, leur système juridique, les droits des femmes, leur tolérance religieuse, leur sécurité, leur passé, leur présent, leur avenir, leurs vies.

Mais heureusement, il leur reste l’offensive.

William Blum (1933-) est un écrivain américain critique de la politique étrangère des États-Unis.

William Blum est un ancien employé du Département d’État qu’il a quitté en 1967 en raison de son opposition à la guerre du Viêt Nam. Son travail consacre une attention particulière aux agissements de la CIA et aux assassinats organisés. (Voir Wikipédia)

6 octobre 2008 - Le Grand Soir


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