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L’Eïd de l’espoir

mardi 7 octobre 2008 - 06h:13

Abdelfattah Abusrour

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Gardons l’espoir... Gardons l’espoir que cette Eid apportera le bonheur à nos maisons tristes, l’espoir aux volontés brisées, la force aux esprits tourmentés, et restaurera les valeurs humaines dans le monde où nous vivons.

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Il allait prier à al-Aqsa à Jérusalem, venant de Ramallah.
Il est arrêté au check-point de Qalandya par l’occupant israélien.




Une fois encore, le mois saint du Ramadan se termine. Une fois de plus, le peuple se prépare pour la Fête de l’Eid, fête de la rupture du jeûne. Une fois de plus, le peuple se demande comment il va pouvoir célébrer cette Eid.

Une fois de plus, nous nous posons les mêmes questions : combien de check-points et de routes seront ouverts afin que les Palestiniens puissent circuler librement, d’un endroit à l’autre, pour visiter leur famille et leurs amis ? Combien d’entre eux seront en mesure de profiter de vacances dans un espace verdoyant ou au bord de la mer, ou en dehors du pays ? Combien de personnes seront capables de voler par-dessus le mur de séparation illégal pour se rendre sur les lieux saints de Jérusalem ? Combien arriveront à imaginer la vie de leur famille de l’autre côté, épuisé, qu’ils soient en Cisjordanie ou emprisonnés dans Gaza ? Combien seront en mesure de célébrer cette fête avec leur famille ? Combien de prisonniers palestiniens resteront dans les prisons israéliennes pendant ce temps ? Combien de Palestiniens pourront aller voir leurs parents, leurs amis avec, dans leurs mains, un cadeau ?

Combien de gens pourront prendre dans leurs bras, leurs filles et leurs fils, et imprimer un baiser sur leur front ? Combien de mères pourront sourire ou rire avec leurs enfants ? Combien de rêves et d’espoirs seront réalisés et combien d’autres seront anéantis ? Combien de personnes pourront revenir dans leurs maisons et leurs villages que les bandits sionistes ont volés et profanés en 1947, 1948 ou 1949, et depuis ? Combien d’entre elles mourront en rêvant à ce retour ?

Mais malgré toutes ces questions, malgré cette angoisse et cette frustration, malgré toute cette souffrance, nous gardons l’espoir que demain sera meilleur qu’aujourd’hui et que les générations futures auront de quoi combattre pour cela et une humanité pour se défendre contre toute cette laideur de l’occupation et toutes ces violations des droits humains et du droit international. Nous gardons l’espoir que nous saurons où sont nos priorités, et que nous ignorerons celles qui nous sont dictées par l’Etat d’occupation ou sa complice, la communauté internationale. Notre priorité est toujours, et reste, la fin de cette occupation israélienne. C’est notre terre, et ce qui est dessus et dessous, notre air, notre mer sont libres, sont nôtres, et pas sous le contrôle d’un occupant, quel qu’il soit.

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Abdelfattah Abusrour

Nous gardons l’espoir que cette Eid apportera le bonheur à nos maisons tristes, l’espoir aux volontés brisées, la force aux esprits tourmentés, et restaurera les valeurs humaines dans le monde où nous vivons.

Nous gardons l’espoir que nos enfants et les générations à venir sentiront, vivront et pratiqueront leur humanité, à tous les niveaux, et seront des partenaires égaux pour réaliser un merveilleux changement dans ce monde.

Profitez aussi longtemps que vous avez du temps pour profiter, et soyez le changement que vous voulez voir pour qu’un jour, proche ou lointain, vous puissiez fermer les yeux et penser que vous avez été capable de planter la graine d’un changement positif dans ce monde, une graine qui va continuer à pousser et à fleurir, après que vous vous en serez allé.

Puissent vos jours et vos instants être plus beaux et remplis de bonheur et de joie. Puissions-nous nous souvenir de ces moments, sur cette terre sainte, torturée, punie, maudite, occupée, de Palestine. Puissent la bande de Gaza et la Cisjordanie, et chaque cité, village et camp de réfugiés devenir un tout, où tous les êtres humains seront égaux afin que nous puissions vivre ensemble dans la joie.

Le Dr Abdelfattah Abusrour est le directeur du centre culturel et de formation théâtrale Al-Rowwad dans le camp de réfugiés d’Aïda, près de Bethléhem, en Cisjordanie occupée.

29 septembre 2008 - The Electronic Intifada - traduction : JPP - photo en-tête : Rami Swidan/MaanImages.


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