16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

La Palestine incarne un Proche-Orient divisé

mardi 9 janvier 2007 - 00h:41

MIFTAH

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Les événements dans le Moyen-Orient ont rarement été plus étroitement liés et interdépendants dans notre histoire politique récente ; une guerre civile qui fait rage en Irak, des affrontements internes connaissant une escalade dans les Territoires Palestiniens sous Occupation, et un paysage politique de plus en plus polarisé au Liban partageraient un dénominateur commun : une dichotomie entre la modernité et le conservatisme.

JPEG - 98.6 ko
Manifestation de milliers de partisans du Fatah le 7 janvier 2007 à Gaza - Photo : AFP/Mahmud Hams

D’une part, la réapparition d’alliances entre l’Iran, la Syrie, et des forces politiques radicales dans divers Etats du monde arabe, et d’autre part une coalition stratégique avec l’occident de régimes arabes dits « modérés », soulignent l’ordre dominant dans la société internationale au début de ce 21ème siècle, à savoir le nationalisme religieux contre le réalisme politique.

Naturellement, cette analogie réductrice est inacceptable à différents niveaux pour les forces politiques se trouvant de chaque côté de l’équation. Pour les conservateurs, il s’agirait essentiellement d’une lutte nationaliste contre la domination occidentale, qui a simplement pris la forme de loyautés (islamiques) religieuses dans le vide politique créé par l’effondrement de l’Union Soviétique et la désintégration des mouvements socialistes sur les champs de bataille de la guerre froide dont a fait partie le Moyen-Orient.

En d’autres termes, les forces politiques islamiques dans le Moyen-Orient d’aujourd’hui sont l’alternative normale à la baisse d’influence des mouvements de gauche, lesquels avaient représenté une part importante de l’opposition dans les années 60 et 70, et la plupart des années 80.

Pour les modérés, ou les régimes traditionnels, dans le Moyen-Orient , leur interprétation est basée sur une interprétation pragmatique des relations internationales et un effort conscient pour intégrer leurs sociétés (à travers leurs structures politiques et économiques) dans un ordre global qui soit compatible avec des intérêts stratégiques occidentaux dans la région. Ce camp modèle sa logique et sa vision sur la base de l’inévitable rapport des forces, particulièrement dans le cadre de « la guerre contre la terreur » dictée par les USA après l’attaque du 11 septembre 2001.

Cependant, en dépit de toutes les réserves sur la catégorisation de ces deux camps, le fait subsiste qu’il y a deux vues concurrentes traversant les forces sociales et politiques au Moyen-Orient, vues qui façonnent le futur de la région d’une manière inattendue et souvent turbulente.
L’opinion publique au Moyen-Orient témoigne du degré de polarisation qui s’est graduellement dessiné ces dernières années.

Les sondages d’opinion à l’intérieur des Territoires Palestiniens, par exemple, indiquent que si des élections législatives anticipées devaient être tenues comme annoncé par le Président Mahmoud Abbas le mois dernier, approximativement 35% des voix iraient au Hamas, en dépit des conséquences néfastes de sa victoire en janvier 2006 sur la structure socio-économique de la société palestinienne. dDaprès les mêmes estimations 35% des voix iraient au Fatah, le mouvement national traditionnel souvent associé au processus d’Oslo, et finalement , sur la question de la Palestine, aux compromis mutuels avec Israël sur la base de la solution à deux états.

La polarisation de la politique palestinienne, particulièrement pendant 2006, a largement dépassé les simples rivalités politiques et marque une tendance alarmante vers des collisions frontales. Le modèle maintenant-familier des désaccords armés entre les loyalistes du Hamas et ceux du Fatah menace de briser le tissu de la société palestinienne.

La guerre civile palestinienne n’est plus un cauchemar éloigné, mais plutôt un danger clair et précis dont la mise en pratique est pour l’instant uniquement freînée par la colonisation continue de la Cisjordanie et l’emprisonnement de la Bande de Gaza par les Israéliens, aussi bien que par les attaques militaires contre la population palestinienne. Il est choquant d’imaginer qu’une nation sous occupation militaire puisse se retourner contre elle-même, pourtant ceci est clairement en train de se produire.

Nous avons donc des raisons suffisantes de croire, ou d’en explorer au moins l’idée, que les luttes politiques internes dans le Moyen-Orient ne sont pas simplement basées sur des considérations exclusivement nationales, mais plutôt sur une combinaison d’aspirations idéologiques et religieuses enracinées dans des siècles de guerres, d’invasions, d’agitation, et dans une évolution historique qui a finalement eu comme conséquence une région du monde maintenant profondément divisée. Les réponses aux difficultées que connaît le Moyen-Orient peuvent après tout être trouvées à notre niveau.

6 janvier 2007 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.miftah.org/Display.cfm?D...
Traduction : Claude Zurbach


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.