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Le Fatah de Mahmoud Abbas défie le Hamas

lundi 8 janvier 2007 - 16h:59

Michel Bôle-Richard

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Plusieurs dizaines de milliers de partisans du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, se sont rassemblés, dimanche 7 janvier, dans le stade de Gaza pour célébrer l’anniversaire de la création du parti de Yasser Arafat.

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Des partisans du Fatah acclament Mohammed Dahlan, ancien chef de la Sécurité préventive à Gaza, lors du rassemblement monstre organisé, dimanche 7 janvier, par le mouvement du président Mahmoud Abbas pour l’anniversaire de sa création.
AP/HATEM MOUSSA

Il s’agirait de la plus grande démonstration de force du Fatah depuis la création de l’Autorité palestinienne et le retour de Yasser Arafat à Gaza, en 1994.

Il s’agissait surtout de montrer au parti rival, le Mouvement de la résistance islamique (Hamas), que le principal parti de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a encore de beaux restes en dépit des revers multiples qu’il a essuyés au cours de l’année écoulée. Mohammed Dahlan, ancien chef de la Sécurité préventive (contre-terrorisme) et homme fort de Gaza, a été le héros de la fête. Bête noire du Hamas, qu’il a violemment combattu par le passé, il est apparu comme celui capable de faire face au "frère ennemi".

"S’ils pensent que les meurtriers ne seront pas punis, ils se trompent. S’ils s’en prennent à un membre du Fatah, nous attaquerons deux des leurs", a-t-il déclaré à l’encontre du Hamas.

Mohammed Dahlan faisait allusion au meurtre, par des hommes du Hamas, jeudi, à Jabaliya, au nord de la ville de Gaza, de Mohammed Ghraib, colonel de la Sécurité préventive. "Le sang de Mohammed Ghraib marque un tournant dans nos relations", a-t-il lancé à la foule, qui scandait "Chiites ! Chiites !" pour fustiger le mouvement islamique soutenu par le régime iranien.

La rivalité entre les deux organisations prend de plus en plus l’allure d’une épreuve de force. Cette escalade dans l’affrontement a pris une nouvelle dimension avec la fusillade dont a été la cible le premier ministre, Ismaël Haniyeh (Hamas), le 14 décembre à son retour d’une tournée dans les capitales arabes. L’annonce, le 16 décembre, par Mahmoud Abbas, d’élections anticipées a mis le feu aux poudres. Depuis, au moins une trentaine de Palestiniens ont été victimes de ces luttes intestines. La décision, samedi 6 janvier, du président Abbas de déclarer "illégale" la Force exécutive, bras militaro-policier du Hamas, créée en avril pour soutenir le nouveau gouvernement issu des élections du 25 janvier, a été considérée comme une déclaration de guerre. L’organisation islamique a immédiatement répliqué en annonçant que cette force paramilitaire, estimée à 5 500 hommes, passerait à 12 000. Même si le président palestinien n’a guère les moyens d’imposer sa décision, ce geste a été interprété comme un point de non-retour après l’échec des négociations en vue de former un gouvernement d’union nationale. Le lendemain, dimanche, Mahmoud Abbas a réaffirmé sa volonté de procéder à des élections législatives et présidentielle anticipées, ce dont le Hamas ne veut à aucun prix, estimant avoir été démocratiquement désigné pour gouverner il y a moins d’un an. Ce duel se traduit par une coupure de plus en plus prononcée entre la bande de Gaza, bastion du Hamas, et la Cisjordanie, forteresse du Fatah. Désormais, toute action du mouvement islamiste dans la bande de Gaza provoque des mesures de représailles au nord, en Cisjordanie.

Un employé du ministère de l’intérieur, proche du Hamas, a été blessé aux jambes par des tirs et le maire adjoint de Naplouse a été enlevé samedi. Fait nouveau : ses ravisseurs, se réclamant du Fatah, ont enregistré une vidéo dans laquelle ils ont promis "une opération de représailles" en Cisjordanie "si un quelconque crime est commis à Gaza".

correspondant à Jérusalem - Article paru dans l’édition du 09.01.07 - http://www.lemonde.fr/web/article/0...


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