Les grèves dans les écoles publiques et le secteur de la santé infestent la bande de Gaza, provoquant de l’agitation et rappellant à tous que les organisations rivales du Fatah et du Hamas dans Gaza sont toujours très loin d’avoir résolu leurs différents.

Des patients attendent à l’hôpital Shifa dans la ville de Gaza alors qu’un grand nombre de médecins et travailleurs de la santé sont en grève - 31 août 2008 - Photo : Wissam Nassar/MaanImages

Selon les observateurs internationaux, les grèves dans les hôpitaux de Gaza, qui ont commencé le 30 août, ont été suivies par une part significative des travailleurs du secteur médical.

À l’hôpital de Shifa [principal hôpital dans Gaza] et dans plusieurs des établissements médicaux, environ 30% des médecins et 70% des infirmièr(e)s ont quitté leur travail, bien que dans quelques plus petits hôpitaux au nord et au sud du territoire l’impact n’ait pas été aussi grand.

Un officiel du Comité International de la Croix Rouge a fait savoir que les services étaient principalement limités aux cas d’urgence, et un observateur local a estimé que les contrôles et les traitements médicaux habituels étaient difficilement assurés.

Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, s’exprimant devant IRIN, a mis les grèves sur le compte du gouvernement du premier ministre Salam Fayyad et du président Mahmoud Abbas [gouvernement basé à Ramallah].

« Ce sont des grèves politiques organisées par le Fatah à partir de Ramallah afin d’aggraver les conditions de vie des Palestiniens dans Gaza en s’attaquant aux secteurs de la santé et de l’éducation, » a-t-il dit, qualifiant les actions syndicales de « malheureuses. »

Barhoum a estimé également que ce mouvement ne ferait que rendre plus difficile la réconciliation entre les parties en conflit.

Le gouvernement islamique dans Gaza a rapidement remplacé les professeurs en grève par d’autres enseignants.

Les grèvistes avaient suivi l’appel à la grève lancé par la Fédération Unie des Professeurs, liée au Fatah, officiellement afin de protester contre des décisions politiquement motivées prises par le Hamas à l’encontre des enseignants.

Certains habitants se sont plaints, disant que les 2000 nouveaux professeurs et assistants dans les écoles de Gaza ne sont pas suffisamment expérimentés pour assurer les cours, tandis que d’autres acceptaient la décision, notant que si les professeurs absents n’étaient pas remplacés, l’année scolaire qui vient juste de commencer serait gravement interrompue.

Il est difficile d’estimer pour l’instant si ces changements affecteraient les programmes internationaux d’aide aux écoles.

Menacés par l’Autorité palestinienne ?

Ajoutant aux complications, l’Autorité palestinienne (AP), ou gouvernement de Ramallah, qui verse les salaires de beaucoup de fonctionnaires dans Gaza, a été critiquée pour avoir menacé de punir les professeurs qui ne seraient pas en grève, les plaçant dans une position difficile : quoiqu’ils fassent, cela leur procurera des ennuis avec une organisation ou l’autre.

Tandis que l’AP [de Ramallah] a en privé nié les accusations, elle n’a pas publié de communiqué pour clarifier sa position.

Avec un chômage très élevé dans cette enclave surpeuplée, la perte d’un travail ou d’une pension représente un grave un souci.

Un père dans Gaza dont les enfants sont en âge d’être scolarisés a dit que cette situation était « politiquement motivée et honteuse. »

Un haut responsable des nations Unies a déclaré devant IRIN être inquiet des « transferts et remplacements » faits par le Hamas parmi les professionnels de la santé et de l’enseignement et être inquiet également des grèves appelées par les syndicats qui selon lui « menacent la fourniture des services de santé et d’éducation aux habitants de Gaza qui font déjà face à de considérables difficultés. »

Dans divers rapports publiés par les groupes locaux et internationaux de défense des droits de l’homme, le gouvernement de Ramallah et le gouvernement de Gaza ont été accusés d’attaques et d’arrestations politiquement motivées dans les secteurs sous leur contrôle respectif.

Le mouvement du Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007, évinçant les forces de sécurité affiliées au Fatah, le résultat étant des sanctions renforcées contre le territoire de Gaza et des Territoires Palestiniens sous Occupation divisés, sous deux régimes opposés.

3 septembre 2008 - Th Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Nazim