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Bateaux pour Gaza : Israël pourrait recourir à la force

lundi 18 août 2008 - 06h:05

Ramzi Kysia - Free Gaza - Ha’aretz

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Le ministère de la Défense israélien serait favorable à un recours à la force pour empêcher les bateaux d’atteindre les eaux territoriales de Gaza ; des menaces anonymes sont adressées à des militants de Free Gaza.

Israël pourrait recourir à la force pour stopper les bateaux qui essaient de briser le siège de Gaza

Amos Harel - 17/08/2008

Ha’aretz a appris que des fonctionnaires de la Défense sont favorables à un blocage par la force des deux bateaux d’un groupe de militants basés aux États-Unis qui projettent de faire route vers Gaza pour protester contre ce qu’ils appellent "le siège israélien de la bande de Gaza".

Selon le ministère des Affaires étrangères, Israël est dans son droit en recourant à la force contre des marins.

L’objet des bateaux battant pavillon grec dont le groupe Free Gaza dit qu’ils vont appareiller de Chypre vers Gaza cette semaine, a incité les fonctionnaires de la Défense de tenir une série de discussions ; ils ont déclaré que permettre aux navires d’atteindre le littoral de Gaza pourrait créer un dangereux précédent. Mais la marine israélienne n’a pas encore reçu d’instructions sur la façon de traiter les navires.

Selon certains fonctionnaires, le Hamas cherche à exploiter l’initiative prise par les militants - dont un professeur et militant israélien de l’Université hébraïque, Jeff Halper - pour ses besoins politiques, et pourrait essayer de saluer les marins avec des bateaux de pêche.

Les fonctionnaires croient que le Hamas considère le voyage comme une occasion de souligner les souffrances de la population civile en raison de la politique israélienne. Une prise de position du service juridique du ministère des Affaires étrangères dit qu’Israël a le droit d’utiliser la force contre les manifestants dans le cadre des Accords d’Oslo, pour lesquels le nom d’Israël fut désigné comme responsable des eaux territoriales de Gaza.

Un fonctionnaire a déclaré à Jérusalem que la directive du ministère des Affaires étrangères signifie que les forces de sécurité pourraient retenir les navires à l’entrée des eaux territoriales de Gaza, arrêter les passagers et remorquer le navire jusqu’en Israël, où les détenus pourraient être interrogés.

Les organisateurs auraient recueilli près de 300 000 $ pour financer l’opération et recruté 60 personnes pour naviguer sur le navire. Il s’agit notamment de militants de plusieurs pays ainsi que de journalistes.

Dans les entretiens avec leurs homologues israéliens, les responsables chypriotes ont exprimé des préoccupations concernant les bateaux au départ de leurs côtes, mais ils ont dit qu’ils ne peuvent rien faire pour les en empêcher. Selon les informations qui sont arrivées en Israël cependant, Chypre n’est pas le seul point de départ à l’examen, le navire peut aussi naviguer à partir de la Turquie ou d’Alexandrie en Égypte.

Ha’aretz

Menaces et intimidations

Ramzi Kysia - Free Gaza - 17 août 2008

C’est assez effrayant de recevoir des appels téléphoniques nous avertissant que nos bateaux exploseront ou nous demandant si nous savons nager, mais lorsqu’on appelle nos familles, alors la ligne est franchie entre intimidation adolescente et terrorisme psychologique. Cela s’est passé jeudi où Lauren Booth a reçu un tel appel.

« Le 14 août 2008, un homme anonyme a appelé mon domicile en France, mes filles jouaient à cache-cache dans le jardin. Cet étranger a parlé à mon mari, l’avertissant que "votre femme est en grand danger. Ces navires exploseront." Mon mari a demandé qui il était et comment il avait obtenu le numéro de téléphone de notre maison. Aucune réponse n’a été faite, mais les menaces illicites ont continué. »

D’autres membres non-violents de notre projet ont eu leurs familles en Palestine occupée menacées avec cette même violence. De ces menaces, un modèle pernicieux de l’intimidation est en train d’émerger. La question, bien sûr, est à qui bénéficie le plus le fait de nous terroriser et de nous empêcher de briser le terrible siège d’Israël pour 1,4 millions de Palestiniens à Gaza ?

En avril 2008, Le Comité public contre la torture en Israël a publié un rapport qui stipule que « L’exploitation illégale des membres de la famille qui, dans la plupart des cas, ne sont pas eux-mêmes suspects a, à maintes reprises, provoqué de graves souffrances psychologiques aux interrogés et à leurs parents innocents. Dans les cas les plus extrêmes, cette méthode prend la forme de torture psychologique d’un détenu, le rendant victime d’une cruelle manipulation psychologique par l’exploitation illégale d’un parent proche. »

Aujourd’hui, dans le quotidien israélien, Ha’aretz, Amos Harel écrit : « Des officiels de la Défense sont favorables à un blocage par la force des deux bateaux, qu’un groupe de militants des USA projette de faire appareiller pour Gaza... Une prise de position du service juridique du ministère des Affaires étrangères dit qu’Israël a le droit d’utiliser la force contre les manifestants dans le cadre des Accords d’Oslo, pour lesquels le nom d’ Israël fut désigné comme responsable des eaux territoriales de Gaza. Un fonctionnaire a déclaré à Jérusalem que la directive du ministère des Affaires étrangères signifie que les forces de sécurité pourraient retenir les navires à l’entrée des eaux territoriales de Gaza, arrêter les passagers et remorquer le navire jusqu’en Israël où les détenus pourraient être interrogés. »

Les accords d’Oslo ont expiré en 1999, mais même quand ils étaient en place ils n’ont jamais préconisé ni permis à Israël d’utiliser la force meurtrière contre les militants non-violents des droits de l’homme. Toutefois, Israël a décidé d’interpréter l’accord aujourd’hui défunt comme leur donnant l’autorisation d’agir violemment contre nous.

Face à cette situation, nous, membres du Mouvement Free Gaza, voulons signifier deux choses très clairement au gouvernement d’Israël :

  • 1) Nous sommes des militants non-violents des droits de l’homme et nous avons juré d’effectuer aucune action violente, en paroles ou en actes, contre tout autre être humain - y compris à l’encontre du gouvernement israélien et des responsables militaires qui, apparemment, veulent nous nuire.
  • 2) Les menaces et intimidations que nous avons reçues ces derniers jours, si inquiétantes soient-elles, ne se rapprochent même pas de la souffrance infligée à 1,4 millions de Palestiniens à cause du blocus israélien illégal et immoral de la bande de Gaza. Compte tenu de l’énormité de cette crise, rien ne peut nous dissuader.

Nous allons naviguer vers Gaza, et ce siège sera levé.

Les membres de la Free Gaza et la liberté, qui prennent la voile cette semaine.

Free Gaza


Notamment, sur le même sujet :

- Deux bateaux pour Gaza , 26 juillet 2008, Sylvia Cattori
- Un juif israélien à Gaza , 5 août 2008, Jeff Halper
- « E la Nave va » , 6 août 2008, Silvia Cattori
- Défier le siège depuis Rafah jusqu’à Chypre, 14 août 2008, Rami Aleghari

Traduction des deux textes : GD


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