« D’une façon générale nous pouvons dire qu’il y a eu peu de changements apparents sur le terrain pour les Palestiniens. » - Nafith Azzam

Des Palestiniens tendent leurs passeports alors qu’ils attendent pour passer en Egypte au passage frontalier de Rafah au sud de la bande de Gaza - Photo : Wissam Nassar/MaanImages)

Le Hamas et le Jihad Islamique ont contesté samedi l’engagement israélien à mettre en application l’accord de cessez-le-feu, caractérisant son comportement au cours du mois passé comme faisant du marchandage et de l’obstruction.

Les responsables des deux mouvements ont insisté devant Ma’an sur le fait qu’ils étaient engagés vis à vis de l’accord de cessez-le-feu, et s’efforçaient de maintenir ses chances de succès.

« Depuis bientôt un mois de cessez-le-feu, Israël marchande l’exécution de ses clauses, en dépit de l’engagement palestinien, » a dit Nafith Azzam responsable de premier plan du Jihad Islamique.

Il a expliqué que « Israël n’a pas permis que les marchandises entrent dans la bande de Gaza jusqu’au niveau décidé, et les passages frontaliers n’ont pas été ouverts comme convenu. Au lieu de cela il y a eu de nombreuses violations israéliennes. D’une façon générale nous pouvons dire qu’il y a eu peu de changements apparents sur le terrain pour les Palestiniens. »

« Il devrait y avoir une intervention égyptienne sérieuse pour forcer Israël à changer sa politique, et les organisations palestiniennes doivent évaluer de façon approfondie la période de cessez-le-feu, » a ajouté Azzam.

Il a également expliqué que rien n’a changé concernant la frontière de Rafah, ce qui a augmenté le sentiment parmi les Palestiniens que le cessez-le-feu n’a apporté aucune amélioration substantielle.

Quant à de futures étapes, Azzam a indiqué : « le Jihad islamique réévaluera le mois passé comme le feront le Hamas et les autres factions palestiniennes, et nous approfondirons nos contacts avec les Egyptiens pour les inviter à faire pression sur Israël pour qu’il cesse le blocus, ouvre les frontières, et stoppe son agression. »

Si Israël continue à fermer le passage des frontières, a poursuivi Azzam : « nous ne sommes pas seuls sur la scène palestinienne à être convaincus qu’Israël ne prend pas au sérieux les efforts égyptiens. Les consultations entre les factions palestiniennes et les Egyptiens sont nécessaires pour trouver une vision commune pour la prochaine étape du cessez-le-feu. »

Concernant les perspectives pour le dialogue inter-Palestinien, Azzam a affirmé qu’aucune étape n’avait confirmé dans la réalité l’optimisme qui a régné parmi les Palestiniens au cours des dernières semaines.

Il a noté que la rivalité et les divisions internes ont nui à tous les Palestiniens, et que toutes les parties sont maintenant convaincues que le dialogue est une nécessité et est dans leur intérêt aussi bien que dans l’intérêt du peuple palestinien. Il a réclamé une intervention arabe pour mettre en oeuvre l’appel du président Abbas pour le dialogue, et a appelé le Hamas à coopérer avec cette initiative.

« L’Egypte pourrait être plus influente à cet égard parce que plusieurs réunions de négociations se sont tenues au Caire, mais cela ne signifie pas que d’autres pays arabes ne devraient pas jouer un rôle efficace, tels que l’Arabie Saoudite, la Syrie et le Yémen, » précise Azzam.

Pour sa part Abu Ubayda, porte-parole des brigades Al-Qassam affiliées au Hamas, a confirmé que son mouvement était toujours engagé vis à vis du cessez-le-feu, mais il a averti que de nouvelles confrontations avec les forces israéliennes restaient possibles. « Nous avons informé les Egyptiens que nous ne sommes pas satisfaits de l’exécution par Israël de ses engagements par rapport au cessez-le-feu, et avons demandé qu’ils préviennent les autorités israéliennes que la situation pourrait retourner là où elle était précédemment, » a-t-il déclaré.

Abu Ubayda a également affirmé que des négociations avec Israël au sujet du soldat israélien prisonnier, Gilad Shalit, ont été suspendues, insistant sur le fait que le cas de Shalit n’est pas lié au cessez-le-feu, et que le Hamas avait simplement promis aux négociateurs égyptiens d’entamer des discussions sur Shalit si Israël se conformait à tous ses engagements vis à vis du cessez-le-feu.

Abu Ubayda s’est opposé à ce qu’Israël exploite le cessez-le-feu et les questions frontalières comme moyen de pression pour des négociations sur Shalit, en expliquant que « quelles que soient les pressions exercées pour faire avancer le cas de Shalit, elles ne réussiront pas parce que la question du cessez-le-feu est complètement séparée, et le cas de Shalit est lié à la libération des prisonniers palestiniens. ».

19 juillet 2008 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à : http://www.maannews.net/en/index.ph...
Traduction de l’anglais : APR