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Dans l’attente d’un miracle ...

samedi 12 juillet 2008 - 07h:02

Dina Ezzat & Khaled Amayreh - Al Ahram weekly

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La connivence qui apparaît entre l’AP et Israël à l’encontre du Hamas prend le dessus sur les efforts de réconciliation entre les deux camps.

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Ismaïl Haniyeh, Premier Ministre du gouvernement élu basé à Gaza, arrivant à la mosquée pour la prière du vendredi

Une délégation du Hamas est arrivée au Caire mardi pour des entretiens avec les responsables égyptiens pour reprendre des négociations concernant la trêve et gelées par le mouvement la semaine dernière, ainsi que pour discuter de l’échange de prisonniers impliquant le soldat israélien Gilad Shalit retenu captif depuis 2006.
Le Hamas espère échanger Shalit contre un certain nombre de prisonniers palestiniens détenus en Israël. Il y a plus de 10000 Palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes.

La délégation du Hamas, qui inclut des dirigeants de l’organisation dans Gaza et de la Diaspora, demandera également à la direction égyptienne d’intensifier ses efforts poir favoriser la réconciliation nationale entre le Fatah — en faveur duquel incline l’Egypte — et le Hamas.

Rafah est également en haut de l’agenda avec quelques dirigeants du Hamas critiquant en privé les hésitations égyptiennes pour rouvrir le passage des frontières, disant que le fait de le maintenir fermé provoque une détresse sans fin pour les habitants désespérés de Gaza. Les responsables du Hamas contestent également le refus de l’Egypte de libérer des membres du Hamas incarcérés en Egypte — certains depuis des années. Les responsables égyptiens reconnaissent que la tension a rendu plus compliqués les contacts avec le Hamas.

Les Egyptiens avancent comme prétexte que l’Egypte ne peut pas unilatéralement rouvrir le passage de Rafah étant donné qu’une telle initiative ne respecterait pas un accord international régulant le mouvement des Palestiniens dans les deux sens à travers la frontière entre l’Egypte et Gaza. Réfutant cet argument, le Hamas estime que l’accord était injuste — puisqu’il a permis à Israël de garder le dernier mot sur une question qui ne concerne que les Palestiniens et les Egyptiens — et que dans tous les cas cet accord a expiré.

Selon des sources proches d’Ismail Haniyeh, le premier ministre du gouvernement dominé par le Hamas à Gaza, la délégation du Hamas informera également les Egyptiens sur la cinquantaine de violations israéliennes de la trêve qui reste fragile entre le Hamas et Israël et appliquée depuis un mois.

Les Egyptiens s’exprimant devant Al-Ahram Weekly déclarent que le Caire éprouve de l’impatience face à « l’incapacité du Hamas de montrer la détermination nécessaire pour boucler » l’accord sur l’échange de prisonniers. Les responsables ajoutent que l’Egypte « est offensée » par l’insistance du Hamas à inclure l’Union Européenne dans l’accord comme co-superviseur.

Cela dit, le Caire semble déterminé à aller de l’avant pour consolider la trêve et l’étendre par la suite à la Cisjordanie. « Le Hamas le veut également [l’extension de la trêve] d’ici quelques semaines, mais il semble considérer qu’il va falloir encore quelques mois, » a commenté un officiel égyptien.

En parallèle, l’Egypte maintient également ce que ses officiels qualifient « de pas raisonnable » concernant l’accord sur un échange de prisonniers. « Le mois dernier nous étions plus optimistes, mais nous ne sommes pas pessimistes pour autant aujourd’hui, » a déclaré un officiel semblant bien informé.

Depuis que la conclusion d’un accord pour une trêve il y a quatre semaines, Israël a gardé les passages frontaliers avec Gaza partiellement fermés, soit-disant en réponse à des tirs de fusées vers Israël depuis l’intérieur de la bande de Gaza.

Cependant, il y a des indications selon lesquelles des éléments affiliés au Fatah — et qui pourraient dépendre directement des responsables des services de renseignements de l’Autorité Palestinienne (AP) en Cisjordanie, — sont responsable des tirs.

Des responsables de l’AP ont publiquement fait connaître leur soutien à la trêve dans Gaza. Mais quelques éléments de la direction du Fatah considèrent la trêve comme bénéficiant au Hamas et au désavantage du Fatah dans leur lutte interne.

Cette semaine, l’armée israélienne d’occupation a pillé et dévasté des écoles, des sièges d’organisations caritatives, un centre médical important et un grand centre commercial dans Naplouse, alléguant que ces cibles étaient affiliées avec des « religieux » proches du Hamas. Israël a indiqué que le saccage visait à renforçer le président Mahmoud Abbas [les sionistes soutiennent Abbas comme la corde soutien le pendu - N.d.T]. Bien que le Fatah ait condamné les agressions israéliennes, Abbas est resté réticent à aborder le sujet.

Le Hamas, tout en réaffirmant son engagement vis-à-vis du cessez-le-feu avec Israël, a condamné le « comportement criminel et de type nazi consistant à mettre à sac ce qui appartient aux Palestiniens dans Naplouse et d’autres régions de la Cisjordanie. »

La connivence qui apparaît entre l’AP et Israël à l’encontre du Hamas — que les responsables du Fatah nient énergiquement — succède aux reculs subis par les efforts de réconciliation entre les deux camps. En Cisjordanie, les agences de sécurité affiliées au Fatah ont arrêté un grand nombre de sympathisants du Hamas, y compris le maire [élu] d’Al-Sammou, une petite ville près d’Hébron.

L’atmosphère générale de mutuelle méfiance a culminé cette semaine avec le refus d’Abbas de rencontrer Khaled Meshaal, le responsable du bureau politique du Hamas basé à Damas. Abbas, qui a eu des discussions avec le Président syrien Bashar Al-Assad, était parait-il offensé par une lettre très ferme qui lui avait été envoyée par Meshaal par l’intermédiaire d’ Amr Moussa, sécrétaire général de la ligue arabe.

Le Hamas a interprété le refus d’Abbas de rencontrer son dirigeant comme une preuve de plus qu’Abbas « dépend en premier lieu » des Etats-Unis, qui s’opposent à un rapprochement entre les deux organisations politiques palestiniennes. Les chefs du Fatah nient qu’Abbas soit au doigt et à l’oeil de l’administration Bush. « Il est injuste que toutes les fois que nos frères du Hamas n’aiment pas un communiqué ou une action de notre part, ils commencent par nous qualifier de traîtres et d’agents de l’Amérique, » a répondu Rafiq Al-Natsheh, un ancien ministre du gouvernement du Fatah.

Il y a plus d’un mois, Abbas avait appelé à un dialogue national de réconciliation — incluant le Hamas — que le Caire allait accueillir. En fait, la semaine dernière les responsables égyptiens ont déclaré que le dialogue aurait « bientôt » lieu. A présent les officiels du Caire déclarent « qu’il est au coin de la rue ».

« Les facteurs nécessaires pour entamer le dialogue sont là. Le Fatah et le Hamas sont intéressés à effacer la division au niveau national qu’ils ont tous les deux du mal à gérer, » a commenté une source diplomatique égyptienne. Cette même personne ajoute qu’Israël et les Etats-Unis sont maintenant moins réticents au sujet de ce dialogue qu’ils ne l’étaient il y a quelques semaines, particulièrement en raison de l’impact négatif de cette division sur les pourparlers israélo-palestiniens.

« Aujourd’hui, les Etats-Unis se rendent particulièrement compte du besoin qu’à le président Abbas de pouvoir exhiber une certaine réussite pour en tirer profit, » dit une autre source ; à plus forte raison s’il doit concourir pour la présidence palestinienne lors d’élections dans un avenir proche.

Hani Al-Masri, un analyste palestinien, croit que le Hamas et le Fatah — mais particulièrement le Fatah — peuvent être actuellement peu disposés à faire les efforts nécessaires à une réconciliation. Al-Masri a indiqué à Al-Ahram Weekly qu’Abbas veut épuiser toutes les possibilités pour conclure un accord avec Israël avant la fin du mandat du président Bush.

Al-Masri dit aussi que le Hamas voudrait de son côté attendre la libération de ses 45 députés, aujourd’hui emprisonnés en Israël comme otages politiques. « S’ils sont libérés, le Hamas aurait alors la majorité parlementaire, ce qui lui permettrait de voter la démission du gouvernement Fayyad basé à Ramallah et Abbas aurait peu de possibilité de manoeuvrer, » explique Al-Masri.

11 juillet 2008 - Al Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2008/905...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach


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