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La cible : les Arabes

mercredi 2 juillet 2008 - 08h:57

Ahmad Tibi - Ynet News

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La législation qui interdit aux députés de se rendre dans les Etats ennemis est une loi contre les Arabes.

Un tir de barrage de projets de lois anti-arabes inonde la 17è Assemblée de la Knesset. Chaque parti de droite, chaque membre de la Knesset, veut faire voter sa loi anti-arabe et, de préférence, une loi qui cible les députés arabes de la Knesset. C’est une question « brûlante » ; une man ?uvre qui en vaut la peine avant les prochaines élections.

Méthodiquement et systématiquement, la droite tente de ternir l’image de la population arabe tout entière, dont ses dirigeants, grâce à des projets de loi draconiens, McCarthystes et ridicules qui s’insèrent sans difficulté dans la législation de l’Etat d’Israël.

Le dernier projet en date est celui présenté par les députés Esterina Tartman et Zevulun Orlev, lequel vise à empêcher les membres de la Knesset de se rendre dans les « Etats ennemis » (Syrie, Liban, Yémen, Iraq et Arabie saoudite) ! Pas moins.

La loi est fondée sur l’idée que quiconque se rend dans l’un de ces pays doit être automatiquement considéré comme soutenant le combat armé contre Israël. Y a-t-il plus ridicule, pourtant, que cette extrapolation ? Y a-t-il plus transparent que l’intention qui se cache derrière ce projet de loi et qui cherche à vider la Knesset de ses députés arabes ?

Deux exemples personnels : il y a trois ans, je me suis rendu au Liban, pour quelques heures, pour présenter mes condoléances à la famille Hariri suite à l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafik Hariri. Et récemment, je suis allé au Yémen afin d’y rencontrer le président et d’y prononcer un discours dans une université. Si de telles visites avaient eu lieu après le vote de la loi, elles auraient été aussitôt jugées comme des actes de soutien à la lutte armée contre Israël (peut-être parce que, avec les journalistes arabes qui m’accompagnaient, nous avons rencontré des membres de la communauté juive du Yémen ?).

J’ai refusé beaucoup d’invitations

De même, quiconque se rend en Syrie pour voir des membres de sa famille qu’il n’a pas vus depuis 40 ans ou pour rencontrer le ministre des Affaires étrangères syrien, quiconque va à Beyrouth pour participer à un débat public sera traité de la même manière. Or, en aucun cas, ces visites ne cherchent à ébranler l’Etat d’Israël ou, le ciel m’en préserve, à faire rager les gens sans raison. Ce sont des visites basées sur des considérations humaines, familiales, d’une part, ou sur une démarche diplomatique afin de promouvoir une paix véritable, d’autre part. Dans le passé déjà, j’ai refusé bien des invitations qui n’étaient pas fondées selon moi.

Le Premier ministre, Ehud Olmert, meurt d’envie de rencontrer le président syrien Assad, mais si des députés arabes rencontrent Assad à Damas, ils seront presque automatiquement virés de la Knesset. Un « Etat ennemi », c’est toujours, naturellement, un Etat arabe, et ceux qui s’y rendent, ce sont toujours des députés ou des civils arabes. Par conséquent, il est clair que l’objectif de ce projet de loi est de cibler les Arabes. L’identité de ceux qui sont derrière cette loi, leurs positions et motivations, et l’identité des « victimes » de la loi, ne laissent aucune place au doute. Peut-être faudrait-il carrément changer l’intitulé de la législation : « Loi relative à l’expulsion des Arabes de la Knesset ».

Il est vrai qu’il n’est pas facile d’être citoyen arabe en Israël, mais il est particulièrement difficile d’être député arabe à la Knesset. Et pourtant, en dépit du fait qu’être membre de la Knesset ne soit pas le plus noble objectif, je me sens réconforté par le fait que les députés arabes, qui sont sur le point d’être démis et exclus, sont beaucoup plus compétents et brillants que le groupe de députés qui espère nous tenir à distance du parlement.

Qui est le Dr Ahmed Tibi ?

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Ahmad Tibi est vice-président à la Knesset.

Dr Ahmed Tibi est un homme politique arabe israélien né le 19 décembre 1958 (son nom est orthographié Ahmad Tibi dans les publications anglophones, en arabe أحمد الطيبي).

Il fut conseiller du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et membre de la délégation palestinienne qui négocia les Accords de Wye Plantation, en 1998. Il démissionne de ses fonctions en 1999 pour se présenter à la Knesset (parlement israélien). Il est élu sur la liste d’union arabe pour le parti Ta’al (Mouvement arabe pour le renouveau).

En 2002, le député d’extrême-droite Michael Kleiner engage une action contre lui pour le priver du droit de se rendre dans les territoires palestiniens occupés au motif qu’il assisterait la Résistance palestinienne contre Israël. En définitive, la Cour suprême s’oppose à cette restriction du droit de circulation du parlementaire.

En 2003, à l’initiative du député du Likoud Michael Eitan, Ahmed Tibi est privé du droit de se représenter aux élections par la Commission électorale nationale, mais cette décision est annulée par la Cour suprême et il est réélu.

En février 2006, Ta’al, le parti laïque d’Ahmed Tibi, a constitué une coalition avec le parti islamique d’Ibrahim Sarsur. Tous deux ont affirmé leur volonté de défendre l’identité culturelle et religieuse des arabes israéliens face à un système juridique qui prive les non-juifs de l’exercice de leurs droits.

Il est membre de la conférence « anti-impérialiste » Axis for Peace.

Wikipédia

1er juillet 2008 - YnetNews - Traduction : JPP


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