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L’Allemagne veut jouer un rôle actif pour la sécurité au Proche-Orient

mardi 24 juin 2008 - 09h:12

Yves Petignat - Le Temps

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BERLIN. Une conférence internationale destinée à renforcer la police palestinienne et à établir une relation de confiance avec Israël s’ouvre ce mardi.

Développer une police et une justice fiables et efficaces dans les territoires palestiniens, c’est un élément clef de la relation de confiance entre Israël et la Palestine, et donc de la paix. C’est dans cet esprit très pragmatique, qui illustre l’implication toujours plus intense de la diplomatie allemande dans le dossier du Proche-Orient, que Berlin accueille ce mardi une conférence internationale, avec une quarantaine de pays, destinée à approuver un programme concret pour aider la police palestinienne, totalement démunie.

Tout manque

Une conférence à laquelle prendront part notamment la ministre des Affaires étrangère israélienne. Tzipi Livni, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice ou son homologue russe Sergueï Lavrov et encore le chef de la diplomatie européenne Javier Solana.

A commencer par des postes de police, détruits par l’armée israélienne après l’Intifada de 2000, la police palestinienne, forte de 6 750 policiers, manque de tout, de voitures de patrouille, de système de communication, d’ordinateurs et même de cellules pour les personnes arrêtées. Le chef de la mission de coordination du soutien à la police palestinienne, le Britannique Colin Smith, espère que les participants accepteront un programme de 187 millions de dollars, prélevés sur les 7 milliards promis par les pays donateurs lors de la conférence de Paris en décembre dernier.

L’Allemagne, qui a « bon espoir de parvenir à des résultats substantiels », selon un porte-parole du ministère des affaires étrangères, entend saisir l’occasion de cette conférence pour marquer encore davantage son implication diplomatique au Proche-Orient. Certes, la marge de man ?uvre de la diplomatie allemande reste très étroite, en raison des « relations privilégiées » avec Israël basées sur la responsabilité historique de l’Allemagne dans l’Holocauste. Berlin insiste sur le droit d’Israël à l’existence et à la sécurité, mais reconnaît aussi parallèlement le droit des Palestiniens à leur propre Etat. « Etre le meilleur ami d’Israël ne signifie pas que nous n’avons pas un rôle à jouer pour favoriser la paix et que nous ne pouvons pas être entendus par les voisins arabes ou les Palestiniens », rappelle Volers Perthes, de la Fondation Science et Politique, un organisme de conseil stratégique du gouvernement allemand. Pas question pour Berlin de se satisfaire du rôle d’entremetteur.

Avec le duo Angela Merkel-Frank-Walter Steinmeier, la grande coalition de Berlin a donné une nouvelle impulsion à sa diplomatie dans cette région, profitant notamment de sa présidence de l’Union européenne et du G8 en 2007. Si la chancelière insiste sur le droit d’Israël à vivre en sécurité, son ministre des Affaires étrangères se montre aussi critique à l’égard de la politique de l’Etat hébreu dans les territoires palestiniens et vis-à-vis du Liban.

L’Allemagne a eu surtout pour objectif de relancer l’action du Quartette pour le Proche-Orient, qui était dans l’impasse, mais aussi de renforcer l’influence de l’ensemble de l’UE, alors que Paris et Londres cherchent davantage à préserver leur pré carré historique dans la région. Profitant des relations privilégiées de ses services de renseignement avec le Hezbollah et la Syrie, l’Allemagne joue aussi un rôle important, en sous-main, dans les négociations sur les échanges de prisonniers, notamment pour la libération des deux soldats israéliens capturés en 2006. Mais aussi dans les discussions indirectes entre Israël et la Syrie. Autre exemple d’implication concrète, hormis la présence symbolique des frégates allemandes au large du Liban, la mise en place du système de sécurité de niveau international à l’aéroport de Beyrouth, qui doit rassurer Israël dans la lutte contre le terrorisme. Pour l’Allemagne, la sécurité en Europe est indissociable de celle du Proche-Orient.

Berlin, le 24 juin 2008 - Le Temps


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