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Israël, Iran et marchés financiers

mardi 24 juin 2008 - 06h:38

Jean-Pierre Chevallier

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George W. Bush a donné son accord final le vendredi 13 juin pour cette intervention contre l’Iran après avoir rencontré les dirigeants européens susceptibles d’être réticents mais qui ont donné finalement eux aussi leur accord (Angela Merkel, Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy).

Shaul Mofaz, l’ancien chef d’état major de l’armée israélienne, jouant maintenant un rôle important au sein du gouvernement, a déclaré le vendredi 6 juin qu’il était inévitable que l’armée israélienne intervienne pour détruire les installations susceptibles de doter l’Iran d’armes nucléaires menaçant ses ennemis potentiels.

Le vendredi 20, des articles du New York Times puis de Bloomberg ont rapporté qu’Israël avait fait un exercice militaire important le 2 juin en Méditerranée simulant une telle attaque.

Effectivement, le cours du pétrole de référence (le WTI) qui baissait, est brusquement passé de $122 le baril le 4 juin à $139 le 6 juin en clôture et les marchés actions ont plongé d’une façon anormale le vendredi 6 juin : le Whilshire 5000 a cloturé à 14 339 le jeudi 5 pour tomber à 13 924 le lendemain. Plus de 400 points de chute en une séance, c’est beaucoup et très rare !

Depuis ce sommet, plus de $800 milliards de capitalisation boursière ont été globalement perdus par les investisseurs sur les bourses américaines ! Là encore, c’est beaucoup et très rare, largement supérieur au coût d’une guerre.

3 analystes de banques importantes (Goldman Sachs, Merrill Lynch et Lehman Brothers) expliquent que la chute des cours est due à la mauvaise santé des banques américaines, ce qui est manifestement de la désinformation grossière.

En effet, la Fed a offert jeudi 19 dans le cadre de la procédure TSLF (Term Securities Lending Facility) $75 milliards aux banques qui n’en ont demandé que $36,8 milliards !

Ce qui signifie que les banques américaines, après avoir passé une période difficile pour certaines d’entre elles, sont maintenant dans une situation assainie : elles n’ont plus besoin de l’aide de la Fed.

Par ailleurs, les taux du Libor en US$ ont baissé depuis le 13 juin (le 1 an qui avait atteint un sommet de 3,68 % ce jour là, est maintenant redescendu à 3,55 %), ce qui signifie qu’il n’y a plus de problèmes interbancaires aux États-Unis (contrairement à ce qui se passe dans la zone euro).

Les gestionnaires avisés ont sorti les premiers leurs capitaux des marchés actions pour se réfugier sur le monétaire (le Libor) et l’obligataire court depuis le vendredi 13 juin : les rendements des Bills à 3 mois ont baissé anormalement depuis ce jour là sous la barre des 2 % (le taux actuel de la Fed) alors qu’ils auraient dû fluctuer au-dessus, dans la bande des 2 %, ce qui signifie aussi que les marchés anticipent depuis le vendredi 13 juin une baisse (inattendue) des taux de la Fed à la suite d’une intervention militaire d’envergure en Iran,

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Graphique 1 (cliquez pour l’agrandissement)


Des mouvements anormaux du même type sur le 3 mois ont eu lieu quelques jours avant les attentats du 11 septembre 2001. Cet indicateur est très performant.

Les rendements des Notes à 2 ans et des Bonds à 10 ans continuent à fluctuer dans leur tendance longue, montrant ainsi que ces évènements militaires ne renverseront finalement pas les tendances lourdes de reprise économique aux États-Unis,

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Graphique 2 (cliquez pour agrandissement)


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Graphique 3 (cliquez pour agrandissement)


Les marchés financiers prennent donc au sérieux depuis le vendredi 13 juin l’éventualité d’une intervention de l’armée israélienne en Iran, ce qui ne veut pas dire qu’elle soit certaine, mais qu’elle est fort probable.

George W. Bush a donné son accord final le vendredi 13 juin pour cette intervention en Iran après avoir rencontré les dirigeants européens susceptibles d’être réticents mais qui ont donné finalement eux aussi leur accord (Angela Merkel, Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy).

Le moment est bien choisi : l’économie américaine se redresse, plus tard il aurait été impossible d’avoir l’accord de Barak Obama et il n’aurait pas été certain que John McCain le donne.

Pour ma part, il ne m’était pas possible d’anticiper de telles décisions qui modifient bien entendu l’évolution prévisible et endogène des marchés.

Pour lire les dépêches de Bloomberg, cliquer pour celle du 20 juin et cliquer pour celle du 21 juin.

22 juin 2008 - Site de JP Chevallier


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