16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Dans les localités dévastées près de Khan Younis...

lundi 23 juin 2008 - 16h:05

Ma’an News Agency

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Dans les localités dévastées près de Khan Younis, certains rentrent chez eux tandis que d’autres craignent que le cessez-le-feu ne soit trop fragile

JPEG - 9.5 ko
Photo : Ma’an/Images

Avec le cessez-le-feu en cours entre Israël et le Hamas, une apparence de normalité commence à revenir dans les localités qui entourent à l’est et au nord la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza.

Ces localités ont été les témoins des pires des incursions israéliennes, et d’attaques aériennes quotidiennes au cours de la dernière année. Plus tôt ce mois-ci, deux petites filles âgées de huit ans, Hadeel Al-Sumairi et Aya Hamdan Al-Najjar, ont été tuées dans ces mêmes localités près de Khan Younis à une semaine d’intervalle.

Des centaines d’habitants se sont sauvés de leurs maisons en raison de la violence, louant des appartements dans la ville de Khan Younis et encore ailleurs. Certains reviennent maintenant chez eux. Ils espèrent reconstruire leurs maisons détruites par les obus, sur la terre ravagée par les bulldozers israéliens.

Mais les habitants des secteurs d’Al-Qarara, de Khuza’a, d’Al-Kbira et d’Abasan As-Saghira, ont expliqué à Ma’an qu’ils avaient besoin de garanties que les forces israéliennes n’envahiront pas à nouveau ces zones.
Sulaiman Abu Daher, âgé de 80 ans, possède une ferme à moins de 200 mètres de la porte de Kisufim par où les tanks et les bulldozers israéliens pénètrent dans le territoire. Bien que sa terre ait été complètement retournée par les engins israéliens, Abu Daher a pris la décision de retourner dans sa maison. « Nous retournerons chez nous. Pourquoi pas ? Ce sont nos maisons et ce sont nos terres, » dit-il. « Si nous les abandonnons elles seront perdues. »

« Je dois uniquement avoir de la patience face à ce que l’occupant a fait de ma terre. Si [l’occupant] revient et rase ma terre au bulldozer, je la travaillerai à nouveau... je n’ai pas d’autre choix, » ajoute-t-il.

Pourtant les membres de la propre famille de Sulaiman ne partagent pas ce sentiment. Yousif, le fils de Sulaiman, estime : « quant à moi je ne retournerai pas. Je suis prêt à payer le loyer d’une maison même qui est loin pour garantir la sécurité de mes neuf enfants. Quelle est la garantie que l’occupant ne reviendra pas pour tuer nos enfants alors qu’ils jouent devant leur maison comme cela est arrivé à notre petite voisine Hadeel As- Seimeri ?... Il n’y a aucune garantie ni aucune confiance que [les Israéliens] ne refassent pas la même chose. »

Il ajoute encore : « [les Israéliens] m’ont pris deux fois quand ils ont envahi Al-Qarara et ils ont aussi arrêté mon père. Quand je leur ai dit, ?regardez, c’est un vieil homme,’ ils m’ont répondu ?de le laisser mourir.’ Je ne leur fait aucune confiance et ne rentrerai pas. »

Yousif affirme aussi que l’armée israélienne a violé la trêve vendredi, ouvrant le feu en direction de son père qui était en route vers sa ferme, tuant un de ses moutons.
Abdullah Muhana, qui a vécu la porte d’à côté de la famille d’Abu Daher et travaille comme enseignant à Al-Qarara, a expliqué : « je suis revenu, mais sans mes enfants. Ils attendent que je leur fasse signe. ... Si je nous sens en sécurité, j’amènerai alors ma famille. » Il a ajouté : « la région d’Al-Qarara a été envahie deux fois. Une des invasions était très importante. Ma fille âgée de neuf ans Razan s’est mise à crier et m’a demandé de quitter la maison. Quand elle a commencé à apprécier le calme [récent], elle m’a demandé : « papa ? quand est-ce que nous rentrons à la maison ? »

Parlant de la situation de son voisin , il nous dit : « il est excusable de ne pas revenir. Sa maison est la plus proche de la porte de Kisufim. C’est tout à fait vrai que vendredi les soldats israéliens ont tiré au jugé en direction des habitants de sorte qu’ils ne s’approchent pas de la barrière électrifiée. Mais nous sommes optimistes et nous souhaitons retrouver les maisons que nous avons quittées. Nous espérons en effet que cette trêve nous permettra de travailler nos terres qui ont été rasée au bulldozer à plusieurs reprises par l’armée israélienne. »

Ceux qui sont revenus à leurs maisons dans « le secteur est » de Khan Younis ont passé le vendredi soir à se reposer sur le pas de leur porte, profitant d’une certaine détente après des semaines durant lesquelles ils étaient obligés de s’enfermer chez eux chaque soir après 8 heures.
Umm Ali An-Najjar, veuve et mère de deux enfants, est heureuse que la vie retourne à la normale dans le village de Khaza’a. Là, les fermiers travaillent à nouveau leurs terres. An-Najjar n’a jamais quitté son village, disant qu’elle protégerait ses enfants avec son propre corps, ou les cacherait sous un lit avec leurs jouets.

21 juin 2008 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[Traduction : Info-Palestine.net]


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.