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Presse israélienne : "L’alliance de la semaine"

mercredi 18 juin 2008 - 11h:34

Alex Fishman - YnetNews

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Un accord de trêve prend forme parce que deux gouvernements faibles ont voulu un cessez-le-feu.

A partir de 6h jeudi [5h, heure de Paris], Israël accepte de reconnaître le Hamas comme acteur légitime de la politique palestinienne et régionale. En échange, nous obtenons une sorte d’accalmie pour nos résidents de la région de Gaza. Telle est, en résumé, l’essence de l’accord que nous avons bouclé avec l’Egypte.

Tout le monde se plaint et pleurniche à propos de cet accord, disant qu’il est mauvais et fragile et qu’il ne va pas durer longtemps. Pourtant, cet arrangement a abouti pour une raison : les deux gouvernements, en situation de faiblesse, des deux côtés de la barrière de Gaza, ont un intérêt à ce que cet accord réussisse. Un seul élément a intérêt à le saboter : les Iraniens. Ils vont travailler à le défaire par le biais du Jihad islamique. C’est là où le Hamas va être testé : est-il en effet un satellite iranien, ou exploite-t-il seulement Téhéran pour ses propres besoins ?

Aussi, tout ce qui est arrivé et qui arrivera dans cette journée qui précède la trêve est un match : qui va s’en sortir comme « l’homme », qui va porter le dernier coup, et qui va combattre jusqu’à la dernière minute pour ses positions dans la trêve ? C’est à cela que joue le Hamas en ce moment, et nous aussi.

Amos Gilad ne s’est pas rendu en Egypte mardi avec une analyse nouvelle et on ne s’attend pas à ce qu’il revienne avec quelque chose de nouveau. Après tout, chaque point a été finalisé avant son voyage. Pourtant, il s’est rendu au Caire pour faire croire que nous n’avions pas conclu d’accord avant que nos positions n’aient été totalement acceptées. En fait, ce que nous avons vu mardi visait à camoufler le fait qu’Israël avait déjà accepté l’accalmie.

Le Hamas, de son côté, dit qu’il n’a pas l’intention d’assumer la responsabilité pour les actions des petits groupes terroristes. Pourtant, toutes les parties savent que le Hamas est déjà parvenu à un accord avec ces groupes ; mais il joue son match jusqu’au dernier moment. Le Hamas avait des exigences auxquelles il a été obligé de renoncer en fin de journée, telles que l’ouverture immédiate et inconditionnelle du passage de Rafah, une liste interminable de produits qu’il faudrait laisser entrer dans la bande de Gaza et une liaison entre la bande de Gaza et la Cisjordanie.

De son côté, Israël exigeait que Gilad Shalit soit inclus dans l’accord - et il ne l’a pas obtenu. Soit dit en passant, il savait déjà qu’il ne l’obtiendrait pas. Par ailleurs, il a réussi à s’assurer un engagement de l’Egypte sur la question de juguler la contrebande. Cela sera présenté à l’opinion israélienne comme l’un des principaux acquis de cet accord.

Qu’est-ce qui a changé ?

Pour nos dirigeants politiques, exhiber quelque succès côté Gilad Shalit est d’une importance primordiale pour des raisons intérieures. Il faut que ce soit un succès rapide à survenir aussitôt après la mise en ?uvre de l’accalmie, une trêve sévèrement critiquée telle qu’elle est. Les Egyptiens ont réussi à trouver la formule qui accorderait aux dirigeants israéliens le succès dont ils avaient besoin. L’Egypte a pu convaincre le Hamas de venir au Caire pour des négociations serrées sur une libération de Shalit environ une semaine après que l’accalmie ait pris effet, et à la condition qu’elle soit maintenue, évidemment.

Maintenant, les officiels de la sécurité en Israël attendent de l’Egypte qu’elle convainque le Hamas à plus de souplesse sur la liste des prisonniers dont il souhaite la libération et de présenter une autre liste qui permettrait à Israël de choisir les détenus qu’il pourrait se permettre de libérer à la veille d’élections. Il ne faudra pas être surpris si, en échange d’une telle souplesse, Israël se voit demander de se montrer souple également sur le nombre de prisonniers à libérer, de même pour redéfinir ce qu’on entend par « prisonniers avec du sang sur les mains ». Il est possible que les noms soient examinés au cas par cas et classés en fonction du « niveau du risque ». Ne soyons pas surpris non plus de découvrir soudain si beaucoup des « prisonniers à haute résistance » dont la libération est exigée par le Hamas sont devenus bien vieux ou sujets à maladie incurable.

L’accalmie est basée sur le principe de réciprocité. Si le calme prévaut, dans les 3 ou 4 jours Israël relancera le transfert des marchandises vers la bande de Gaza d’une façon progressive. La quantité de marchandises immédiatement transportée sera de 30% supérieure à la quantité actuelle. Au fur et à mesure que l’accalmie se poursuivra, Israël permettra graduellement à une plus large gamme de produits de pénétrer dans Gaza, comparée à ce qui est rentré cette dernière année. Il s’agira notamment de matières premières telles que le ciment et le fer, du matériel indispensable à l’agriculture.

Une surprise vient de la liste des produits demandés par le Hamas pour la bande de Gaza, laquelle comprend des produits qui ne sont pas importants. En fin de compte, ils ont des besoins élémentaires. Par exemple, ils veulent des vêtements, des chaussures et des sucreries ; même des gâteaux et des biscuits secs venant d’Israël. En tous cas, il n’y aura aucun transport de marchandises de la bande de Gaza vers Israël.

Pourtant, devant cet accord auquel on est parvenu, il y a une question qui pointe : si cet accord est soudain si vital pour les intérêts de l’Etat d’Israël, pourquoi a-t-il été reporté tout ce temps ? Après tout, il était en discussion depuis de longs mois déjà, et plus ou moins dans sa forme actuelle. Qu’est-ce qui a changé ?

18 juin 2008 - YnetNews - Traduction : JPP


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