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« L’agenda palestinien n’est pas acceptable pour nous »

mardi 17 juin 2008 - 08h:46

Caroline Stevan - Le Temps

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PROCHE-ORIENT. L’ambassadeur israélien à Genève défend la colonisation à Jérusalem-Est.

Dimanche, Condoleezza Rice, de passage au Proche-Orient, hausse le ton quant à la colonisation israélienne. La secrétaire d’Etat américaine déplore notamment l’annonce de la construction de 1 300 logements dans un quartier de Jérusalem-Est, partie orientale de la cité annexée par l’Etat hébreu en 1967 et considérée par les Nations unies comme un territoire occupé. Dimanche toujours, une commission israélienne de planification urbaine approuve un plan de construction de 40 000 habitations à Jérusalem, Est et Ouest. Provocation ? Le point de vue d’Itzhak Levanon, ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, à Genève.

Le Temps : Israël annonce la construction de 40000 nouveaux logements à Jérusalem. Savez-vous comment ils vont se répartir entre les parties Est et Ouest de la ville ?

Itzhak Levanon : Il s’agit de 40 000 logements sur dix ans. Déjà, cela relativise l’ampleur de la décision. Ensuite, avez-vous une idée, en Suisse, de ce qui se fera dans une décennie ? Tout ce que je peux dire, c’est que ces habitations seront à Jérusalem, que Jérusalem est une seule municipalité et qu’elle appartient à Israël. On ne peut donc ni distinguer les zones de la ville ni parler de colonisation. Nous avons bien le droit d’y construire des logements pour le bien-être de toute la population, sans discrimination. Jérusalem compte environ 750 000 habitants : 550 000 dans la partie occidentale, 200 000 à l’est. Les nouvelles constructions seront certainement réparties proportionnellement à cela.

- Cette annonce ne sonne-t-elle pas comme une provocation, juste après les déclarations de Condoleezza Rice ?

- C’est une coïncidence. Le Ministère de l’intérieur travaille tout le temps, ses décisions tombent à tel ou tel moment, indépendamment des visites diplomatiques.

- De plus en plus de voix dénoncent la poursuite de la colonisation comme un obstacle au processus de paix. Qu’en pensez-vous ?

- Il n’y a plus de colonisation en Cisjordanie. Encore une fois, je ne parle pas de Jérusalem-Est. Les Palestiniens font de ce sujet un problème principal, car ils revendiquent la partie orientale de Jérusalem comme capitale. Nous faisons la distinction entre le niveau logistique - les besoins en logements de notre population - et le niveau politique - cette histoire de capitale. Notre position à ce propos est que tous les endroits où il y a des quartiers juifs resteront en territoire israélien et cela inclut la vieille ville.

- Vous dites que vous n’autorisez plus la colonisation en Cisjordanie. Il y a pourtant des constructions en permanence.

- Les constructions illégales doivent être démantelées. Il n’y a plus de nouvelles colonies. Celles qui existent déjà, en revanche, peuvent être agrandies. Les gens font des enfants, il faut bien les loger. Nous avons expliqué cela à Condoleezza Rice. Et puis certains lui ont fait remarquer que lorsque les Américains construisent un nouveau building à Washington, ils ne viennent pas nous demander notre avis !

- Mais que faites-vous des négociations en cours avec les Palestiniens, d’autant que le statut de Jérusalem n’a pas encore été tranché ?

- Les Palestiniens se disent que s’ils tapent sur le clou, il va finir par s’enfoncer, alors ils répètent et répètent que Jérusalem-Est sera leur capitale. C’est leur agenda, mais il n’est pas acceptable pour nous. Au fond, ils sont bien conscients que les quartiers juifs resteront entre nos mains.

- Imaginez-vous que votre agenda n’est pas non plus acceptable pour eux ?

- Bien sûr, c’est pour cela que nous négocions ! Mais juridiquement parlant - je ne me réfère pas à l’histoire ou à la culture -, Israël n’a rien envahi du tout, puisque la Palestine n’avait aucune existence officielle à cette époque. C’est un sujet épineux, dont nous devons discuter.

17 juin 2008 - Le Temps


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