16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

La France, la Syrie : on joue à quoi ?

lundi 16 juin 2008 - 10h:14

CPI - Département français

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Personne n’est dupe pour croire une seule seconde que la France, encore moins son jeune président, fasse quelque chose qui contrera les intérêts d’"Israël", l’amie de toujours.

Le président syrien Bachar Al-Assad est invité par son homologue français Nicolas Sarkozy pour la fête nationale du 14 juillet. Dès qu’elle a vu la lumière du jour, cette invitation a fait couler beaucoup d’encre. Tout le monde ne cache pas son étonnement devant une telle décision, ou même son indignation. Comment Sarkozy, l’ami incontestable d’"Israël", invite l’ennemi numéro deux de l’Etat hébreu - beaucoup loin derrière son ennemi incontestable, à détruire : la république islamique d’Iran ? Impossible de croire que le président français tourne le dos à "Israël". Pourquoi alors cet honneur ? Il ne vient certainement pas de rien. Beaucoup de questions se posent d’elles-mêmes.

Les Israéliens avaient récemment levé le voile sur des pourparlers engagés depuis des mois avec la Syrie. Nicolas Sarkozy, lui qui affiche la volonté de s’imposer sur la scène internationale, a-t-il voulu prendre de l’avant et se montrer capable de faire quelque chose au Moyen-Orient ? Ou tout simplement, il a eu cela au moment de la distribution des rôles pour les pièces à jouer sur la scène de la région, bientôt ?

Les Français ne sont pas si naïfs qu’on le laisse croire. Ils possèdent tout de même leurs propres moyens, de renseignements du moins. Si on croit Brian Harring, ils possèdent des informations des plus détaillées sur la guerre menée par "Israël" en été 2006, contre le Liban et surtout contre le Hezbollah qui a réussi à infliger une défaite des plus amère à "Israël" ; et ce n’est qu’un seul exemple. 300 pages qui mettent en doute tous les chiffres avancés par l’Entité sioniste. Elle avançait la perte de 116 à 120 hommes, au moment où le rapport, résumé par Harring et publié par le centre américain Axis of Logic, annonce un nombre de 2300 hommes. L’information significative que révèle le rapport concerne l’assassinat du Rafiq Al-Hariri. C’était les Israéliens, via leur Mossad, qui l’avaient tué, et non les Syriens comme le criaient haut et fort et sur tous les toits les Israéliens, les Américains, et les Européens avec leur cour internationale. C’était un prétexte pour chasser les Syriens du Liban, ou du moins pour y enchaîner leurs mains. Alors après la publication dudit rapport, Nicolas Sarkozy voudrait-il se racheter auprès des Syriens en particulier et des Arabes en général ?

Il y a aussi l’Iran, l’ami quasi-stratégique de la Syrie et du Hezbollah, mais considérée comme la vraie ennemie d’"Israël". On pratique de plus en plus de pression sur elle pour stopper son programme nucléaire, même civil. Dans la région, personne en dehors de l’Etat hébreu n’a le droit d’en posséder un. Le président français veut-t-il attirer le président syrien vers lui pour l’éloigner de l’Iran ? Une étape supplémentaire pour isoler les Iraniens, un nouveau message : nous pouvons aller beaucoup plus loin, si vous ne cédez pas !

Il y a aussi la cause palestinienne, chère au c ?ur des Syriens. A Damas se trouvent les sièges de plusieurs factions palestiniennes, dont certains qui refusent cette mascarade de processus de paix. C’est de Damas que Khaled Michaal, chef du mouvement de la résistance islamique Hamas, appelle à une résistance forte et dure contre l’occupation israélienne de leurs territoires, aussi élevé en soit le prix à payer. Alors Nicolas Sarkozy ira-t-il demander à son homologue de les chasser ? Ou du moins de calmer le jeu ?

En somme, les questions sont trop nombreuses pour que l’on puisse toutes les énumérer. Aussi nombreuses soient-elles, personne n’est dupe pour croire une seule seconde que la France, encore moins son jeune président, fasse quelque chose qui contrera les intérêts d’"Israël", l’amie de toujours. Tout au contraire, on fait tout pour les servir, ces intérêts, même si cet Etat est accusé d’avoir commis les plus affreuses discriminations et les plus affreux crimes. Les rapports du Quai d’Orsay en sont les premiers témoins !

15 juin 2008 - 21h52 - Centre palestinien d’information


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.