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La tension entre le Hamas et le Fatah persiste

mercredi 3 janvier 2007 - 07h:38

Fares Chahine

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Dans les territoires palestiniens, le troisième jour de l’Aïd El Adha a été marqué par la reprise des affrontements entre les partisans du mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas et ceux du mouvement Hamas qui domine le gouvernement.

Plusieurs hommes des deux camps ont été blessés lundi, lors d’accrochages armés dans la localité de Beït Lahia au nord de la bande de Ghaza. Dix militants du Hamas et un du Fatah ont été enlevés. Le Hamas et le Fatah ont conclu le 19 décembre une trêve, à la suite de confrontations qui ont fait 16 tués de part et d’autre. Celles-ci avaient éclaté après l’annonce par le président Abbas, le 16 décembre, de son intention de convoquer des élections anticipées pour débloquer la crise politico-financière qui paralyse l’Autorité palestinienne depuis plus de dix mois, après la formation du cabinet par le mouvement Hamas.

Le mouvement islamiste avait rejeté ces élections, les qualifiant de « coup d’Etat ». Tout a commencé lorsque des éléments de la Secouriste préventive, un organisme sécuritaire dont la majorité des officiers sont des hommes du Fatah, ont réussi à arrêter le tueur présumé de l’un des cadres du service.

L’homme arrêté est un élément de la force exécutive relevant du ministre de l’Intérieur, Said Siam, du Hamas. Cette force composée en majorité de militants des brigades Ezzeddine Al Qassam, branche armée du Hamas, a été mise en place après la venue du mouvement islamiste au gouvernement suite à sa victoire aux dernières législatives en janvier 2006, au détriment du Fatah qui commandait en solitaire depuis la création de l’Autorité palestinienne en 1994. Par ailleurs, le même jour, un photographe de l’AFP, Jaime Razuri, de nationalité péruvienne et âgé de 50 ans, a été enlevé à Ghaza par des hommes armés non identifiés.

Les hommes armés et non masqués ont enlevé le photographe au pied de l’immeuble où se trouve le bureau de l’AFP, dans le centre-ville de Ghaza, alors qu’il rentrait d’un reportage avec un traducteur et un chauffeur. « Nous sommes descendus de la jeep. J’ai entendu des bruits d’armes, je me suis retourné et j’ai vu deux hommes armés non masqués. Ils ont pointé leurs armes sur Jaime et sur moi. Ils m’ont dit de me taire et l’ont emmené dans une voiture de marque Subaru », a indiqué le traducteur Hammam Al Faghaoui.

Il a souligné qu’il y avait deux autres hommes armés dans la voiture. Il leur a demandé de s’identifier et de dire ce qu’ils voulaient, mais les ravisseurs n’ont pas répondu et ont démarré en trombe. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a immédiatement ordonné que des recherches soient lancées. Selon un responsable de l’Autorité palestinienne, M. Abbas a ordonné à « tous les services de la Secouriste » palestiniens de se lancer à sa recherche. Des responsables palestiniens de la Secouriste ont déclaré lundi soir, plusieurs heures après l’enlèvement, qu’ils escomptaient une issue rapide à cette affaire.

Jaime Razuri a réalisé des reportages pour l’AFP en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Europe. Début 2006, il a été envoyé spécial pendant trois mois en Irak. Les enlèvements d’étrangers se multiplient depuis plus d’un an dans les territoires palestiniens, surtout dans la bande de Ghaza. Au total, une vingtaine d’étrangers, dont plusieurs journalistes, ont été enlevés ces derniers mois à Ghaza. Ils ont, pour la plupart, été rapidement relâchés, les ravisseurs n’ont pas été arrêtés, cherchant en général à obtenir la libération de Palestiniens détenus par l’Autorité palestinienne.

Ces enlèvements interviennent dans le cadre du chaos sécuritaire qui règne dans les territoires palestiniens et surtout dans la bande de Ghaza. La faiblesse des services sécuritaires, l’abondance des armes dans les mains des citoyens, la multiplication des milices armées, les différends politiques entre les factions palestiniennes sont des facteurs qui ont fortement contribué à cette atmosphère d’insécurite qui rend la vie si difficile aux simples citoyens ainsi qu’aux hôtes étrangers, qu’ils soient journalistes ou membres d’organisations humanitaires.

En tous les cas, ce genre d’événements doit cesser car cela nuit beaucoup à la cause palestinienne à un moment où elle a le plus besoin de la solidarité de tous.

3 janvier 2007 - El Watan - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elwatan.com/spip.php?pag...


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