Un haut responsable israélien a jugé « exagérées » hier les exigences des Palestiniens en échange de la libération du Franco-Israélien Gilad Shalit.

ISRAËL a douché hier les espoirs d’un règlement rapide de la crise des prisonniers au Proche-Orient, en jugeant exagéré le nombre de détenus dont les Palestiniens réclament la libération en échange du retour d’un soldat israélien, capturé à la fin juin. « Les demandes sont exagérées et bloquent tout progrès dans les négociations », a déclaré à l’AFP un haut dirigeant israélien, qui a requis l’anonymat. Le quotidien arabe Asharq el-Awsat, dont le siège est à Londres, affirmait en effet hier que les groupes extrémistes qui détiennent le caporal Gilad Shalit réclament l’élargissement de 1 500 prisonniers palestiniens en échange de sa libération. Le Premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a mené hier des consultations sécuritaires à ce sujet.

Ces derniers jours, les déclarations optimistes de dirigeants palestiniens se sont multipliées sur l’éventualité d’une solution prochaine. Suite au large écho donné à ces déclarations dans les médias, plusieurs dirigeants israéliens ont appelé hier à la retenue. Le ministre de la Défense, Amir Peretz, a recommandé la discrétion. « Toute déclaration superflue ne contribuera en rien au résultat que nous désirons tous », a-t-il déclaré à la radio militaire.

Peretz réagissait aux propos du porte-parole de la branche militaire du mouvement islamiste Hamas, qui avait fait état, avant-hier, d’une « importante percée » dans les négociations. Côté israélien, on relativise beaucoup la réalité de ces progrès. « Il n’y a, à ma connaissance, aucune percée dans les négociations pour la libération de Shalit », a déclaré hier le député Tzahi Hanegbi, qui préside l’importante commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense. Le père du soldat, Noam Shalit, a lui aussi exprimé ses réserves à la radio israélienne. « Il n’y a pas d’avancée significative, a-t-il déclaré. Nous avons appris à ne pas nous emballer et à ne pas prendre chaque information pour argent comptant. »

L’Égypte joue les médiateurs

Le caporal Gilad Shalit a été capturé le 25 juin, à la lisière de la bande de Gaza, à la faveur d’une audacieuse opération de commando menée en territoire israélien. La branche armée du Hamas et deux groupes qui lui sont proches, les Comités de la résistance populaire et l’Armée de l’Islam, ont revendiqué la capture du caporal, qui détient également la nationalité française. L’enlèvement du soldat a donné lieu à une vaste offensive de l’armée dans la bande de Gaza, dont elle s’est retirée en septembre 2005. Une trêve a été proclamée en novembre.

Depuis le début de cette affaire, l’Égypte joue un rôle de médiateur central pour faire aboutir l’échange de prisonniers. La visite du premier ministre Olmert, prévue jeudi prochain en Égypte, a alimenté les spéculations en Israël sur l’éventuelle annonce d’un accord sur la libération de Shalit. Ehoud Olmert doit s’entretenir avec le président Hosni Moubarak à Charm el-Cheikh.

Publié le 02 janvier 2007 - http://www.lefigaro.fr/internationa...